The White Stripes

Elephant

Elephant

 Label :     XL 
 Sortie :    mardi 01 avril 2003 
 Format :  Album / CD   

Meg et Jack White n'ont pas renié le minimalisme de leurs débuts, alors qu'on leur promettait la gloire suite à l'innatendu succés de White Blood Cell. Au contraire : après avoir enregistré en quelques semaines sur un 8 pistes (plus personne ne fait ça à l'heure actuelle), sans l'aide d'ordinateur à la production, ils livrent ici un rock pur et brut qui refuse toute sophistication, tout maniérisme. Il s'agit de faire parler la poudre, ni plus, ni moins.

Il ne faut pas attendre longtemps pour apprécier toute la beauté de cet opus.
Le premier titre "Seven Nation Army", est une merveille : une ligne de basse tout simplement géniale (jouée par Jack en grattant à vide la première corde de sa guitare) d'une constance et d'une retenue contrastant avec des éclairs fougueux et déchaînés. Le résultat : un riff inoubliable qui fut un carton planétaire. On avait plus entendu de rock sur les ondes radio depuis fort longtemps.
La suite de ce nouvel album des White Stripes alterne les moments impétueux où Jack et Meg ne ménagent pas leurs instruments ("Black Math", "Ball and Biscuit"), et d'autres plus calmes, plus posés ("You've Got Her in Your Pocket").
Sur de délicates notes de guitare acoustique, la mignonnette voix toute timide de Meg sur "In The Cold, Cold Night" y fait naître une sensibilité aiguë à la limite de l'érotisme. Les relations hommes/femmes sont au centre de Elephant. Les gens le recherchent ("Hypnotise"), et en souffrent ("I Just Don't Know What to Do With Myself").
Sur "Well It's True That We Love One Another", sorte de dialogue surréaliste, Meg et Jack White semble jouer de l'ambiguïté de leur rapport : vrai-faux amants, ou bien frère et soeur ?! ...

Les Whites Stripes atteignent des sommets grâce à un rock abrasif, joué avec une énergie démentielle, au son crade et aux mélodies blues accrocheuses. Ça balance sec, c'est lourd et furieux. Tout le rock américain est ainsi revisité avec hargne et nonchalance, de manière phénoménale.

Cet album, qui écrasa la conccurence et eut le mérite de remettre le rock au goût du jour, fut le succés de l'année, et sans doute encore pour bien longtemps.


Parfait   17/20
par Vic


 Moyenne 14.29/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 20 février 2005 à 19 h 27

C'est l'énorme succès commercial de 2003, et même de 2004. Cet album a remis le rock au gout du jour, et "Seven Nation Army" a fait le tour des radios.
Pour une fois, succès commercial ne rime pas avec album de merde. Si on aime le rock, on ne peut que se réjouir du succès des White Stripes.
Rien de très étonnant dans cet album, juste un rock efficace. Une recette qui a fait ses preuves. L'album est au rock ce qu'une banana split est à une carte des desserts.
Pas vraiment de fausses notes, tous les morceaux passent bien même si "Seven Nation Army" ressort (évidemment), ainsi que deux ou trois autres.
Temps faibles, temps forts. L'essence du rock quoi ! Jack et sa soeur ont mis le maximum. C'est vivant, bien foutu, rassembleur. Ca s'écoute à fond en sautant. Un truc d'ados quoi. Mais mieux vaut les voir pogoter là dessus que sur Muse, par exemlpe.
Parfait   17/20



