Gomez
Liquid Skin |
Label :
Virgin |
||||
Un album souple, lisse, sans excès mais aussi sans réelle saveur, tel est le résultat de l'évolution de Gomez entre Bring It On, l'album brit-pop le plus 'à la mode' de la fin des 90's, et ce Liquid Skin, deuxième album du groupe de Ben Ottewell. Faute à un succès trop immédiat ? Peut-être. Mais peut-être aussi à une mauvaise compréhension des raisons de ce succès.
Sur Liquid Skin, Gomez a choisi de pôlir son discours et sa musique. Les extravagances de leur premier essai, qui faisaient sa richesse et son intérêt, sont trop lointaines désormais. En limitant l'effet de surprise sur chaque titre, le groupe a accentué la production, mais aussi et surtout la réflexion. On retrouve alors un album à mi-chemin entre pop (dans le sens populaire), c'est à dire refrains mémorisables à l'extrême, qualité et simplicité des mélodies, et expérimental, c'est-à-dire étrange, avec des sons et des mélodies originales et inattendues. On atteindra donc ni l'un ni l'autre des objectifs.
Malgré un sens certain de la mélodie et une qualité sonore qui devient par endroits envoûtante, comme sur un bon "We Haven't Turned Around", la tendance de Liquid Skin me paraît plus à placer du côté d'un disque d'intellectuels de la pop, bien foutu, bien produit, avec un style intéressant, mais manquant singulièrement de spontanéité. Dommage, pour moi, la spontanéité est la qualité essentielle de tout bon disque de pop, anglaise ou pas d'ailleurs.
Sur Liquid Skin, Gomez a choisi de pôlir son discours et sa musique. Les extravagances de leur premier essai, qui faisaient sa richesse et son intérêt, sont trop lointaines désormais. En limitant l'effet de surprise sur chaque titre, le groupe a accentué la production, mais aussi et surtout la réflexion. On retrouve alors un album à mi-chemin entre pop (dans le sens populaire), c'est à dire refrains mémorisables à l'extrême, qualité et simplicité des mélodies, et expérimental, c'est-à-dire étrange, avec des sons et des mélodies originales et inattendues. On atteindra donc ni l'un ni l'autre des objectifs.
Malgré un sens certain de la mélodie et une qualité sonore qui devient par endroits envoûtante, comme sur un bon "We Haven't Turned Around", la tendance de Liquid Skin me paraît plus à placer du côté d'un disque d'intellectuels de la pop, bien foutu, bien produit, avec un style intéressant, mais manquant singulièrement de spontanéité. Dommage, pour moi, la spontanéité est la qualité essentielle de tout bon disque de pop, anglaise ou pas d'ailleurs.
Pas terrible 9/20 | par Sinoc |
Posté le 01 juillet 2007 à 04 h 46 |
Chez Gomez, tout est question de son.
Harmonies, contrastes, groove, références, équilibre : tout est mis en oeuvre pour atteindre une évidence précise et aventureuse, l'un n'allant pas sans l'autre, un peu sur le mode yin-yang.
C'est que les gars sont cinq (six depuis), dont deux chanteurs et demi, que chacun assure à son instru et fourmille d'idées, et qu'il y a une alchimie à assurer. Britpop pour le timbre de Tom gray, soul bluesy-bayou pour celui de Ben Ottewell , folk psyché pour lier tout ça, goût de l'expérimentation et de la ballade imparable, et volonté de jouer ensemble, chacun bien à sa place et fondu dans un tout efficace.
Là où l'acclamé Bring It On avait l'avantage de la surprise et le charme du bricolage pas super produit, Liquid Skin pose le son Gomez. Le groupe a eu le temps (et son équivalent proverbial), il a peaufiné son truc aux petits oignons. Son vrai premier album, en somme. N'y cherchons pas ce qui est ailleurs (Abandonned... et In Our Gun, les 2 rondelles suivantes), ici tout est finesse et rondeur. Les six pistoleros de Southport ont trouvé leur truc, et ils étalent leur savoir-faire avec bonheur.
Ce qui frappe de prime abord, c'est l'évidence. La tête dodeline, puis les ventricules palpitent, et optionnellement le bulbe carthésien se réveille en sursaut et s'exclame : 'ouch comment c'est bien foutu!'. Les ambiances se posent en moins de deux, grâce à des sons très, très malins, les mélodies s'insinuent irrémédiablement dans vos interstices, les voix sont merveilleuses, tant en harmonies (tout bonnement somptueuses) qu'en solo, les morceaux sont archi-bien ficelés, les décrochages sont menés de main de maître, le groove suinte de partout. Et plus les écoutes s'accumulent, moins ça s'arrange... Clamons-le, Ben Ottewell , dont la tessiture évoquera John Fogerty ou Eddie Vedder, est un immense chanteur, jouant de son rauque organe avec grande finesse, même lorsqu'il pousse la bourrasque. Tom gray est un mélodiste hors pair, son pendant tout trouvé, tant dans le registre sucré que mélancolique. La batterie d'Olly Peacock est sacrément inventive pour un registre a priori plutôt classique, la basse assoit, étoffe ou booste le son comme elle veut, bref, une section rythmique que ne peut pas comprendre Mickey 3D... Et que de belles guitares...
