The Flaming Lips
Transmissions For The Satellite Heart |
Label :
Warner |
||||
Beaucoup ne connaissent ce groupe fantasque qu'au travers de leur chef-d'œuvre The Soft Bulletin, sans savoir que leur passé était déjà riche en excellents albums.
Transmissions For The Satellite Heart, sorti en 1993, et premier véritable succès de la bande à Wayne Cone, avec son single "She Don't Use Jelly" porté par MTV (enfin succès, c'est vite dit...), en est le parfait exemple. On nage ici en plein bonheur pop saturé. Des débuts saturés et noisy, on ne garde que quelques traces qui vont venir zébrer l'ensemble, mais on découvre surtout ici de grandes mélodies et des chansons pop aux trouvailles et inventions qui tuent.
"Slow Nerve Action" termine la fanfare et on a sans aucun doute la meilleure chanson de l'album, à tel point qu'à lui tout seul il rehausse la valeur de l'opus pour le rentrer parmi les œuvres cultes, mais négligées. Dans ce morceau tout y est : ce son de batterie écrasée et ces guitares saturées, d'une indolence inouïe, cette voix pop extraordinaire, juste un peu fatiguée, parfois fausse, parfois juste un peu stone, et cette mélodie flottante, d'un calme et d'un laisser-aller (le xylophone !) tellement jouissif qu'elle donne des envie de tout lâcher et d'aller rejoindre ces drôles de zigotos.
Les chansons précédentes sont dans la même veine : coup de folie, chœur enfantin passé sous mixage bourdonnant ("Be My Head"), pastiche de ballade folk (la reprise de "Pastic Jesus"), délires en tout genre et sans tabous (Cf : l'éloge de la masturbation et des magasines porno sous fond de pop mignonnette sur "She Don't Use Jelly"), guitare sèche et craquement de vinyles pour sonner lo-fi ("Chewin The Apple Of Your Eye"), défoulement régressif avec distorsions à gogo ("Pilot Can At The Queer Of God") etc...
On a l'impression que les membres des Flaming Lips, naguère exigeant et torturés, sont retombés en enfance. Ces grands gamins s'amusent et se régalent. La formation américaine n'oublie pas d'apporter à son sens de la fulgurance juste ce qu'il faut de délire. Ingénieux, certes, mais surtout suffisamment décalé pour se démarquer. Leur son brouillé s'échappe toujours vers un côté éclectique assez tordu et assez réjouissant, là où les trouvailles musicales se libèrent de la futilité. Une œuvre brillamment montée et sympathique se déploie de manière directe, avec ses bizarreries et ses moments de grandes finesses.
Leur goût pour le fantasque est démesuré mais The Flaming Lips utilise ce qu'il leur tombe sous la main, sans se préoccuper de savoir si ça sonnera propre : au contraire, globalement, on retrouve pas mal de guitares noisy, mais arrivent à se glisser quelques guitares sèches, des orgues ou des violons, ce qui est un exploit en soi. Le show psychédélique peut alors commencer. Les barrières sont tombées, il n'y a désormais plus de limites pour le groupe.
Transmissions For The Satellite Heart, sorti en 1993, et premier véritable succès de la bande à Wayne Cone, avec son single "She Don't Use Jelly" porté par MTV (enfin succès, c'est vite dit...), en est le parfait exemple. On nage ici en plein bonheur pop saturé. Des débuts saturés et noisy, on ne garde que quelques traces qui vont venir zébrer l'ensemble, mais on découvre surtout ici de grandes mélodies et des chansons pop aux trouvailles et inventions qui tuent.
"Slow Nerve Action" termine la fanfare et on a sans aucun doute la meilleure chanson de l'album, à tel point qu'à lui tout seul il rehausse la valeur de l'opus pour le rentrer parmi les œuvres cultes, mais négligées. Dans ce morceau tout y est : ce son de batterie écrasée et ces guitares saturées, d'une indolence inouïe, cette voix pop extraordinaire, juste un peu fatiguée, parfois fausse, parfois juste un peu stone, et cette mélodie flottante, d'un calme et d'un laisser-aller (le xylophone !) tellement jouissif qu'elle donne des envie de tout lâcher et d'aller rejoindre ces drôles de zigotos.
Les chansons précédentes sont dans la même veine : coup de folie, chœur enfantin passé sous mixage bourdonnant ("Be My Head"), pastiche de ballade folk (la reprise de "Pastic Jesus"), délires en tout genre et sans tabous (Cf : l'éloge de la masturbation et des magasines porno sous fond de pop mignonnette sur "She Don't Use Jelly"), guitare sèche et craquement de vinyles pour sonner lo-fi ("Chewin The Apple Of Your Eye"), défoulement régressif avec distorsions à gogo ("Pilot Can At The Queer Of God") etc...
On a l'impression que les membres des Flaming Lips, naguère exigeant et torturés, sont retombés en enfance. Ces grands gamins s'amusent et se régalent. La formation américaine n'oublie pas d'apporter à son sens de la fulgurance juste ce qu'il faut de délire. Ingénieux, certes, mais surtout suffisamment décalé pour se démarquer. Leur son brouillé s'échappe toujours vers un côté éclectique assez tordu et assez réjouissant, là où les trouvailles musicales se libèrent de la futilité. Une œuvre brillamment montée et sympathique se déploie de manière directe, avec ses bizarreries et ses moments de grandes finesses.
Leur goût pour le fantasque est démesuré mais The Flaming Lips utilise ce qu'il leur tombe sous la main, sans se préoccuper de savoir si ça sonnera propre : au contraire, globalement, on retrouve pas mal de guitares noisy, mais arrivent à se glisser quelques guitares sèches, des orgues ou des violons, ce qui est un exploit en soi. Le show psychédélique peut alors commencer. Les barrières sont tombées, il n'y a désormais plus de limites pour le groupe.
Parfait 17/20 | par Vic |
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