Programme
L'Enfer Tiède |
Label :
Lithium |
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Ce deuxième album de Programme frappe fort. "L'Enfer Tiède" garde ce style sombre caractéristique du groupe, mais surprend, se démarque de son prédécesseur, tout en étant toujours aussi extrême. "Il y a" ouvre les hostilités, et reprend là où "Mon Cerveau Dans Ma Bouche" se clôturait : un long morceau minimaliste, sur lequel la voix dédoublée d'Arnaud Michniak scande "on a raison de continuer dans le même sens". Dès le deuxième titre, "Une Vie", le duo prend une optique musicale originale : des accords glaçants de piano plaqués sur une rythmique primitive accompagne un excellent texte sur la résignation. Si Programme surprend musicalement, les textes sont aussi les meilleurs que Michniak n'ait jamais écrit (Diabologum y compris) : "Cette Page d'Histoire" et sa contrebasse angoissante est une description ultra réaliste de la situation sociale du jeune adulte qu'est l'auditeur supposé de Programme. Le duo se permet une plage ironique sur l'engagement politique utopiste, au son d'une guitare semblant parodier le rebelle bobo Manu Chao. "Entre Deux Feux" et sa rythmique rampante, ou le presque hardcore "N'importe Quoi Pour N'importe Qui" évitent brillament les erreurs de l'album précédent : la musique est aussi écrite que les textes. Si Programme va toujours autant provoquer le rejet par ses textes, on ne pourra plus reprocher un excés de dépouillement sonore. L'album se clôture sur un titre incroyable de dix minutes, "Et La Ville Disparait". Un des meilleurs textes jamais écrit sur l'enfer du milieu urbain est accompagné par un impressionnant travail électro-accoustique de Damien Bétous, rempli de cuivres dissonants, qui vont muer en un chaos sonore incroyable. "L'Enfer Tiède" est un disque brûlant, urgent, fortement conseillé.
Parfait 17/20 | par X_Elmo |
Posté le 02 décembre 2003 à 09 h 03 |
D'abord curieux d'écouter ce que 2 survivants de diabologum avait créer puis une fois le disque lancé c'est un départ vers un univers glauque à la limite de l'effrayant. Superbe. Des paroles couplée a des sons qui vous transportent et tentent de vous mettre mal à l'aise, on en ressort que meilleurs.
Excellent ! 18/20
Posté le 30 décembre 2004 à 12 h 53 |
J'ai acheté l'album sur un coup de tête, j'avais entendu la première chanson à la radio (étrange d'ailleurs), pourtant c'est l'un des rares vrais exemples d'albums anti-radiophoniques, autant dans les sons (pas de tubes, beaucoup d'expérimentations) que dans le fond (ambiance glacée et tragédie banalisée).
C'est le plus bel et le plus tragique épisode de la vie urbaine que j'ai pu entendre. Je n'ai peut-être pas beaucoup d'expériences musicales dans le domaine de la musique expérimentale et du hip-hop le plus bitumé mais tout ce que l'on peut ressentir comme oppression métallique propre à la ville a été parfaitement retranscrite (c'est le mot !) dans cet album qui exprime le mieux ce qu'est la jungle urbaine, la folie humaine qui nous fait souhaiter HLM, asile psychatrique, gare bondée et autres établissements de l'horreur quotidienne pour la collectivité.
C'est ça, voilà de quoi parle cet album, dans lequel on plonge toujours avec difficulté, c'est de la collectivité, de la vie en Société, de cette impossibilité de vivre avec, aujourd'hui au XXIe siècle: Sartre l'a très bien résumé: "L'Enfer, c'est les autres". Et comme les autres, aujourd'hui, c'est la ville, le confort, les cris dans l'oreiller, l'enfer ne peut être que plus infernale, car indépassable: l'enfer est devenu tiède. Plus de souffrances, voilà la nouvelle définition de l'horreur pour ce siècle.
C'est le plus bel et le plus tragique épisode de la vie urbaine que j'ai pu entendre. Je n'ai peut-être pas beaucoup d'expériences musicales dans le domaine de la musique expérimentale et du hip-hop le plus bitumé mais tout ce que l'on peut ressentir comme oppression métallique propre à la ville a été parfaitement retranscrite (c'est le mot !) dans cet album qui exprime le mieux ce qu'est la jungle urbaine, la folie humaine qui nous fait souhaiter HLM, asile psychatrique, gare bondée et autres établissements de l'horreur quotidienne pour la collectivité.
C'est ça, voilà de quoi parle cet album, dans lequel on plonge toujours avec difficulté, c'est de la collectivité, de la vie en Société, de cette impossibilité de vivre avec, aujourd'hui au XXIe siècle: Sartre l'a très bien résumé: "L'Enfer, c'est les autres". Et comme les autres, aujourd'hui, c'est la ville, le confort, les cris dans l'oreiller, l'enfer ne peut être que plus infernale, car indépassable: l'enfer est devenu tiède. Plus de souffrances, voilà la nouvelle définition de l'horreur pour ce siècle.
Très bon 16/20
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