Emily Loizeau
L'Autre Bout Du Monde |
Label :
Fargo |
||||
Après Lauren Hoffman, le nouvel atout charme de Fargo répond au doux nom francophone d'Emily Loizeau. La demoiselle prise sous l'aile du label prend ici son envol avec sa première couvée de partitions acoustiques (oui cette chronique va comporter tout un tas de jeux de mots stupides en rapport avec le patronyme de la jeune fille, on vous aura prévenu...).
Débarrassons-nous de suite des piailleries, il ne s'agit pas de voler dans les plumes de la douce, surtout lorsqu'on mesure l'envergure de ce début discographique... Seulement voilà, à défaut d'être de cigogne migrant vers L'Autre Bout Du Monde, la galette reste la plupart du temps un nid à poussière : impression constante de déjà-vu, parodies de Disney, chant style nouvelle chanson française à maigre tessiture (de mouette à muette il n'y a qu'une lettre)... C'est clair et net, la belle n'a rien inventé, ne nous propose qu'une country-folk simpliste dans la langue de Molière. Cependant l'infime sensation de se faire plumer par des paroles parfois faciles (mais est-ce vraiment un mal ?), des exercices en anglais complètement différents du petit grain nunuche des textes français ("I'm Alive" mimant du Dolly Parton, sort similaire pour "Leaving You"), ou un titre un peu trop guimauve ("Sur La Route", joli mais qui n'aurait pas dépareillé dans le répertoire de Natasha St Pierre, surtout comparé à un "Comment Dire" intime) sera facilement étouffée dans l'oeuf grâce au plaisir que procure ce premier essai.
Car si elle n'emmènera pas tout de suite tout le monde à son autre bout, la petite Emily inspire une joie ensoleillée comme les petites grasses mat' qui sentent bon le croissant chaud et la relance sexuelle du partenaire de sommeil à peine réveillé. Car elle a beau s'appeler Loizeau, elle sait également et agréablement se faire girouette ("Je Ne Sais Pas Choisir"), hyène ("Jalouse") ou carrément cochonne ("Boby Chéri"). Ajoutez à cela la participation des 3 drôles d'oiseaux de Tryo pour un "Voilà Pourquoi" savoureusement débile, celle furtive mais efficace de Neal Casal, celle de Franck Monnet (déjà à la production de l'oeuvre) sur un titre marquant ("Jasseron", l'oiseau rare), et l'exercice en français d'Andrew Bird (Bird, ça ne s'invente pas) sur "London Town". Judicieusement entourée, bien arrangé, parfaitement produit, et un single éponyme à clouer le bec : il va sans dire que la poulette expose sans pudeur la rareté d'une espèce en voie de disparition. Rien que pour ça, on irait bien plus loin que l'autre bout du monde pour lui décrocher la lune.
Un petit pas pour la musique, un grand pas pour la chanson française...
Débarrassons-nous de suite des piailleries, il ne s'agit pas de voler dans les plumes de la douce, surtout lorsqu'on mesure l'envergure de ce début discographique... Seulement voilà, à défaut d'être de cigogne migrant vers L'Autre Bout Du Monde, la galette reste la plupart du temps un nid à poussière : impression constante de déjà-vu, parodies de Disney, chant style nouvelle chanson française à maigre tessiture (de mouette à muette il n'y a qu'une lettre)... C'est clair et net, la belle n'a rien inventé, ne nous propose qu'une country-folk simpliste dans la langue de Molière. Cependant l'infime sensation de se faire plumer par des paroles parfois faciles (mais est-ce vraiment un mal ?), des exercices en anglais complètement différents du petit grain nunuche des textes français ("I'm Alive" mimant du Dolly Parton, sort similaire pour "Leaving You"), ou un titre un peu trop guimauve ("Sur La Route", joli mais qui n'aurait pas dépareillé dans le répertoire de Natasha St Pierre, surtout comparé à un "Comment Dire" intime) sera facilement étouffée dans l'oeuf grâce au plaisir que procure ce premier essai.
