Grand retour du groupe après 5 ans d'absence (drogue + hôpital psychiatrique pour le chanteur Hank Von Helvete). On était en droit de nourrir quelques espérances bien fondées: en effet le groupe en était resté sur l'impressionnant Apocalypse Dudes, soit à peu près le meilleur album de punk que j'ai jamais écouté (et garanti, c'est autre chose que Nirvana).
Qu'en est-il alors ? Déclaration du bassiste Happy-Tom: 'ce Scandinavian Leather fera sonner Apocalypse Dudes comme une démo'. Mouais.

Passée l'intro glaciale et inquiétante, Turbonegro reprend donc les ingrédients de l'album précédent. Optant pour une formule à trois guitares et une basse, le groupe nous envoie 45 minutes de deathpunk méchant et crade. Le son est glauque à souhait. Les riffs balancés par les deux guitares rythmiques sont dévastateurs. De plus, Euroboy, le guitariste lead, est omniprésent et sacrément inspiré: Les solis dégoulinent dans tous les coins et là où on ne les attend pas forcement, un atout majeur du disque. Dans l'ensemble, il faut dire que cela est foutrement efficace.
On a donc droit à une paire de tueries ("Turbonegro Must Be Destroyed", "Ride With Us"), des titres bien glauques comme il faut ("Gimme Some", "Remain Untaimed") et d'autres de pur rock'n'roll ("Sell Your Body"). Sans oublier le génial "Le Saboteur", chanté/écorché en vieux français. Les avis divergeront sûrement à propos du titre "Fuck The
World" (il y a des instruments à vent...). On note tout de même que les chansons sont un tantinet moins efficaces et directes que sur l'album précédent, et qu'une paire de titres a du mal à convaincre ("I Want Everything").

Au final, ce Scandinavian Leather est certes un peu en dessous de ce à quoi on était en droit de s'attendre, mais n'en reste pas moins un très bon album de rock, largement meilleur que la moyenne.
Le groupe a toujours un look d'enfer, la pochette déchire, du bon boulot !