Herman Düne
Dour - Belgique [Dour Festival - La Marmite] - dimanche 14 juillet 2002 |
A l'heure où bon nombre de fans de la première heure d'Herman Düne se posent des questions sur l'avenir du groupe (divergences d'opinions entre les deux frères André et David-Ivar, passage du groupe sur une major, promo plus agressive, etc.), je repense tout d'un coup à ma première rencontre avec ce groupe atypique. Je n'ai pas pour habitude de relater des concerts passés depuis belle lurette mais je ne peux m'empêcher de vouloir restituer le cadre de cet étonnant premier concert aux forts relents d'herbe sèche et de bière en gobelet.
Ca se passait à Dour, dans le cadre de ce festival qui ne s'appelait pas encore 'the european alternative music event'. L'après-midi suivait son cours, les groupes s'alignaient. J'assistais, plutôt passivement, à un concert sur la scène principale lorsque je vis deux hurluberlus dégingandés passer devant moi à vive allure. Des personnages au look décalé, il y en a pourtant des centaines à Dour. Mais ces deux-là semblaient vraiment à part. Deux barbus (surtout un) échevelés, sortis de nulle part. Un des deux, hirsute, portait une paire de lunettes de natation. L'autre avait revêtu un t-shirt qui devait avoir servi à repeindre son plafond. Vous savez, quand le rouleau vous balance plein de petites gouttes de peinture vers le bas ? Une fois les deux zigotos passés, j'oublie cette apparition et je me replonge dans mon concert. Ou dans ma Hoegaarden, je ne sais plus.
Plus tard dans la journée, affamé, je partage un plat de nouilles chinoises et suis attiré par de la musique provenant de la scène La Marmite. Il s'agit en fait d'un petit chapiteau de cirque, minuscule, sous lequel sont surtout programmés des groupes de la région Nord-Pas de Calais, avec laquelle Dour a un partenariat cette année-là. N'ayant rien d'autre à faire, je mange mes pâtes en assistant à ce qui n'est en fait encore qu'un sound-check. Sur la scène, je suis étonné de revoir les deux barbus aperçus plus tôt !
C'est alors que tout s'emballe. Le sound-check n'aura pas de fin, le concert n'aura pas de début. Tout s'enfilera à la suite, comme coulant de source. Le chapiteau se remplit vite, surtout de curieux. Le groupe sur scène m'est totalement inconnu mais, déjà, je suis fan de leur son. Une musique totalement nonchalante, libre, décomplexée. Les barbus s'échangent les instruments et le micro au gré de leurs envies. A chaque morceau, le concert part un peu vers le n'importe quoi mais toujours en revenant vers une ligne finalement très cohérente. On passe de la guitare sèche à l'électricité. André (ou est-ce son frère ?) joue parfois avec deux flûtes à bec en même temps. Tout le monde s'amuse, tant sur scène que devant. On crie, on chante, on hurle. C'est un joyeux bordel musical. Les slogans fusent ('no cops, no cia, no fascist USA'). Les mélodies, toutes simples mais drôlement efficaces, me restent déjà dans la tête.
Sous la toile de la Marmite, l'ambiance est à son comble. Herman Düne est pourtant quasi inconnu en Belgique à l'époque mais tout le monde, déjà, en redemande. Le public crie son contentement à la fin de chaque morceau. Le sourire est sur tous les visages. Les rappels s'enfilent, sans quitter la scène. Le groupe joue, encore et toujours, avec le même plaisir. Les timings des festivals étant ce qu'ils sont, le trio finit par quitter la tente, laissant tout le monde conquis derrière lui. Je ne dois sûrement pas être le seul à avoir couru chez mon disquaire dès la fin du festival pour me procurer Turn Off The Light ou un autre disque du trio disponible à l'époque.
Depuis lors, j'ai revu plusieurs fois Herman Düne, dans 3 pays différents et sur deux continents. Je n'ai certes plus jamais connu la surprise de cette première fois à Dour mais j'ai chaque fois retrouvé cette nonchalance et ce plaisir de jouer tellement communicatif. J'ai pris mon pied à chaque show des barbus, ça, c'est clair. Depuis peu, j'écoute Giant, le dernier album des Düne. J'ai entendu que le trio initial n'était plus, André ayant quitté, du moins pour la tournée... mais j'espère que le groupe n'a finalement pas vraiment changé et je suis impatient d'avoir la chance de les revoir bientôt, à Montréal ou ailleurs, pour que le charme reprenne...