Signalons quatre joyaux, presqu'au hasard : "Bring It On" pour son art du contraste, "Fill My Cup" et son groove alambiqué, "Rythm & Blues Alibi", chanson magnifique par laquelle j'ai découvert ces messieurs, et "Devil Will Ride", final de rêve dont je ne vous dirai rien tant il est bon de le découvrir seul. Disons seulement que si vous possédez "bring it on", n'hésitez pas à le garder sous le coude...
Alors, on peut rester à la porte. J'ai du mal à l'admettre, mais c'est possible. On peut ne voir que du revival bien ficelé, du Led Zeppeattles à la sauce Beck. Mais je doute que plusieurs écoutes désintéressées résistent à tant de coeur à l'ouvrage...
Ils ont du être fiers, les Gomez. Ils devaient se sentir un peu pas finis après leur 1er album bouclé comme ils pouvaient, sans avoir jamais tourné ensemble. Là-dessus, gros coup de pouce médiatique, apprentissage de la scène, où ils deviennent vite incontournables. Ils saisissent la balle au bond et se définissent en 11 titres, frais et dispos.
C'est beau des gens qui se trouvent.
Harmonies, contrastes, groove, références, équilibre : tout est mis en oeuvre pour atteindre une évidence précise et aventureuse, l'un n'allant pas sans l'autre, un peu sur le mode yin-yang.
C'est que les gars sont cinq (six depuis), dont deux chanteurs et demi, que chacun assure à son instru et fourmille d'idées, et qu'il y a une alchimie à assurer. Britpop pour le timbre de Tom gray, soul bluesy-bayou pour celui de Ben Ottewell , folk psyché pour lier tout ça, goût de l'expérimentation et de la ballade imparable, et volonté de jouer ensemble, chacun bien à sa place et fondu dans un tout efficace.
Là où l'acclamé Bring It On avait l'avantage de la surprise et le charme du bricolage pas super produit, Liquid Skin pose le son Gomez. Le groupe a eu le temps (et son équivalent proverbial), il a peaufiné son truc aux petits oignons. Son vrai premier album, en somme. N'y cherchons pas ce qui est ailleurs (Abandonned... et In Our Gun, les 2 rondelles suivantes), ici tout est finesse et rondeur. Les six pistoleros de Southport ont trouvé leur truc, et ils étalent leur savoir-faire avec bonheur.
Ce qui frappe de prime abord, c'est l'évidence. La tête dodeline, puis les ventricules palpitent, et optionnellement le bulbe carthésien se réveille en sursaut et s'exclame : 'ouch comment c'est bien foutu!'. Les ambiances se posent en moins de deux, grâce à des sons très, très malins, les mélodies s'insinuent irrémédiablement dans vos interstices, les voix sont merveilleuses, tant en harmonies (tout bonnement somptueuses) qu'en solo, les morceaux sont archi-bien ficelés, les décrochages sont menés de main de maître, le groove suinte de partout. Et plus les écoutes s'accumulent, moins ça s'arrange... Clamons-le, Ben Ottewell , dont la tessiture évoquera John Fogerty ou Eddie Vedder, est un immense chanteur, jouant de son rauque organe avec grande finesse, même lorsqu'il pousse la bourrasque. Tom gray est un mélodiste hors pair, son pendant tout trouvé, tant dans le registre sucré que mélancolique. La batterie d'Olly Peacock est sacrément inventive pour un registre a priori plutôt classique, la basse assoit, étoffe ou booste le son comme elle veut, bref, une section rythmique que ne peut pas comprendre Mickey 3D... Et que de belles guitares...
Signalons quatre joyaux, presqu'au hasard : "Bring It On" pour son art du contraste, "Fill My Cup" et son groove alambiqué, "Rythm & Blues Alibi", chanson magnifique par laquelle j'ai découvert ces messieurs, et "Devil Will Ride", final de rêve dont je ne vous dirai rien tant il est bon de le découvrir seul. Disons seulement que si vous possédez "bring it on", n'hésitez pas à le garder sous le coude...
Alors, on peut rester à la porte. J'ai du mal à l'admettre, mais c'est possible. On peut ne voir que du revival bien ficelé, du Led Zeppeattles à la sauce Beck. Mais je doute que plusieurs écoutes désintéressées résistent à tant de coeur à l'ouvrage...
Ils ont du être fiers, les Gomez. Ils devaient se sentir un peu pas finis après leur 1er album bouclé comme ils pouvaient, sans avoir jamais tourné ensemble. Là-dessus, gros coup de pouce médiatique, apprentissage de la scène, où ils deviennent vite incontournables. Ils saisissent la balle au bond et se définissent en 11 titres, frais et dispos.
C'est beau des gens qui se trouvent.
Exceptionnel ! ! 19/20
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