Liars

J'ai découvert Liars avec leur dernier album WIXIW, et en ai très vite apprécié le côté Kid A sous perfusion de minimal wave ainsi que cette atmosphère toujours un peu menaçante, dont j'ai ensuite découvert qu'elle était un peu la marque de fabrique du groupe. J'espérais donc que le groupe garde bien l'esthétique de l'album sur scène et qu'il ne s'agisse pas simplement d'une déviation vers l'electro confinée au studio. Et en effet, c'est un groupe d'electro qu'on retrouve en face de soi, avec batterie semi-électronique et quatre ou cinq claviers. Avant le rappel qui a contenu deux titres plus anciens très rock, la guitare et la basse posées en fond de scène n'ont été saisies qu'une fois.

Le groupe a donc envoyé pas mal de beats mortellement efficaces, le paroxysme ayant été atteint sur le fameux "Brats". Mais la performance était également nimbée d'une certaine léthargie, tout aussi propre au groupe, la nonchalance du chanteur Angus étant encore plus forte que sur disque. Le dernier album a donc eu la part belle et ses deux meilleurs morceaux furent le moment fort du concert. "WIXIW" conserve toute sa force émotionnelle avec un refrain poignant, mais c'est bien "No.1 Against the Rush" qui dévasta tout dans mon petit cœur fatigué, sublime et inattendue excursion mélodique du groupe pour un titre doux et épique qui fait mal dedans les sentiments.

La surprise de ce concert (et des précédents de la tournée) fut finalement qu'un bon tiers de la setlist était faite de titres inédits, très proches de l'esprit de WIXIW, qui augurent peut-être d'un nouvel album similaire à paraître sous peu ? Leurs trois derniers nouveaux morceaux parus sous la forme de deux singles récemment n'en faisaient même pas partie. Comme je ne connais pas encore très bien la discographie du groupe, je pensais qu'ils étaient issus de l'album précédent Sisterworld, mais on dirait bien que non.

Au final, un concert très sympathique, et puis c'est tout.