The Warlocks
Paris [Le Petit Bain] - lundi 19 septembre 2016 |
S'ils avaient été britanniques, nul doute qu'Alan McGee (le fondateur de Creation records, dont je viens de dévorer la jubilatoire autobiographie) aurait signé The Warlocks. Il leur aurait fait vendre un million de leur excellent album Surgery avant de les regarder, impuissant, se noyer dans un cocktail d'alcool, de stupéfiants et de troubles psychiatriques non pris en charge, comme avant eux The Jesus & Mary Chain, My Bloody Valentine, Oasis ou les Libertines. Ils ont d'ailleurs tous les ingrédients qui ont fait Creation : des racines pop-garage-sixties, un goût pour les murs de guitare et un comportement erratique capable de flinguer une carrière. Malheureusement pour lui, Bobby Hecksher est né aux Etats-Unis, a démarré sa carrière au moment de la liquidation du mythique label britannique et, circonstance aggravante, a traîné un moment dans le sillage d'Anton Newcombe le maudit. Résultat : son tournant pop ne lui a pas permis de sécuriser financièrement ses crises comportementales ultérieures. Heureusement, il a fini par se remettre à flot pour nous offrir quelques albums supplémentaires et surtout quelques excellents concerts.
Un excellent concert : soit un putain de groupe en pleine bourre, mais aussi une bonne salle et si possible une bonne première partie. Les trois conditions étaient réunies ce lundi soir au Petit Bain. Commençons par la première partie : ce n'est pas vraiment une surprise pour ceux qui ont comme moi posé une oreille sur le dernier album des anglais de Dead Rabbits, mais la première impression est confirmée par la scène. Du garage psyché ultra classique, certes, entre The Black Angels, The Horrors et - tiens, tiens - The Warlocks. Mais les morceaux sont catchy et le bassiste a des accents de Peter Hook, très présent et bien groovy, ce qui permet au guitariste-chanteur et au clavier de se concentrer sur les ambiances. Pas la grosse sensation mais une très bonne entrée en matière.
Le changement de plateau est l'occasion d'aller prendre le frais sur le pont supérieur du Petit Bain, une salle que je devrais fréquenter plus souvent tant le cadre est agréable. Pont supérieur car il s'agit bien d'une embarcation, amarrée sur un quai de la Seine, au pied de la Bibliothèque nationale de France, à côté de la piscine flottante Josephine Baker (d'où son nom). Contrairement au Batofar arrimé un peu plus loin, on ne ressent quasiment jamais le tangage sur ce curieux bateau rectangulaire qui abrite également un restaurant. Une petite salle de concert, mais ergonomique et bien sonorisée, idéale pour le mur de sons que vont nous proposer les Warlocks. Le mur en question est notamment composé de quatre guitares, certes pas aussi finement arrangées que celles de Crosby, Stills, Nash & Young, mais autrement plus puissantes. Dès le début, les six chevelus (il y a tout de même un bassiste et un batteur) nous prennent à la gorge avec un répertoire à la tonalité très Velvet comprenant un paquet de leurs vieux tubes ("Song for Nico", "Shake the Dope out", "It's Just like Surgery", "Come Save Us"...) entrecoupés de morceaux du dernier album. Le son est noisy à souhait, Bobby a l'air heureux d'être là et touché par la réaction positive du public. Un pogo se met en place devant la scène, ce qui n'est jamais évident avec ces tempos plutôt lents.
Quand le groupe sort de scène au bout d'une heure, on se dit que c'était court mais qu'on va essayer de profiter au maximum du rappel en attendant le prochain concert. Et on va bien en profiter, du rappel, car il va durer près de trois quart d'heure, en deux parties. Et cette fois, fini la pop-garage sixties, place au mur de guitares drone-shoegaze et aux morceaux dépressifs, ceux-là même qui exaspèrent tant notre cher BlackCondorGuy ...
