Liars
Drum's Not Dead |
Label :
Mute |
||||
Le XXIème siècle sera rythmique ou ne sera pas. On pourrait résumer ainsi le nouvel OVNI des Liars, mais finalement on n'aurait rien dit ... ou peut-être en aurait-on déjà trop dit ?
Depuis 6 ans, ce trio nous a quasiment déjà tout fait. Et si certains seront restés sceptiques sur leur premier effort, si pour d'autres la digestion du deuxième album a sérieusement bousculé leur transit intestinal, ce troisième opus risque de surprendre tout le monde et peut-être même pire, de mettre tout le monde d'accord !
On croit d'abord à une vaste blague potache quand on découvre le titre de l'objet : Drum's Not Dead. A titre improbable, album improbable. Et pourtant, on tient là ce que j'oserais (-trop facilement sans doute-) appeler un concept album, épatant et déconcertant mais diablement malin, subtil et remarquable de talent. Alors oui, la batterie n'est pas morte ni enterrée, et les Liars le prouvent avec un génie qui force le respect ! Accumulant des titres de morceaux complètement barrés (quelques exemples : "A Visit From Drum", "Hold You, Drum", "Drum Gets A Glimpse", et j'en passe ...), les new yorkais construisent en réalité ici une oeuvre complexe et ingénieuse, dont l'inventivité s'impose au fil des écoutes. Le travail tout d'abord autour de la batterie exulte les infinies possibilités qu'offre cet instrument, en fait immerger toutes les finesses. La batterie est centrale tout au long de ces douze compositions, elle s'enroule autour du chant d'Angus Andrew ("Hold You, Drum"), et bâtit petit à petit un édifice musical à la fois tribal et aérien ("It Fit When I Was A Kid").
Là où les Liars étonnent également, c'est justement dans l'utilisation qui est faite de la voix d'Angus, qui a rangé au placard beuglements et autres cris assourdissants. Son chant se révèle ici délicat, limite hypnotique comme sur "The Other Side Of Mt. Heart Attack", le dernier morceau de l'album, sorte de berceuse sublimissime et d'un magnétisme rarement atteint.
Après le temps de la découverte et de la redécouverte de ces compos, vient le temps du recul et de la réflexion, et là on prend pleinement conscience de l'architecture organique et incroyablement élaborée de cette oeuvre, où les titres se répondent, tissent ensemble plusieurs fils d'araignée qui finissent par se rejoindre et former une toile quasi parfaite et profondément scintillante. Comme cité précédemment, le dernier morceau "The Other Side Of Mt. Heart Attack" est le résultat et la conclusion superbe de cette toile d'araignée musicale, de cette impressionnante pièce de théâtre shakespearienne réinventant le punk, la noise, le rock bruitiste, le krautrock et autre cold wave.
On les jugera volontiers comme des fous joyeux, des avant-gardistes, des punks extraterrestres, ou des génies. Au choix. Il n'en demeure pas moins que Liars nous envoient sans doute là l'un des albums les plus pertinents, les plus créatifs et les plus intelligents qu'on n'ait pas entendu depuis un bon p'tit bout de temps.
2006, année du Singe (Arctique) ? ... Non, année de la Batterie !
Depuis 6 ans, ce trio nous a quasiment déjà tout fait. Et si certains seront restés sceptiques sur leur premier effort, si pour d'autres la digestion du deuxième album a sérieusement bousculé leur transit intestinal, ce troisième opus risque de surprendre tout le monde et peut-être même pire, de mettre tout le monde d'accord !
On croit d'abord à une vaste blague potache quand on découvre le titre de l'objet : Drum's Not Dead. A titre improbable, album improbable. Et pourtant, on tient là ce que j'oserais (-trop facilement sans doute-) appeler un concept album, épatant et déconcertant mais diablement malin, subtil et remarquable de talent. Alors oui, la batterie n'est pas morte ni enterrée, et les Liars le prouvent avec un génie qui force le respect ! Accumulant des titres de morceaux complètement barrés (quelques exemples : "A Visit From Drum", "Hold You, Drum", "Drum Gets A Glimpse", et j'en passe ...), les new yorkais construisent en réalité ici une oeuvre complexe et ingénieuse, dont l'inventivité s'impose au fil des écoutes. Le travail tout d'abord autour de la batterie exulte les infinies possibilités qu'offre cet instrument, en fait immerger toutes les finesses. La batterie est centrale tout au long de ces douze compositions, elle s'enroule autour du chant d'Angus Andrew ("Hold You, Drum"), et bâtit petit à petit un édifice musical à la fois tribal et aérien ("It Fit When I Was A Kid").
Là où les Liars étonnent également, c'est justement dans l'utilisation qui est faite de la voix d'Angus, qui a rangé au placard beuglements et autres cris assourdissants. Son chant se révèle ici délicat, limite hypnotique comme sur "The Other Side Of Mt. Heart Attack", le dernier morceau de l'album, sorte de berceuse sublimissime et d'un magnétisme rarement atteint.
Après le temps de la découverte et de la redécouverte de ces compos, vient le temps du recul et de la réflexion, et là on prend pleinement conscience de l'architecture organique et incroyablement élaborée de cette oeuvre, où les titres se répondent, tissent ensemble plusieurs fils d'araignée qui finissent par se rejoindre et former une toile quasi parfaite et profondément scintillante. Comme cité précédemment, le dernier morceau "The Other Side Of Mt. Heart Attack" est le résultat et la conclusion superbe de cette toile d'araignée musicale, de cette impressionnante pièce de théâtre shakespearienne réinventant le punk, la noise, le rock bruitiste, le krautrock et autre cold wave.