Ca se passait à Dour, dans le cadre de ce festival qui ne s'appelait pas encore 'the european alternative music event'. L'après-midi suivait son cours, les groupes s'alignaient. J'assistais, plutôt passivement, à un concert sur la scène principale lorsque je vis deux hurluberlus dégingandés passer devant moi à vive allure. Des personnages au look décalé, il y en a pourtant des centaines à Dour. Mais ces deux-là semblaient vraiment à part. Deux barbus (surtout un) échevelés, sortis de nulle part. Un des deux, hirsute, portait une paire de lunettes de natation. L'autre avait revêtu un t-shirt qui devait avoir servi à repeindre son plafond. Vous savez, quand le rouleau vous balance plein de petites gouttes de peinture vers le bas ? Une fois les deux zigotos passés, j'oublie cette apparition et je me replonge dans mon concert. Ou dans ma Hoegaarden, je ne sais plus.
Plus tard dans la journée, affamé, je partage un plat de nouilles chinoises et suis attiré par de la musique provenant de la scène La Marmite. Il s'agit en fait d'un petit chapiteau de cirque, minuscule, sous lequel sont surtout programmés des groupes de la région Nord-Pas de Calais, avec laquelle Dour a un partenariat cette année-là. N'ayant rien d'autre à faire, je mange mes pâtes en assistant à ce qui n'est en fait encore qu'un sound-check. Sur la scène, je suis étonné de revoir les deux barbus aperçus plus tôt !
C'est alors que tout s'emballe. Le sound-check n'aura pas de fin, le concert n'aura pas de début. Tout s'enfilera à la suite, comme coulant de source. Le chapiteau se remplit vite, surtout de curieux. Le groupe sur scène m'est totalement inconnu mais, déjà, je suis fan de leur son. Une musique totalement nonchalante, libre, décomplexée. Les barbus s'échangent les instruments et le micro au gré de leurs envies. A chaque morceau, le concert part un peu vers le n'importe quoi mais toujours en revenant vers une ligne finalement très cohérente. On passe de la guitare sèche à l'électricité. André (ou est-ce son frère ?) joue parfois avec deux flûtes à bec en même temps. Tout le monde s'amuse, tant sur scène que devant. On crie, on chante, on hurle. C'est un joyeux bordel musical. Les slogans fusent ('no cops, no cia, no fascist USA'). Les mélodies, toutes simples mais drôlement efficaces, me restent déjà dans la tête.
Sous la toile de la Marmite, l'ambiance est à son comble. Herman Düne est pourtant quasi inconnu en Belgique à l'époque mais tout le monde, déjà, en redemande. Le public crie son contentement à la fin de chaque morceau. Le sourire est sur tous les visages. Les rappels s'enfilent, sans quitter la scène. Le groupe joue, encore et toujours, avec le même plaisir. Les timings des festivals étant ce qu'ils sont, le trio finit par quitter la tente, laissant tout le monde conquis derrière lui. Je ne dois sûrement pas être le seul à avoir couru chez mon disquaire dès la fin du festival pour me procurer Turn Off The Light ou un autre disque du trio disponible à l'époque.
Depuis lors, j'ai revu plusieurs fois Herman Düne, dans 3 pays différents et sur deux continents. Je n'ai certes plus jamais connu la surprise de cette première fois à Dour mais j'ai chaque fois retrouvé cette nonchalance et ce plaisir de jouer tellement communicatif. J'ai pris mon pied à chaque show des barbus, ça, c'est clair. Depuis peu, j'écoute Giant, le dernier album des Düne. J'ai entendu que le trio initial n'était plus, André ayant quitté, du moins pour la tournée... mais j'espère que le groupe n'a finalement pas vraiment changé et je suis impatient d'avoir la chance de les revoir bientôt, à Montréal ou ailleurs, pour que le charme reprenne...
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Mage |
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