New Order
Substance 1987 |
Label :
Factory |
||||
Ce Substance de New Order fait écho à la compilation de Joy Division du même nom, ou plutôt c'est l'inverse, car cette dernière est sortie en 1988.
Cette compilation, sous la forme d'un double CD (un des premiers CD que j'ai achetés, avec le Staring At The Sea de The Cure) présente des morceaux pour la plupart inédits, notamment des singles ne figurant sur aucun album, de 1980 à 1987. Le premier CD contient les faces A tandis que le second est composé de faces B – souvent meilleures d'ailleurs.
Comme toujours avec New Order, la pochette est très minimaliste (difficile de faire plus épuré !), il n'y a pas de booklet et encore moins de photo du groupe qui tient décidément à rester dans l'anonymat.
Le premier CD s'ouvre par "Ceremony" (repris récemment par Radiohead), un morceau écrit du temps de Joy Division mais jamais enregistré (si je ne m'abuse), et qui garde l'empreinte de ce groupe, Bernard Albrecht essayant d'imiter Ian Curtis, avec une basse toute en circonvolutions et une guitare incisive. Très bon titre. Dès le second morceau, "Everything's Gone Green", l'évolution est spectaculaire : apparition du synthé, batterie très caractéristique, qui influencera certainement la vague baggy de Madchester à la fin des années 80. "Temptation", un classique, commençant par des "hou hou hou, hou hou", est un classique, qui continue dans la même veine, mais encore plus pop (mais tout aussi froid). "Blue Monday" est le classique par excellence de New Order, et même le maxi 45 tours le plus vendu de tous les temps ! Le tour de force est d'avoir transformé un morceau de disco italien (dont ils se sont inspirés) en quelque chose d'électronique et surtout très froid tout en restant dansant. "Confusion" est un morceau aussi dansant (mais sans la tension et le côté robotique), mais plus funk, et beaucoup moins réussi, sans guitare et presque sans basse, avec des effets électroniques et une batterie électronique kitsch. "Thieves Like Us" continue dans la même veine disco-funk électronique, seule la basse (peu présente) est digne d'intérêt. C'est vraiment l'aspect de New Order que j'aime le moins, et même que je déteste. "Perfect Kiss" est tout aussi insupportable, avec ses percussions électroniques (dommage qu'un batteur aussi excellent soit cantonné à ce rôle), sa basse électronique faussement slappée et ses synthés kitsch. Dommage car la mélodie n'est pas mauvaise. "Subculture" est présenté dans une version différente de celle de l'album Low Life, moins rapide, moins concise, moins froide, et beaucoup moins bonne, avec des chœurs dignes des pires groupes funky. "Shellshock" s'ouvre par des claviers abominables, et le reste est à l'avenant... Heureusement, les choses reprennent de plus belle avec "State Of The Nation", mais ce titre figure déjà sur l'album Brotherhood. Le morceau réalise de manière parfaite l'équilibre entre le côté électronique, dansant et funk de New Order et le côté indie rock hérité de Joy Division. On peut en dire autant de "Bizarre Love Triangle", présent sur le même album, qui apparaît toutefois ici sous la forme d'un remix, exercice de style que je déteste au plus haut point tant la qualité des remixes est affligeante et sans intérêt, ne servant que d'argument commercial faisant office de remplissage. Le CD s'achève par un single inédit qui venait alors de sortir, le très bon "True Faith".
Le deuxième CD commence par "In A Lonely Place", enregistré lors de la même session que "Ceremony", et qui convoque lui aussi le fantôme de Joy Division, avec notamment une batterie tribale. Comme le titre le laisse supposer, c'est un morceau très mélancolique, presque vide, mais très beau. "Procession" tranche à nouveau, par la présence de claviers, mais reste un bon morceau. "Mesh" est tout aussi bon, sans être exceptionnel. J'en dirais autant de "Hurt", qui est toutefois un peu plus électronique. "The Beach" n'est qu'un mauvais remix de "Blue Monday". De même pour "Confused Instrumental". "Lonesome Tonight" est en revanche un très bon morceau, beaucoup plus rock. "Murder", un instrumental, est tout aussi réussi, avec sa guitare tranchante, ses roulements de batterie tribaux et sa basse rampante. "Thieves Like Us Instrumental" n'offre aucun intérêt. "Kiss Of Death" n'est qu'un vulgaire remix de "Perfect Kiss". De même, "Shame Of The Nation" est une version inintéressante, avec là encore des chœurs sirupeux, de "State Of The Nation". En revanche "1963" est un bon morceau, assez proche de sa face A "True Faith".
Mon impression sur cette double compilation est donc mitigée. Si certains morceaux sont très bons, d'autres (beaucoup trop) sont exécrables, le second CD étant meilleur (paradoxalement) que le premier. Notons cependant que même sur les pires morceaux, la basse de Peter Hook est toujours passionnante. C'est toutefois un objet à acquérir pour tout amateur de New Order et de new-wave, ne serait-ce que pour "Ceremony"et "In A Lonely Place". L'équilibre entre l'aspect électronique et le côté pop-rock n'est pas inintéressant, et influencera profondément et durablement tout un pan du rock indé britannique et de la musique électronique.
Cette compilation, sous la forme d'un double CD (un des premiers CD que j'ai achetés, avec le Staring At The Sea de The Cure) présente des morceaux pour la plupart inédits, notamment des singles ne figurant sur aucun album, de 1980 à 1987. Le premier CD contient les faces A tandis que le second est composé de faces B – souvent meilleures d'ailleurs.
Comme toujours avec New Order, la pochette est très minimaliste (difficile de faire plus épuré !), il n'y a pas de booklet et encore moins de photo du groupe qui tient décidément à rester dans l'anonymat.
Le premier CD s'ouvre par "Ceremony" (repris récemment par Radiohead), un morceau écrit du temps de Joy Division mais jamais enregistré (si je ne m'abuse), et qui garde l'empreinte de ce groupe, Bernard Albrecht essayant d'imiter Ian Curtis, avec une basse toute en circonvolutions et une guitare incisive. Très bon titre. Dès le second morceau, "Everything's Gone Green", l'évolution est spectaculaire : apparition du synthé, batterie très caractéristique, qui influencera certainement la vague baggy de Madchester à la fin des années 80. "Temptation", un classique, commençant par des "hou hou hou, hou hou", est un classique, qui continue dans la même veine, mais encore plus pop (mais tout aussi froid). "Blue Monday" est le classique par excellence de New Order, et même le maxi 45 tours le plus vendu de tous les temps ! Le tour de force est d'avoir transformé un morceau de disco italien (dont ils se sont inspirés) en quelque chose d'électronique et surtout très froid tout en restant dansant. "Confusion" est un morceau aussi dansant (mais sans la tension et le côté robotique), mais plus funk, et beaucoup moins réussi, sans guitare et presque sans basse, avec des effets électroniques et une batterie électronique kitsch. "Thieves Like Us" continue dans la même veine disco-funk électronique, seule la basse (peu présente) est digne d'intérêt. C'est vraiment l'aspect de New Order que j'aime le moins, et même que je déteste. "Perfect Kiss" est tout aussi insupportable, avec ses percussions électroniques (dommage qu'un batteur aussi excellent soit cantonné à ce rôle), sa basse électronique faussement slappée et ses synthés kitsch. Dommage car la mélodie n'est pas mauvaise. "Subculture" est présenté dans une version différente de celle de l'album Low Life, moins rapide, moins concise, moins froide, et beaucoup moins bonne, avec des chœurs dignes des pires groupes funky. "Shellshock" s'ouvre par des claviers abominables, et le reste est à l'avenant... Heureusement, les choses reprennent de plus belle avec "State Of The Nation", mais ce titre figure déjà sur l'album Brotherhood. Le morceau réalise de manière parfaite l'équilibre entre le côté électronique, dansant et funk de New Order et le côté indie rock hérité de Joy Division. On peut en dire autant de "Bizarre Love Triangle", présent sur le même album, qui apparaît toutefois ici sous la forme d'un remix, exercice de style que je déteste au plus haut point tant la qualité des remixes est affligeante et sans intérêt, ne servant que d'argument commercial faisant office de remplissage. Le CD s'achève par un single inédit qui venait alors de sortir, le très bon "True Faith".
Le deuxième CD commence par "In A Lonely Place", enregistré lors de la même session que "Ceremony", et qui convoque lui aussi le fantôme de Joy Division, avec notamment une batterie tribale. Comme le titre le laisse supposer, c'est un morceau très mélancolique, presque vide, mais très beau. "Procession" tranche à nouveau, par la présence de claviers, mais reste un bon morceau. "Mesh" est tout aussi bon, sans être exceptionnel. J'en dirais autant de "Hurt", qui est toutefois un peu plus électronique. "The Beach" n'est qu'un mauvais remix de "Blue Monday". De même pour "Confused Instrumental". "Lonesome Tonight" est en revanche un très bon morceau, beaucoup plus rock. "Murder", un instrumental, est tout aussi réussi, avec sa guitare tranchante, ses roulements de batterie tribaux et sa basse rampante. "Thieves Like Us Instrumental" n'offre aucun intérêt. "Kiss Of Death" n'est qu'un vulgaire remix de "Perfect Kiss". De même, "Shame Of The Nation" est une version inintéressante, avec là encore des chœurs sirupeux, de "State Of The Nation". En revanche "1963" est un bon morceau, assez proche de sa face A "True Faith".
