Rocé
L'Être Humain Et Le Réverbère |
Label :
Big Cheese Records |
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Ce troisième album de Rocé intitulé L'être humain et le réverbère sorti en 2010 a beaucoup fait parler à l'époque. Comme souvent avec le rap français, on a pu lire tout et son contraire. Il a ravivé l'éternel débat sur l'esprit originel du hip-hop, énervé certains puristes comme avait pu le faire son précédent disque "Identité en crescendo". "Rocé fait du rap d'intello", "Rocé n'est pas vraiment un rappeur mais plus un écrivain...", "Rocé est un génie", "Rocé est nul" a-t-on pu lire ou entendre ici et là dans les grandes lignes...8 ans après, difficile d'établir une vérité sur une œuvre musicale (comme toujours fondamentalement) mais force est de constater que Rocé a bossé et sorti un objet pas banal...
La pochette est déjà un petit chef d'œuvre ; une photo en noir et blanc révélant au premier degré et symboliquement la face sombre du rappeur...Allons mettre le disque sur la platine maintenant. Le premier titre "Carnet de voyage d'un être sur place" balance du lourd d'entrée ; grosse basse (Sil Matadin de Urban Dance Squad sur tout l'album...bonne idée...ça "fusionne" bien !), sonorités orientales, paroles tranchantes et calibrées pour l'accroche auditive et le live : "C'est un voyage comme on n'a pas idée - Comprend qui comprend mais qui comprend, comprend l'humanité" ...décollage. Les 3 titres qui suivent ; "Le savoir en kimono", "Mon crâne sur le paillasson", "L'être humain et le réverbère" s'enchainent d'une traite sur un rythme proche du battement de cœur, haletant, à la limite de la saturation, introspectifs, intelligents, denses...sombres surtout. Dénominateurs communs : un sens musical inné fleurant avec le jazz, l'électro et des lyrics intenses appuyées par un phrasé puissant. Le reste de l'album est moins accessible mais tout aussi intéressant. Quelques réminiscences aux paroles et style sans concessions du précédent album comme l'excellent "Le cartable renversé ou "si peu comprennent", un titre électro bien puissant "L'objectif", une reprise audacieuse de Jacques Brel "les singes" ...Difficile de faire ressortir un style musical tant le bonhomme est un fin mélomane capable de puiser juste ce qu'il faut dans les différents styles. Mais au final...quelle production et quel album surtout !
Rocé pose ici un regard sur le monde habité, tendu et paradoxalement calme. Il prend de la hauteur, observe, constate...c'est violent, pas manichéen pour un sou, ça fait réfléchir, ça fait relativiser aussi...et ça vieillit bien putain ! Un disque philosophique.
La pochette est déjà un petit chef d'œuvre ; une photo en noir et blanc révélant au premier degré et symboliquement la face sombre du rappeur...Allons mettre le disque sur la platine maintenant. Le premier titre "Carnet de voyage d'un être sur place" balance du lourd d'entrée ; grosse basse (Sil Matadin de Urban Dance Squad sur tout l'album...bonne idée...ça "fusionne" bien !), sonorités orientales, paroles tranchantes et calibrées pour l'accroche auditive et le live : "C'est un voyage comme on n'a pas idée - Comprend qui comprend mais qui comprend, comprend l'humanité" ...décollage. Les 3 titres qui suivent ; "Le savoir en kimono", "Mon crâne sur le paillasson", "L'être humain et le réverbère" s'enchainent d'une traite sur un rythme proche du battement de cœur, haletant, à la limite de la saturation, introspectifs, intelligents, denses...sombres surtout. Dénominateurs communs : un sens musical inné fleurant avec le jazz, l'électro et des lyrics intenses appuyées par un phrasé puissant. Le reste de l'album est moins accessible mais tout aussi intéressant. Quelques réminiscences aux paroles et style sans concessions du précédent album comme l'excellent "Le cartable renversé ou "si peu comprennent", un titre électro bien puissant "L'objectif", une reprise audacieuse de Jacques Brel "les singes" ...Difficile de faire ressortir un style musical tant le bonhomme est un fin mélomane capable de puiser juste ce qu'il faut dans les différents styles. Mais au final...quelle production et quel album surtout !
Rocé pose ici un regard sur le monde habité, tendu et paradoxalement calme. Il prend de la hauteur, observe, constate...c'est violent, pas manichéen pour un sou, ça fait réfléchir, ça fait relativiser aussi...et ça vieillit bien putain ! Un disque philosophique.
Parfait 17/20 | par X_Plock |
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