Car si elle n'emmènera pas tout de suite tout le monde à son autre bout, la petite Emily inspire une joie ensoleillée comme les petites grasses mat' qui sentent bon le croissant chaud et la relance sexuelle du partenaire de sommeil à peine réveillé. Car elle a beau s'appeler Loizeau, elle sait également et agréablement se faire girouette ("Je Ne Sais Pas Choisir"), hyène ("Jalouse") ou carrément cochonne ("Boby Chéri"). Ajoutez à cela la participation des 3 drôles d'oiseaux de Tryo pour un "Voilà Pourquoi" savoureusement débile, celle furtive mais efficace de Neal Casal, celle de Franck Monnet (déjà à la production de l'oeuvre) sur un titre marquant ("Jasseron", l'oiseau rare), et l'exercice en français d'Andrew Bird (Bird, ça ne s'invente pas) sur "London Town". Judicieusement entourée, bien arrangé, parfaitement produit, et un single éponyme à clouer le bec : il va sans dire que la poulette expose sans pudeur la rareté d'une espèce en voie de disparition. Rien que pour ça, on irait bien plus loin que l'autre bout du monde pour lui décrocher la lune.
Un petit pas pour la musique, un grand pas pour la chanson française...
Sympa 14/20 | par X_YoB |
Posté le 14 avril 2006 à 17 h 49 |
J'avais découvert Emily Loizeau seule au piano lors d'une première partie d'Andrew Bird. Cela ne m'avait pas déplu mais entre humour et chansons plus personnelles, je gardais une impression un peu floue de la prestation de la demoiselle.
A la première écoute de cet album je m'aperçois qu'une bonne partie des chansons ne me sont pas inconnues. Les paroles et les mélodies faussement enfantines de "Je Ne Sais Pas Choisir" ou "Voila Pourquoi" s'étaient bien cachées dans un coin de ma tête et ressortent six mois après comme si comme si je les avais déjà entendu mille fois. Je redoute fortement le syndrome de la chanson que l'on apprécie la première fois en se disant 'c'est vraiment bien vu' mais qui ne fait plus d'effet à la deuxième écoute; syndrome déjà ressenti avec la charmante Anaïs. Mais pour son premier véritable album, Emily Loizeau a soigné les arrangements et propose un disque abouti et fort bien produit. "London Town" en duo avec Andrew Bird et son gracieux accent offre une simplicité et un charme malheureusement absent dans la plupart des productions des jeunes auteurs-compositeurs francophones. Et quand Emily chante en anglais comme sur "I m Alive" on se laisse bercer par une mélodie simple sur 3 accords de piano chantée avec une voix délicate et posée.
On ne tient pas ici une merveille de folk-rock indie, mais un bon album de chanson française ce qui est beaucoup plus rare.
A la première écoute de cet album je m'aperçois qu'une bonne partie des chansons ne me sont pas inconnues. Les paroles et les mélodies faussement enfantines de "Je Ne Sais Pas Choisir" ou "Voila Pourquoi" s'étaient bien cachées dans un coin de ma tête et ressortent six mois après comme si comme si je les avais déjà entendu mille fois. Je redoute fortement le syndrome de la chanson que l'on apprécie la première fois en se disant 'c'est vraiment bien vu' mais qui ne fait plus d'effet à la deuxième écoute; syndrome déjà ressenti avec la charmante Anaïs. Mais pour son premier véritable album, Emily Loizeau a soigné les arrangements et propose un disque abouti et fort bien produit. "London Town" en duo avec Andrew Bird et son gracieux accent offre une simplicité et un charme malheureusement absent dans la plupart des productions des jeunes auteurs-compositeurs francophones. Et quand Emily chante en anglais comme sur "I m Alive" on se laisse bercer par une mélodie simple sur 3 accords de piano chantée avec une voix délicate et posée.
On ne tient pas ici une merveille de folk-rock indie, mais un bon album de chanson française ce qui est beaucoup plus rare.
Bon 15/20
En ligne
412 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages