XMal Deutschland

XMal Deutschland n'a sans doute pas marqué les esprits en dehors du mouvement new wave – gothique et c'est bien dommage. La faute sans doute à un son connu sous d'autres horizons et à la voix d'Anja Huwe, trop proche de Siouxsie And The Banshees, sans doute. Il faut dire que dans l'univers des Xmal, cela ne plaisante guère, portant le noir comme un étendard, et habité d'une musique pouvant faire office de bande son à des films fantastiques. L'aspect germanique ressort sur la martialité des rythmes, sur lesquels se posent des guitares incisives et une basse profonde. Le chant éthéré d'Anja domine cet ensemble musical, qui évolue aussi avec des claviers plus présents que sur l'album Fetish.
Le ressenti à l'écoute de cet album peut donc vous fait voyager dans un univers figé, sombre et nostalgique, le carburant adéquate pour un malaise adolescent, ce que je connaissais à l'époque. Mais XMal creuse leur sillon plus profondément, développant des univers fantasmagoriques qui vous fait planer dans un univers peuplé de vies intemporelles et irréelles. Les gens de 4AD avaient senti ce potentiel qui ne demandait qu'à grandir, connaissant un succès d'estime grandissant en Angleterre, plus qu'en Allemagne d'ailleurs.
A l'écoute de "Mondlicht", qui ouvre l'album, le ton est immédiatement donné avec cette cavalcade insensée. Les autres titres marquants sont pour moi "Eiland" avec ce mur larsenisé et des synthés abyssaux et froids, "Reigen" et sa mélodie vénéneuse, "Augen - Blick" et son intro inquiétante...Je vous laisse découvrir le reste, mais surtout pas un jour de pluie et de froid, un jour pour lequel votre meilleure idée serait de faire un tour dans un cimetière un peu à l'écart du monde.
Tocsin est souvent présenté comme le meilleur album des XMal. J'avoue humblement que je n'ai pas d'avis sur la question. Ce que je peux vous dire, c'est que leur musique me transporte encore très très loin.