The Warlocks
Surgery |
Label :
Mute |
||||
Dès les premiers accords de "Come Save Us", une même descente de gamme ultra-simple mais diaboliquement efficace, on se sent saisi par une irrépressible envie de donner le rythme avec le pied, de balancer la tête, et de se laisser embarquer dans la dangereuse virée que proposent ces garnements californiens, flirtant avec les interdits comme avec les meilleurs réminiscences du psychédélisme noir et obscur.
La voix hallucinée et tendue de Bobby Hecksher (encore un qui va finir à l'hôpital psychiatrique d'ici quelques années ...) lance un affront ostentatoire aux bonnes mœurs et, au besoin, revendique aussi bien ses influences, peu recommandables, allant des mythiques Spacemen 3 (Sonic Boom avait participé à la production de leur précédent opus) ou encore des grands Spiritualized, aux géniaux Brian Jonestown Massacre (Andy Newcombe, le génie auto-destructeur, figure d'ailleurs dans les remerciements), que son attirance pour les substances de toutes sortes.
A l'écoute de ce son effrayant, à l'ambiance aussi bien plombée que magnifiquement noire ("Gypsy Nightmare"), on n'ose à peine, mais avec néanmoins une fascination irrépressible, imaginer les quantités gargantuesques de drogues qui ont dû servir à la confection de ce chef-d'œuvre d'évanescence et de voyages sensoriels. Les mêmes boucles d'accords prenants sont ressassées jusqu'à faire sauter les neurones ("Angels In Heaven, Angels In Hell") et dégager la voie pour des sensations nouvelles, très élevées et aussi légères que les fumerolles qui en sont à l'origine.
Les guitares s'enchevêtrent très bien pour former un mur du son digne d'une déferlante apocalyptique. Aucun instrument n'a été oublié et cette fanfare ténébreuse concourt à la création d'une atmosphère aussi bien inquiétante que magistralement imposante ("We Need Starpower", "The Tangent") où saturation, réverb lourde et spirales mélodiques génèrent des frissons incroyables. Les titres s'enchaînent sans lasser, avec une fluidité exemplaire et sont incroyablement prenantes, sans doute grâce à une légère nonchalance qui vire tantôt à un esthétisme lancinant et vaporeux, tantôt aux frasques psychotropes provoquées par un état second parfaitement planant.
L'enregistrement de cet album long, hypnotique et ébouriffant, a dû plus ressembler à une orgie qu'autre chose, si l'on s'en fie aux titres épileptiques que sont les sombres et divins "Evil Eye Again" ou "Above Earth", au chant insidieusement caressant et aux paroles crues et sordides. Fanfare déjantée et droguée par toutes les veines, The Warlocks jouent gras, fort et fiévreux, pour rendre leurs délires aussi étirés que possible, transformant ces tourbillons décoiffants en odes à l'évasion mystique.
Nettement plus doués, audacieux et sans doute habités aussi, que l'immense majorité des groupes garage-rock actuels, ces californiens sont sans doute ce qui se fait de mieux en ce moment. Ils participent, en formant un axe avec les tout aussi excellents Black Rebel Motorcycle Club, à la résurgence d'un rock psyché stupéfiant et aussi sombre que les lunettes noires qui cachent leurs yeux rouges et malades.
Et, pour les esprits dérangés et malsains, il est bon de suivre ces digressions sur le terrain de la perversité. "Suicide Note" est la touche finale au voyage hypnotique que cet album a offert avec majesté, concluant la virée sur un chant éthéré, vite écrasé par une incroyable décharge sonore surpuissante de plusieurs minutes absolument jouissives.
Dérangés, géniaux, captivants, entraînants, les membres de The Warlocks ont su dépeindre avec un talent inimitable leur façon de concevoir leur musique, à l'image de leur pochette noire et rouge, déjà culte. Par leurs chansons grandioses et mirifiquement noires, ils nous entraînent dans une expérience nouvelle, peu recommandable, mais dont les effets marquent encore plus que n'importe quelle autre.
La voix hallucinée et tendue de Bobby Hecksher (encore un qui va finir à l'hôpital psychiatrique d'ici quelques années ...) lance un affront ostentatoire aux bonnes mœurs et, au besoin, revendique aussi bien ses influences, peu recommandables, allant des mythiques Spacemen 3 (Sonic Boom avait participé à la production de leur précédent opus) ou encore des grands Spiritualized, aux géniaux Brian Jonestown Massacre (Andy Newcombe, le génie auto-destructeur, figure d'ailleurs dans les remerciements), que son attirance pour les substances de toutes sortes.
A l'écoute de ce son effrayant, à l'ambiance aussi bien plombée que magnifiquement noire ("Gypsy Nightmare"), on n'ose à peine, mais avec néanmoins une fascination irrépressible, imaginer les quantités gargantuesques de drogues qui ont dû servir à la confection de ce chef-d'œuvre d'évanescence et de voyages sensoriels. Les mêmes boucles d'accords prenants sont ressassées jusqu'à faire sauter les neurones ("Angels In Heaven, Angels In Hell") et dégager la voie pour des sensations nouvelles, très élevées et aussi légères que les fumerolles qui en sont à l'origine.
Les guitares s'enchevêtrent très bien pour former un mur du son digne d'une déferlante apocalyptique. Aucun instrument n'a été oublié et cette fanfare ténébreuse concourt à la création d'une atmosphère aussi bien inquiétante que magistralement imposante ("We Need Starpower", "The Tangent") où saturation, réverb lourde et spirales mélodiques génèrent des frissons incroyables. Les titres s'enchaînent sans lasser, avec une fluidité exemplaire et sont incroyablement prenantes, sans doute grâce à une légère nonchalance qui vire tantôt à un esthétisme lancinant et vaporeux, tantôt aux frasques psychotropes provoquées par un état second parfaitement planant.
