Dominique A
Saint-Malo [Route Du Rock - Fort De Saint-Père] - vendredi 10 août 2012 |
Le pari était osé. Attendre la Route du Rock pour découvrir en live le dernier album de Dominique A pour la dernière date de sa tournée avec le quintet de vents avant qu'il ne marque une courte pause et ne reparte de plus belle en formation resserrée à la rentrée. La scène accueille dix musiciens dans une parfaite parité rock/classique, les vents étant toutefois en retrait et un peu oublié du regard par le nantais. De grands panneaux suspendus au dessus des cinq protagonistes délivrent de très beaux jeux de lumières via des cellules programmables qui se calque parfaitement au thème de la soirée. Celui d'aller vers les lueurs et de les adopter.
Si la générosité du monsieur et la volonté de se renouveler constamment sont indiscutables, cet album, interprété en quasi-intégralité, frappe par son hétérogénéité et des choix très léchés parfois un brin faciles et peut évoquer une certaine folie des grandeurs. L'histoire "presque locale" comme il le dit lui-même et le riff tranchant régressif de "Close West" choquent quelques peu entre son "histoire de fraternité" déboussolante qu'est "Vers Le Bleu" et l'éblouissant "Les Leurs". De même, "Mainstream" paraît un peu limite et maladroit pour un artiste qui certes a son éthique dans la culture musicale française mais progresse de plus en plus vers le superbe et le direct ou encore pactise avec la Fnac pour que la chaîne puisse vendre une édition spéciale de Vers Les Lueurs avec deux inédites. La section de vents quant à elle enrobe il est vrai parfaitement les morceaux, et donne une note boisée et organique nouvelle chez Monsieur A. La mélancolie est apprêtée de sonorités bienveillantes, agréables à l'oreille qui positionnent la mélodie au centre des compositions, parfois à défaut néanmoins comme sur "Ostinato". Ce corps instrumental favorise également les échappées lyriques du poète dont le chant s'étend à présent sans gène en amplitude et assume sa portée et sa position. Mais finalement c'est surtout dans ces moments là qu'on est le plus touché par la grâce, ce savoir-faire, ce savoir-émouvoir porté par l'amalgame de sa poésie surannée et de son regard sur les thèmes du quotidien. Enfin, cela est sans compter sur la qualité de la voix en façade insuffisante pour capter pour la première fois les textes de Vers Les Lueurs d'autant que pour s'en imprégner il faut du temps et se laisser aller. Voilà ce qui manquait le plus en définitive, pouvoir mimer de ses lèvres tous ces mots élégants.
Mais bon Dominique A c'est la simplicité de l'instant, des mouvements amples et maniérés lorsque ses mains lâchent sa guitare, une répartie à toute épreuve qui répond poliment "non je ne me dénuderai pas, mais toi par contre si tu veux n'hésite pas" lorsqu'on lui crie "à poil" ou qui fait gentiment remarquer que la musique de la boutique Bonobo au fond du site contamine sa musique par son gros kick (un peu honteux de la part des organisateurs...). Ainsi la première partie jusqu'à "Rendez-Nous La Lumière" et le sublime break porté par les bois sera très bonne, le reste par ses épanchements ("La Possession" un peu trop pompeux) et ses longueurs peu pertinentes notamment celles de "Le Convoi" me touchera moins. Un homme à apprécier en plus petit comité je pense et après avoir apprivoisé un temps soit peu ses dernières odes...
Si la générosité du monsieur et la volonté de se renouveler constamment sont indiscutables, cet album, interprété en quasi-intégralité, frappe par son hétérogénéité et des choix très léchés parfois un brin faciles et peut évoquer une certaine folie des grandeurs. L'histoire "presque locale" comme il le dit lui-même et le riff tranchant régressif de "Close West" choquent quelques peu entre son "histoire de fraternité" déboussolante qu'est "Vers Le Bleu" et l'éblouissant "Les Leurs". De même, "Mainstream" paraît un peu limite et maladroit pour un artiste qui certes a son éthique dans la culture musicale française mais progresse de plus en plus vers le superbe et le direct ou encore pactise avec la Fnac pour que la chaîne puisse vendre une édition spéciale de Vers Les Lueurs avec deux inédites. La section de vents quant à elle enrobe il est vrai parfaitement les morceaux, et donne une note boisée et organique nouvelle chez Monsieur A. La mélancolie est apprêtée de sonorités bienveillantes, agréables à l'oreille qui positionnent la mélodie au centre des compositions, parfois à défaut néanmoins comme sur "Ostinato". Ce corps instrumental favorise également les échappées lyriques du poète dont le chant s'étend à présent sans gène en amplitude et assume sa portée et sa position. Mais finalement c'est surtout dans ces moments là qu'on est le plus touché par la grâce, ce savoir-faire, ce savoir-émouvoir porté par l'amalgame de sa poésie surannée et de son regard sur les thèmes du quotidien. Enfin, cela est sans compter sur la qualité de la voix en façade insuffisante pour capter pour la première fois les textes de Vers Les Lueurs d'autant que pour s'en imprégner il faut du temps et se laisser aller. Voilà ce qui manquait le plus en définitive, pouvoir mimer de ses lèvres tous ces mots élégants.
Mais bon Dominique A c'est la simplicité de l'instant, des mouvements amples et maniérés lorsque ses mains lâchent sa guitare, une répartie à toute épreuve qui répond poliment "non je ne me dénuderai pas, mais toi par contre si tu veux n'hésite pas" lorsqu'on lui crie "à poil" ou qui fait gentiment remarquer que la musique de la boutique Bonobo au fond du site contamine sa musique par son gros kick (un peu honteux de la part des organisateurs...). Ainsi la première partie jusqu'à "Rendez-Nous La Lumière" et le sublime break porté par les bois sera très bonne, le reste par ses épanchements ("La Possession" un peu trop pompeux) et ses longueurs peu pertinentes notamment celles de "Le Convoi" me touchera moins. Un homme à apprécier en plus petit comité je pense et après avoir apprivoisé un temps soit peu ses dernières odes...
Bon 15/20 | par TiComo La Fuera |
Setlist
Contre Un Arbre
Quelques Lumières
Ostinato
Vers Le Bleu
Close West
Les Leurs
Rendez-Nous La Lumière
Parfois J'entends Des Cris
Mainstream
Ce Geste Absent
La Possession
Le Convoi
Photo par TiComo
Contre Un Arbre
Quelques Lumières
Ostinato
Vers Le Bleu
Close West
Les Leurs
Rendez-Nous La Lumière
Parfois J'entends Des Cris
Mainstream
Ce Geste Absent
La Possession
Le Convoi
Photo par TiComo
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