Mon impression sur cette double compilation est donc mitigée. Si certains morceaux sont très bons, d'autres (beaucoup trop) sont exécrables, le second CD étant meilleur (paradoxalement) que le premier. Notons cependant que même sur les pires morceaux, la basse de Peter Hook est toujours passionnante. C'est toutefois un objet à acquérir pour tout amateur de New Order et de new-wave, ne serait-ce que pour "Ceremony"et "In A Lonely Place". L'équilibre entre l'aspect électronique et le côté pop-rock n'est pas inintéressant, et influencera profondément et durablement tout un pan du rock indé britannique et de la musique électronique.
Pas mal 13/20 | par Gaylord |
Posté le 14 juillet 2012 à 01 h 15 |
J'aurai personnellement mis du temps à apprécier New Order, tout comme cette compilation dont le choix de proposer les mixes 12'' des morceaux rebute un peu au départ. Il faut dire qu'avec 74 minutes, l'album n'est pas des plus courts, pour seulement douze pistes ! Mieux vaut à mon avis se familiariser d'abord avec les versions 7'' des singles. Cette sélection n'en devient ensuite que plus unique, puisque proposant des mixes étendus (c'est particulièrement frappant pour "The Perfect Kiss", qui passe carrément de 4 à 8 minutes), lui conférant presque la profondeur d'un album qui fait si cruellement défaut à nombre de compilations.
L'album s'ouvre sur un "Ceremony" 100% post-punk, rappelant furieusement le passé Joy Division. "Everything's Gone Green" ensuite est à mon avis la seule baisse de régime de la compilation, avec ce titre trop long, lent et peu excitant. J'ai beau ne pas totalement comprendre le statut de classique absolu qu'a acquis "Blue Monday", mais je dois avouer que dans le contexte de cette compilation, le titre passe très bien, même si son côté "remix abscons à tout va" et ses trompettes en MIDI me gênent toujours.
"Confusion" est un des titres les plus étonnant de New Order, parce qu'il s'agit d'un pur morceau d'electro (pas de musique électronique, d'electro, ou electro-funk, ce style datant du début des années 80 qui fut souvent associé avec la naissance du hip hop, pensez Afrika Bambataa). C'est en tout cas un très bon titre un peu trop souvent oublié.
Les choses vraiment sérieuses commencent avec "Thieves Like Us", premier véritable tube à mon avis, à la dimension dansante pas encore très développée, avec donc un feeling plus purement synthpop. Et arrive ensuite "The Perfect Kiss"... Que les choses soient claires : le meilleur titre de New Order, ce n'est pas "Blue Monday", ce n'est pas "True Faith", ce n'est pas "Bizarre Love Triangle"... C'est "The Perfect Kiss" ! C'est le premier titre où le groupe parvient à abandonner pour de bon la marque de fabrique un peu lourde et pataude de ses débuts et nous sert un tube monstrueux. PERFECT POP, vous dis-je. Non mais, ce break calme featuring baragouinages de grenouilles, puis cette avalanche tout simplement BIBLIQUEMENT ÉPIQUE de synthés, je ne vois pas comment quiconque peut y résister. C'est une énorme baffe, un hit immense, un truc qui fout la honte à tous ces branquignoles prétendant faire de la pop (je ne sais pas de qui je parle).
Et rebelote, avec "Sub-Culture"... Un titre un peu mal-aimé, apparemment desservi par un mix single nauséabond. Mais je peux vous garantir que ce mix-là est tout aussi monstrueux que le titre précédent également issu de Low-Life. Autre empilement intolérablement grandiose de synthés, avec cette-fois une dimension émouvante encore plus forte. "Shellshock" ensuite nous permet de souffler un peu, même s'il reste un bon titre. La tension remonte d'un cran avec le très bon "State of the Nation"...