Je suis encore en apesanteur à mon retour sur la terre ferme. Il faudra un bus raté à vingt secondes près et une station de métro fermée pour travaux pour me faire redescendre de mon nuage. Et le dernier album du groupe dans les écouteurs pour retrouver cette douce euphorie morbide...
Un excellent concert : soit un putain de groupe en pleine bourre, mais aussi une bonne salle et si possible une bonne première partie. Les trois conditions étaient réunies ce lundi soir au Petit Bain. Commençons par la première partie : ce n'est pas vraiment une surprise pour ceux qui ont comme moi posé une oreille sur le dernier album des anglais de Dead Rabbits, mais la première impression est confirmée par la scène. Du garage psyché ultra classique, certes, entre The Black Angels, The Horrors et - tiens, tiens - The Warlocks. Mais les morceaux sont catchy et le bassiste a des accents de Peter Hook, très présent et bien groovy, ce qui permet au guitariste-chanteur et au clavier de se concentrer sur les ambiances. Pas la grosse sensation mais une très bonne entrée en matière.
Le changement de plateau est l'occasion d'aller prendre le frais sur le pont supérieur du Petit Bain, une salle que je devrais fréquenter plus souvent tant le cadre est agréable. Pont supérieur car il s'agit bien d'une embarcation, amarrée sur un quai de la Seine, au pied de la Bibliothèque nationale de France, à côté de la piscine flottante Josephine Baker (d'où son nom). Contrairement au Batofar arrimé un peu plus loin, on ne ressent quasiment jamais le tangage sur ce curieux bateau rectangulaire qui abrite également un restaurant. Une petite salle de concert, mais ergonomique et bien sonorisée, idéale pour le mur de sons que vont nous proposer les Warlocks. Le mur en question est notamment composé de quatre guitares, certes pas aussi finement arrangées que celles de Crosby, Stills, Nash & Young, mais autrement plus puissantes. Dès le début, les six chevelus (il y a tout de même un bassiste et un batteur) nous prennent à la gorge avec un répertoire à la tonalité très Velvet comprenant un paquet de leurs vieux tubes ("Song for Nico", "Shake the Dope out", "It's Just like Surgery", "Come Save Us"...) entrecoupés de morceaux du dernier album. Le son est noisy à souhait, Bobby a l'air heureux d'être là et touché par la réaction positive du public. Un pogo se met en place devant la scène, ce qui n'est jamais évident avec ces tempos plutôt lents.
Quand le groupe sort de scène au bout d'une heure, on se dit que c'était court mais qu'on va essayer de profiter au maximum du rappel en attendant le prochain concert. Et on va bien en profiter, du rappel, car il va durer près de trois quart d'heure, en deux parties. Et cette fois, fini la pop-garage sixties, place au mur de guitares drone-shoegaze et aux morceaux dépressifs, ceux-là même qui exaspèrent tant notre cher BlackCondorGuy ...
Je suis encore en apesanteur à mon retour sur la terre ferme. Il faudra un bus raté à vingt secondes près et une station de métro fermée pour travaux pour me faire redescendre de mon nuage. Et le dernier album du groupe dans les écouteurs pour retrouver cette douce euphorie morbide...
Excellent ! 18/20 | par Myfriendgoo |
Setlist
Song for Nico
Bleed Without You Babe
Shake the Dope Out
The Dope Feels Good
Lonesome Bulldog
Baby Blue
It's Just Like Surgery
Only you
Hurricane Heart Attack
Caveman Rock
Angry Demons
Come Save Us
Zombie Like Lovers
>>>>
Isolation
We Need Starpower
The Midnight Sun
Dead Generation
Chameleon
>>>>
Red Camera
Inside Outside
Song for Nico
Bleed Without You Babe
Shake the Dope Out
The Dope Feels Good
Lonesome Bulldog
Baby Blue
It's Just Like Surgery
Only you
Hurricane Heart Attack
Caveman Rock
Angry Demons
Come Save Us
Zombie Like Lovers
>>>>
Isolation
We Need Starpower
The Midnight Sun
Dead Generation
Chameleon
>>>>
Red Camera
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