L'enregistrement de cet album long, hypnotique et ébouriffant, a dû plus ressembler à une orgie qu'autre chose, si l'on s'en fie aux titres épileptiques que sont les sombres et divins "Evil Eye Again" ou "Above Earth", au chant insidieusement caressant et aux paroles crues et sordides. Fanfare déjantée et droguée par toutes les veines, The Warlocks jouent gras, fort et fiévreux, pour rendre leurs délires aussi étirés que possible, transformant ces tourbillons décoiffants en odes à l'évasion mystique.
Nettement plus doués, audacieux et sans doute habités aussi, que l'immense majorité des groupes garage-rock actuels, ces californiens sont sans doute ce qui se fait de mieux en ce moment. Ils participent, en formant un axe avec les tout aussi excellents Black Rebel Motorcycle Club, à la résurgence d'un rock psyché stupéfiant et aussi sombre que les lunettes noires qui cachent leurs yeux rouges et malades.
Et, pour les esprits dérangés et malsains, il est bon de suivre ces digressions sur le terrain de la perversité. "Suicide Note" est la touche finale au voyage hypnotique que cet album a offert avec majesté, concluant la virée sur un chant éthéré, vite écrasé par une incroyable décharge sonore surpuissante de plusieurs minutes absolument jouissives.
Dérangés, géniaux, captivants, entraînants, les membres de The Warlocks ont su dépeindre avec un talent inimitable leur façon de concevoir leur musique, à l'image de leur pochette noire et rouge, déjà culte. Par leurs chansons grandioses et mirifiquement noires, ils nous entraînent dans une expérience nouvelle, peu recommandable, mais dont les effets marquent encore plus que n'importe quelle autre.
Parfait 17/20 | par Vic |
En écoute : https://thewarlocks.bandcamp.com/album/surgery
Posté le 21 décembre 2005 à 18 h 22 |
Sans hésitation l'album de l'année 2005. Vous pouvez renvoyer les pseudo révélations de l'année Bloc Party, Kaiser Chief and co. Avec ce putain d'album, Surgery, The Warlocks s'imposent comme LE groupe majeur de notre XXIème siècle. "We Need A Starpower" et "Suicide Note" sont les deux chefs-d'oeuvres de l'album qui nous envoient loin dans l'espace cosmique intersidéral pour flotter comme des flocons de corn-flakes dans des molécules de lait atomisées. C'est puissant et archi-vibrant. Les effets du CD sont multipliés par mille pendant les concerts !
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 28 septembre 2006 à 15 h 12 |
The Warlocks, on peut penser que c'est encore un de ces groupes à particule qui garnissent les pages des magazines people et qui disparaissent quand une nouvelle coupe de cheveux apparaît...
Et bien pas du tout, ce deuxième album sortit en 2005 vaut son pesant en rock'n'roll.
A tout les fans du Velvet Underground, des Creedence Clearwater Revival et des Dandy Warhols, voici du rock psychédélique signé sur l'un des plus prestigieux label de musiques électroniques et industrielles, Mute.
Bobby Hecksher et sa bande vous convie à leur trip cool qui évoque un voyage dans les années 1966-1970 en Californie.
Dès le premier titre "Come Save Us", au titre évocateur on s'engage sur un terrain connu, nous rappellant le "Come Down" des Dandys Warhols mais la comparaison s'arrête là.
On se laisse prendre et on aime, puis s'enchaînent des titres aussi imparables que le premier : "It's Just Like Surgery" ou encore "Gypsy Nightmare", "We Need Starpower", tout se prolonge comme si les morceaux avaient été composés à la suite.
La voix de Hecksher nous rappelle un peu celles des chanteurs brit-pop de Damon Albarn à Jarvis Cocker, ce qui a du plaire au patron de Mute, Daniel Miller.
Bref, cet album s'écoute en long, en large et en travers du lit, plutôt le soir tout de même..
Petit bémol tout de même, les trois derniers titres de l'album sont peut-être en trop, ils semblent avoir été écrits pour arriver à faire un disque de 60 minutes.
Ce disque reste néanmoins une très bonne surprise à tout fan de musique rock psyché. On attend avec impatience le prochain album !!
Et bien pas du tout, ce deuxième album sortit en 2005 vaut son pesant en rock'n'roll.
A tout les fans du Velvet Underground, des Creedence Clearwater Revival et des Dandy Warhols, voici du rock psychédélique signé sur l'un des plus prestigieux label de musiques électroniques et industrielles, Mute.
Bobby Hecksher et sa bande vous convie à leur trip cool qui évoque un voyage dans les années 1966-1970 en Californie.
Dès le premier titre "Come Save Us", au titre évocateur on s'engage sur un terrain connu, nous rappellant le "Come Down" des Dandys Warhols mais la comparaison s'arrête là.
On se laisse prendre et on aime, puis s'enchaînent des titres aussi imparables que le premier : "It's Just Like Surgery" ou encore "Gypsy Nightmare", "We Need Starpower", tout se prolonge comme si les morceaux avaient été composés à la suite.
La voix de Hecksher nous rappelle un peu celles des chanteurs brit-pop de Damon Albarn à Jarvis Cocker, ce qui a du plaire au patron de Mute, Daniel Miller.
Bref, cet album s'écoute en long, en large et en travers du lit, plutôt le soir tout de même..
Petit bémol tout de même, les trois derniers titres de l'album sont peut-être en trop, ils semblent avoir été écrits pour arriver à faire un disque de 60 minutes.
Ce disque reste néanmoins une très bonne surprise à tout fan de musique rock psyché. On attend avec impatience le prochain album !!
Bon 15/20
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