The Who
My Generation |
Label :
Brunswick |
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Lorsque l'on essaye de m'entraîner dans l'éternel débat "t'es plus Beatles ou Stones ?", ma réponse met vite fin aux discussions, je réponds systématiquement "The Who à 100 % !" et ce pour plusieurs raisons, mais je vais éviter de vous faire perdre du temps, je ne vais en évoquer qu'une seule : leur premier album My Generation.
Il y a un détail qui m'a toujours agacé avec la première moitié des 60's, c'est le manque de confiance en eux-mêmes des songwriters ou peut-être aussi la peur des labels à mettre en avant des œuvres originales. Prenez les premiers LP des 3 groupes cités ci-dessus, Please Please Me des Beatles contient 6 reprises et 8 chansons signées Lennon-McCartney, l'éponyme des Rolling Stones est un sommet de fainéantise avec 1 seule compo de Richards-Jagger et enfin My Generation des Who comporte 3 reprises, 8 chansons écrites par Pete Townshend et 1 impro signée Townshend / Keith Moon / John Entwistle / Nicky Hopkins (le session-man de l'ombre qui a joué avec la plupart des grands des 60's/70's). On peut dire que l'aventure The Who démarre avec un peu plus de couilles – même s'ils arrivent quelques temps après que les 2 autres aient fait leurs classes.
Les 3 reprises sont "I Don't Mind" / "Please, Please, Please" de James Brown (+Johnny Terry pour la 2è) et "I'm A Man" de Bo Diddley et autant le dire de suite, ce ne sont pas les pistes les plus intéressantes de l'album ; les reprises de James Brown restent de bonnes chansons R&B bien interprétaient par le groupe – Roger Daltrey ayant la bonne voix pour –, mais c'est beaucoup trop sage, trop appliqué. Pour ce qui est de la reprise de Bo Diddley, le groupe s'applique également (Daltrey change encore de voix), mais au moins on sent qu'ils ont envie de tout exploser, ils se retiennent un peu, mais il aurait suffit de pas grand-chose pour que le studio s'enflamme – Keith Moon s'autorise tout de même quelques escapades solitaires.
Passons aux chansons originales et donc à l'œuvre naissante de Pete Townshend. Premier point intéressant et osé il faut le dire, The Who ont décidé de se passer de 2 de leurs singles qui avaient plutôt bien marché au Royaume-Uni : "Anyway, Anyhow, Anywhere" et surtout "I Can't Explain", devenu un tube imparable. Ils ne feront évidemment pas l'impasse sur l'hymne "My Generation", il aurait fallu être fou pour ne pas la mettre sur le premier opus – les Who venaient d'écrire une page de l'Histoire du Rock. Il est totalement impossible que vous n'ayez jamais entendu ce titre rageur avec son riff punk avant l'heure, Daltrey bégayant les paroles, Keith Moon lâchant les chevaux en deuxième partie et ce solo de basse signé Entwistle inégalé à ce jour – oui un solo de basse sur un titre studio en 65, ces mecs étaient des tarés ! Bien évidemment ce titre occulte tous les autres grâce à son efficacité, sa puissance et son message de l'éternelle jeunesse ("I hope I die before I get old", quel beau crédo), mais les autres pistes sont loin d'être sans intérêt, bien au contraire.
My Generation fait partie des premiers albums de power-pop, bien des années avant que ce terme ne devienne plus populaire. Les chœurs sont là, tout en harmonie, les riffs sont bien envoyés, la basse et la batterie font trembler les murs, c'est beau et agressif à la fois. Il y a un côté "vas-y approche que j't'en mette une !" avec l'ambiance et surtout le chant de "The Good's Gone", même la piste d'ouverture "Out In The Street" et "It's Not True" malgré leur côté dansant détiennent une aura dangereuse. Le beau côté il faut aller le chercher du côté de "La-La Lies", "Much Too Much" (assez moyenne malgré un bon Keith Moon), "A Legal Matter" (chanté par Townshend) et la désormais classique "The Kids Are Alright" qui donnera son nom au très bon Film/Docu/BO de 1979. "The Kids Are Alright" est la meilleure chanson pour illustrer cette idée de beauté agressive du son The Who en 65, d'un côté une belle guitare au son clair et de belles harmonies vocales et de l'autre on a Keith Moon qui a du mal à rester en place et qui n'attend qu'une chose : que Pete donne le signal pour tout envoyer balader... signal qui arrive après la 2è minute où chaque musicien se permet une accélération avant de redevenir plus sérieux.
Puis nous avons "The Ox" (surnom donné à Entwistle), cette improvisation instrumentale de Townshend / Moon / Entwistle / Hopkins, ce bon gros coup de boule en pleine face, impossible d'en ressortir indemne, la folie contrôlée des Who est résumée en ce titre de 4 minutes – avant goût parfait de ce qu'est un concert du groupe.