Avant le coup de grâce final. J'ai beau avoir qualitativement placé les deux titres finaux sous "The Perfect Kiss", ils n'en restent pas moins deux autres tubes magistraux. "Bizarre Love Triangle" est même, avouons-le, une resucée de "The Perfect Kiss"... Mais juste assez habile pour qu'on y voit d'abord que du feu et qu'on y devienne accro ! Enfin, "True Faith", titre inédit à la sortie de cette compilation, est d'autant plus génial qu'il est à mon avis moins directement accrocheur, puisque reposant moins sur un aspect dansant affreusement efficace.
Au bout du compte, Substance mérite bien son statut de compilation historique puisqu'il n'y a rien à jeter sur cette (double galette) et qu'on y trouve pas moins de un, deux, trois... quatre des plus grands tubes de l'histoire de la pop ! Une fois ce premier disque maîtrisé, le second de l'édition double CD, renfermant B-sides, instrumentaux et remixes, propose un bonus non négligeable. Les quatre premières pistes sont même du niveau du début du premier disque, et en dernière piste "1963", le B-side de "True Faith", se révèle un titre de haute volée du groupe, dans un style moins dance.
L'album s'ouvre sur un "Ceremony" 100% post-punk, rappelant furieusement le passé Joy Division. "Everything's Gone Green" ensuite est à mon avis la seule baisse de régime de la compilation, avec ce titre trop long, lent et peu excitant. J'ai beau ne pas totalement comprendre le statut de classique absolu qu'a acquis "Blue Monday", mais je dois avouer que dans le contexte de cette compilation, le titre passe très bien, même si son côté "remix abscons à tout va" et ses trompettes en MIDI me gênent toujours.
"Confusion" est un des titres les plus étonnant de New Order, parce qu'il s'agit d'un pur morceau d'electro (pas de musique électronique, d'electro, ou electro-funk, ce style datant du début des années 80 qui fut souvent associé avec la naissance du hip hop, pensez Afrika Bambataa). C'est en tout cas un très bon titre un peu trop souvent oublié.
Les choses vraiment sérieuses commencent avec "Thieves Like Us", premier véritable tube à mon avis, à la dimension dansante pas encore très développée, avec donc un feeling plus purement synthpop. Et arrive ensuite "The Perfect Kiss"... Que les choses soient claires : le meilleur titre de New Order, ce n'est pas "Blue Monday", ce n'est pas "True Faith", ce n'est pas "Bizarre Love Triangle"... C'est "The Perfect Kiss" ! C'est le premier titre où le groupe parvient à abandonner pour de bon la marque de fabrique un peu lourde et pataude de ses débuts et nous sert un tube monstrueux. PERFECT POP, vous dis-je. Non mais, ce break calme featuring baragouinages de grenouilles, puis cette avalanche tout simplement BIBLIQUEMENT ÉPIQUE de synthés, je ne vois pas comment quiconque peut y résister. C'est une énorme baffe, un hit immense, un truc qui fout la honte à tous ces branquignoles prétendant faire de la pop (je ne sais pas de qui je parle).
Et rebelote, avec "Sub-Culture"... Un titre un peu mal-aimé, apparemment desservi par un mix single nauséabond. Mais je peux vous garantir que ce mix-là est tout aussi monstrueux que le titre précédent également issu de Low-Life. Autre empilement intolérablement grandiose de synthés, avec cette-fois une dimension émouvante encore plus forte. "Shellshock" ensuite nous permet de souffler un peu, même s'il reste un bon titre. La tension remonte d'un cran avec le très bon "State of the Nation"...
Avant le coup de grâce final. J'ai beau avoir qualitativement placé les deux titres finaux sous "The Perfect Kiss", ils n'en restent pas moins deux autres tubes magistraux. "Bizarre Love Triangle" est même, avouons-le, une resucée de "The Perfect Kiss"... Mais juste assez habile pour qu'on y voit d'abord que du feu et qu'on y devienne accro ! Enfin, "True Faith", titre inédit à la sortie de cette compilation, est d'autant plus génial qu'il est à mon avis moins directement accrocheur, puisque reposant moins sur un aspect dansant affreusement efficace.
Au bout du compte, Substance mérite bien son statut de compilation historique puisqu'il n'y a rien à jeter sur cette (double galette) et qu'on y trouve pas moins de un, deux, trois... quatre des plus grands tubes de l'histoire de la pop ! Une fois ce premier disque maîtrisé, le second de l'édition double CD, renfermant B-sides, instrumentaux et remixes, propose un bonus non négligeable. Les quatre premières pistes sont même du niveau du début du premier disque, et en dernière piste "1963", le B-side de "True Faith", se révèle un titre de haute volée du groupe, dans un style moins dance.
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