Posté le 09 octobre 2005 à 14 h 19

N'oubliez jamais ce vieil adage débile : <<Un éléphant, ça trompe énormément !>>

Pour accoucher de cet album, je ne doute pas que les White Stripes ont dû le copier 500 fois par jour et bien intégrer qu'aujourd'hui, la musique est avant tout affaire de commerce et d'industrie.
Les White Stripes sont formidables, ils ont compris l'essentiel de la démarche mercantile de l'industrie musicale, et ils mettent le paquet dès leur premier single "Seven Nation Army" ; un titre simplet, composé entre deux joints de mauvaise qualité ... Nul doute que les p'tits jeunes vont aimer ça !
C'est classe les White Stripes, en soirée ça fait IN de mettre ça dans ta chaîne Hi Fi, et puis la presse est unanime, alors il faut écouter ça, même si au fond on sait que la presse Rock souffre et doit faire des concessions de goûts et se plier aux exigences du marché.
Comment résister aux étalages de CD des White Stripes quand t'arrives à la FNAC ? Ce CD là, il te tend les bras, y'en a au moins un pour toi, qui fera de toi le type qui lui aussi, a acheté son White Stripes comme tout le monde !
Eh oui, le marché du disque est tendu comme un string, il faut se retirer les pouces du cul et lire les derniers ouvrages marketing pour réussir à vendre des disques, qu'on se le dise !
Dans le cas des White Stripes, LA solution s'articule autour d'une ligne de basse basique, un son de guitare un peu dépouillé, et une production bourgeoise (entendons par là consensuelle et plate).

Les White Stripes c'est sympa, ça ne mange pas de pain, mais à force ça nous casse les couilles.
Moyen   10/20



Posté le 04 novembre 2005 à 18 h 17

Elephant est une véritable merveille. On y découvre Jack White dans tous ses états. Ils se démène comme un diable à coups de guitare ravageants, de balades électriques surdimensionnées, de solos totalement délirants (ce n'est pas négatif), d'hurlements bestiaux, il palit très bien l'absence de basse comme il a toujours fait. Sa voix sent le blues. L'album contient également aussi de mélododies simples et douces et de morceaux très folks. C'est un musique entre le blues afro, la folk américaine, la country et le punk. Elephant est sans doute plus accrocheur que White Blood Cells mais d'après moi pas plus commercial.
"Seven Nation Army" n'est pas si interressant que se qu'on peut en dire et n'est bon que pour les masses 'FMisées'. La plupart des autres morceaux sont géniaux : "Black Math", "There's No Home For You Here", "I Just Don't Know What To Do With Myself" au refrain ravageur, le Hendrixien "Ball And Biscuit ", au solos interminables (Jack White en guitare-héro), le rythmée "The Hardest Button To Button", l'efficace "Hypnotize" et le géniallisime "Girl, You Have No Faith In Medicine".
Bref Elephant est l'apogée des White Stripes en ce qui est le rock garage. Avec Get Behind Me Satan, les White Stripes partent vers de nouveaux horizons.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 15 mars 2006 à 10 h 52

Mmmh mmmh... Alors c'est ça les White Stripes ?
C'est tout ?
Elephant: album de l'année, meilleur groupe de l'année, meilleur costume de scène de l'année, meilleur coupe de cheveux de l'année, meilleur secret de famille le mieux gardé de l'année etc... C'est tout ?
Et la musique là-dedans ? Qu'en ont-ils fait les deux bougres de Detroit ? Ils se contentent de reprendre leurs idoles où s'aventurent à faire un tube au son vintage, s'envolent avec allégresse vers un folk bien tourné, défendent bec et ongles leur place dans l'impitoyable mouvance revival rock où les disparus sont légions.
Et pour ne pas sombrer dans l'oubli, finalement, quoi de mieux que de s'abreuver aux sources même du rock n'roll sacré de papa, qui dépote encore malgré les années ?
Les White Stripes s'essaient donc à cet exercice de style: rendre à la musique sa sauvagerie originelle, revenir à une sobrieté de bon aloi au pays de la musique MP3.
Et il faut admettre qu'il peuvent prétendre y arriver sur certains titres péchus comme "Black Math".
Mais mais ca ne suffit pourtant pas. "Seven Nation Army" catalogué tube est loin d'emballer, le reste n'est ni réussi, ni assez fou pour du garage, les reprises sont une démonstration des talents de guitaristes de Jack White sans grand intéret ("I Just Don't Know What To Do With Myself"), on baille, un comble.
Bon allez, deux petites mentions spéciales à "In The Cold Cold Night" (reprise attachante pour changer, très sobre avec la voix de Meg) et "Well It's True That We Love One Another" qui est sympa comme tout.
Les White Stripes donnent cependant le change en live, là où le courant ne passe pas sur CD.
Mais juste une petite question: que croyez vous qu'Iggy Pop ferait en musique si il avait eu vingt ans en 2006 ?
Sûrement pas du White Stripes.
Insipide   7/20