On les jugera volontiers comme des fous joyeux, des avant-gardistes, des punks extraterrestres, ou des génies. Au choix. Il n'en demeure pas moins que Liars nous envoient sans doute là l'un des albums les plus pertinents, les plus créatifs et les plus intelligents qu'on n'ait pas entendu depuis un bon p'tit bout de temps.
2006, année du Singe (Arctique) ? ... Non, année de la Batterie !
Excellent ! 18/20 | par GirlfromMars |
Edition limitée à la sortie, accompagnée d'un DVD regroupant des illustrations vidéos de tous les titres et réalisées par le groupe lui-même.
Posté le 20 janvier 2006 à 21 h 09 |
Bon autant le dire d'avance, après un premier album franchement excellent et un second vraiment mauvais, on ne s'attendait pas à grand chose de terrible de la part des Liars...
Erreur ! Ils sortent très certainement l'album le plus passionnant de ce début d'année. Emmergés en même temps que The Strokes auxquels il furent comparés, leur évolution est bien plus intéressante que la bande à Casablanca (dont le dernier album ne vaut pas grand chose, par ailleurs), de par le fait qu'ils se sont toujours remis en question en essayant d'expérimenter le plus possible.
Si l'expérimentation avait ses limites sur leur They Were Wrong So We Drowned, ils ont ici parfaitement négocié ce virage, en partant pour Berlin et en s'y imprégnant de l'esprit de ses groupes mythiques comme Can. Esprit qu'on retrouve ici tout au long de ces douzes plages plus fascinantes les unes que les autres, avec des morceaux obsédants ("Visit From Drum", "It Fit When I Was A Kid", "Let's Not Wrestle My Heart Attack"), des plages calmes et tendues, et l'esprit des Liars qui habite complétement cet album malade et très très obsédant !
Erreur ! Ils sortent très certainement l'album le plus passionnant de ce début d'année. Emmergés en même temps que The Strokes auxquels il furent comparés, leur évolution est bien plus intéressante que la bande à Casablanca (dont le dernier album ne vaut pas grand chose, par ailleurs), de par le fait qu'ils se sont toujours remis en question en essayant d'expérimenter le plus possible.
Si l'expérimentation avait ses limites sur leur They Were Wrong So We Drowned, ils ont ici parfaitement négocié ce virage, en partant pour Berlin et en s'y imprégnant de l'esprit de ses groupes mythiques comme Can. Esprit qu'on retrouve ici tout au long de ces douzes plages plus fascinantes les unes que les autres, avec des morceaux obsédants ("Visit From Drum", "It Fit When I Was A Kid", "Let's Not Wrestle My Heart Attack"), des plages calmes et tendues, et l'esprit des Liars qui habite complétement cet album malade et très très obsédant !
Excellent ! 18/20
Posté le 04 mai 2006 à 21 h 46 |
Disons le tout net : la première écoute m'avait laissé sceptique, absolument pas convaincu de la nécessité de ce concept-album. Mais voilà, comme je me méfie beaucoup plus des disques trop 'faciles', j'ai vite réécouté celui-ci une fois, deux fois, dix fois et une conclusion s'impose : c'est très fort, très osé, très culotté.
Après une entrée en matière faussement décontractée on plonge dans le vif du sujet, à savoir une musique sur l'os ou l'hypnotisme laisse place à la transe, ou le chant devient vite incantatoire comme si un chaman avait pris possession du corps de Angus Andrew. Sachant ménager ses effets le trio nous permet de souffler grâce à quelques poses bien décalées.
Lorsque le disque s'arrête, il faut reconnaître le savoir-faire époustouflant de ce groupe. Car si l'impression générale est au bordel, cette oeuvre est parfaitement maîtrisée et tout à fait expérimentale sans jamais être pénible.
PS : si vous possédez le cd accompagné du DvD n'hésitez pas à vous laisser absorber par des images illustrant parfaitement le propos.
Après une entrée en matière faussement décontractée on plonge dans le vif du sujet, à savoir une musique sur l'os ou l'hypnotisme laisse place à la transe, ou le chant devient vite incantatoire comme si un chaman avait pris possession du corps de Angus Andrew. Sachant ménager ses effets le trio nous permet de souffler grâce à quelques poses bien décalées.
Lorsque le disque s'arrête, il faut reconnaître le savoir-faire époustouflant de ce groupe. Car si l'impression générale est au bordel, cette oeuvre est parfaitement maîtrisée et tout à fait expérimentale sans jamais être pénible.
PS : si vous possédez le cd accompagné du DvD n'hésitez pas à vous laisser absorber par des images illustrant parfaitement le propos.
Parfait 17/20
Posté le 18 juillet 2008 à 22 h 55 |
Drum's Not Dead est un disque bizarre et peu enthousiasmant quand on le découvre à froid. Tout comme l'a écrit l'auteur de la chronique précédente, on n'est pas tellement emballé par ce qui paraît être une série de douze morceaux asbraits voguant entre des bruits de tambours et des distorsions planantes au premier abord. Mais l'infusion musicale de ce troisième album transcendant des Liars prend le temps de nous investir et on découvre que ces douze titres qui le composent font force commune, menant par-là l'auditeur à s'ouvrir peu à peu au fil du temps dans des expériences hypnotiques, rythmiques, méditatives, liturgiques ou contemplatives. Tout l'album, alors, devient captivant comme un ovni dans le ciel qu'on ne quitte plus des yeux.
Parfait 17/20
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