Posté le 15 juillet 2006 à 22 h 00

Nick Kent avait dit des groupes d'une catégorie, dont les White Stripes font partie, qu'ils regardent tous dans le passé. Ca ne peut pas être forcement une mauvaise chose, vu les néo-merdes que les maisons de disques imposent à une jeunesse en proie d'être abrutie. Seulement, ce Elephant n'a rien de pachydermique. "Seven Nation Army", diffusé régulièrement dans les radios et les chaines musicales n'est pas un morceau renversant. Cet album qui ferait presque chialer Patrick Eudeline, franchement, au bout de plusieurs écoutes, perd de sa saveur. "Black math", "Girl, You Have No Faith In Medicine" et la bonne reprise "I Just Don't Know What To Do With Myself" s'en sortent plutôt bien malgré tout le reste. Voyez vous, ce disque est comme un chewing-gum : le goût est extra au début puis on le recrache au bout de dix minutes. Vous voulez découvrir les White Stripes? Procurez-vous autre chose d'eux (le DVD live "Black Pool Lights" en vaut la peine), car ce couple n'est quand même pas dans ce qu'il y a de plus mauvais.
Passable   11/20



Posté le 30 avril 2008 à 21 h 30

La première chanson des White Stripes que j'ai écouté (à savoir "Seven Nation Army", comme beaucoup) m'a collé au fond de ma chaise. Joue-t-il sur un bidon vide avec une corde en boyaux pour obtenir un son si guttural, si profond? Réponse non, une guitare. Et quelle guitare. Qui plus est jouée par un guitariste ô combien talentueux. Tout au long de l'album, on découvre un compositeur aux influences multiples, du blues au garage, en passant par la country, et j'en passe. "Seven Nation Army" est la première chanson de l'album Elephant auquel nous nous intéressons aujourd'hui. Elle semble être une accroche, du type "Posez votre cul, et écoutez". Tout au long du morceau découle une ligne de basse obsédante, un rythme martelé par Meg White, boîte à rythme humaine, qui ne décole pas de sa grosse caisse tout au long du morceau. Suis "Black Math", dans la plus pure tradition garage du groupe, tout comme, vers la fin de l'album, "Girl You Have No Faith In Medecine", descendants directs de "Fell In Love With A Girl", premier tube du groupe. La suite de l'album est à l'avenant, à l'image des rocks psychédéliques "There's No Home For You Here" et "Hypnotize". Après la piste 3, nous arrivons à la partie calme d'Elephant. "I Just Don't Know What To Do With Myself" est une bouleversante reprise, alternant douceur/acoustique et déchaînements/éléctrique, une formule déjà vue, mais qui ici met grandement en valeur la composition originale. Pour moi, "In The Cold, Cold Night" est la moins bonne chanson du CD, dans la veine d'After Hours du Velvet Underground, mais avec une mélodie moins accrocheuse, et donc peu efficace. "I Want To Be The Boy To Warm Your Mother's Heart" et "You've Got Her In Your Pocket" se doublent un peu, l'une au piano, l'autre à l'acoustique, mais restent agréables à écouter. On arrive maintenant à ce qui est, pour moi, un des monuments de l'album. "Ball And Biscuit". Hard-blues électrique sauvage de plus de 6 minutes, qui remet en place ceux qui critiquent les White Stripes par rapport aux (excellents) Black Keys, repprochant aux premiers une certaine "légerté" à comparer au son massif des seconds. "The Hardest Button To Button" reprend la formule de "Seven Nation Army", en y ajoutant un côté plus direct, moins hypnotique. "Little Acorns" fait précéder un riff maousse d'une voix étrange (agaçante au bout de plusieurs écoutes), alors que "The Air Near My Fingers" est un rock classique. "Well It's True That We Love One Another" (avec la géniale Holly Golitghtly) conclut idéalement l'album par la face country du duo. Un album en tous points remarquable. Intemporel.
Exceptionnel ! !   19/20







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