My Generation souffre d'une production qui a assez mal vieilli (Shel Talmy ne fera pas long feu), surtout en ce qui concerne le son de la batterie, et pourtant il reste un très bon album. Alors oui l'époque voulait qu'il y ait des reprises surtout sur un premier LP, mais les Who ont été assez intelligent pour les limiter et ainsi proposer une meilleure présentation de leur son et surtout de la patte Townshend – merci Kit Lambert qui, malgré ses défauts personnels que l'on connaîtra plus tard et sa participation également à la mauvaise production, fut tout de même une sorte de catalyseur pour Pete. My Generation est sorti le même jour que Rubber Soul des Beatles et 1 semaine après The Kink Kontroversy des Kinks et pourtant il n'a pas à rougir de sa concurrence British, il se permet même de leur filer un petit coup de pied au cul.
Il y a un détail qui m'a toujours agacé avec la première moitié des 60's, c'est le manque de confiance en eux-mêmes des songwriters ou peut-être aussi la peur des labels à mettre en avant des œuvres originales. Prenez les premiers LP des 3 groupes cités ci-dessus, Please Please Me des Beatles contient 6 reprises et 8 chansons signées Lennon-McCartney, l'éponyme des Rolling Stones est un sommet de fainéantise avec 1 seule compo de Richards-Jagger et enfin My Generation des Who comporte 3 reprises, 8 chansons écrites par Pete Townshend et 1 impro signée Townshend / Keith Moon / John Entwistle / Nicky Hopkins (le session-man de l'ombre qui a joué avec la plupart des grands des 60's/70's). On peut dire que l'aventure The Who démarre avec un peu plus de couilles – même s'ils arrivent quelques temps après que les 2 autres aient fait leurs classes.
Les 3 reprises sont "I Don't Mind" / "Please, Please, Please" de James Brown (+Johnny Terry pour la 2è) et "I'm A Man" de Bo Diddley et autant le dire de suite, ce ne sont pas les pistes les plus intéressantes de l'album ; les reprises de James Brown restent de bonnes chansons R&B bien interprétaient par le groupe – Roger Daltrey ayant la bonne voix pour –, mais c'est beaucoup trop sage, trop appliqué. Pour ce qui est de la reprise de Bo Diddley, le groupe s'applique également (Daltrey change encore de voix), mais au moins on sent qu'ils ont envie de tout exploser, ils se retiennent un peu, mais il aurait suffit de pas grand-chose pour que le studio s'enflamme – Keith Moon s'autorise tout de même quelques escapades solitaires.
Passons aux chansons originales et donc à l'œuvre naissante de Pete Townshend. Premier point intéressant et osé il faut le dire, The Who ont décidé de se passer de 2 de leurs singles qui avaient plutôt bien marché au Royaume-Uni : "Anyway, Anyhow, Anywhere" et surtout "I Can't Explain", devenu un tube imparable. Ils ne feront évidemment pas l'impasse sur l'hymne "My Generation", il aurait fallu être fou pour ne pas la mettre sur le premier opus – les Who venaient d'écrire une page de l'Histoire du Rock. Il est totalement impossible que vous n'ayez jamais entendu ce titre rageur avec son riff punk avant l'heure, Daltrey bégayant les paroles, Keith Moon lâchant les chevaux en deuxième partie et ce solo de basse signé Entwistle inégalé à ce jour – oui un solo de basse sur un titre studio en 65, ces mecs étaient des tarés ! Bien évidemment ce titre occulte tous les autres grâce à son efficacité, sa puissance et son message de l'éternelle jeunesse ("I hope I die before I get old", quel beau crédo), mais les autres pistes sont loin d'être sans intérêt, bien au contraire.
My Generation fait partie des premiers albums de power-pop, bien des années avant que ce terme ne devienne plus populaire. Les chœurs sont là, tout en harmonie, les riffs sont bien envoyés, la basse et la batterie font trembler les murs, c'est beau et agressif à la fois. Il y a un côté "vas-y approche que j't'en mette une !" avec l'ambiance et surtout le chant de "The Good's Gone", même la piste d'ouverture "Out In The Street" et "It's Not True" malgré leur côté dansant détiennent une aura dangereuse. Le beau côté il faut aller le chercher du côté de "La-La Lies", "Much Too Much" (assez moyenne malgré un bon Keith Moon), "A Legal Matter" (chanté par Townshend) et la désormais classique "The Kids Are Alright" qui donnera son nom au très bon Film/Docu/BO de 1979. "The Kids Are Alright" est la meilleure chanson pour illustrer cette idée de beauté agressive du son The Who en 65, d'un côté une belle guitare au son clair et de belles harmonies vocales et de l'autre on a Keith Moon qui a du mal à rester en place et qui n'attend qu'une chose : que Pete donne le signal pour tout envoyer balader... signal qui arrive après la 2è minute où chaque musicien se permet une accélération avant de redevenir plus sérieux.
Puis nous avons "The Ox" (surnom donné à Entwistle), cette improvisation instrumentale de Townshend / Moon / Entwistle / Hopkins, ce bon gros coup de boule en pleine face, impossible d'en ressortir indemne, la folie contrôlée des Who est résumée en ce titre de 4 minutes – avant goût parfait de ce qu'est un concert du groupe.
My Generation souffre d'une production qui a assez mal vieilli (Shel Talmy ne fera pas long feu), surtout en ce qui concerne le son de la batterie, et pourtant il reste un très bon album. Alors oui l'époque voulait qu'il y ait des reprises surtout sur un premier LP, mais les Who ont été assez intelligent pour les limiter et ainsi proposer une meilleure présentation de leur son et surtout de la patte Townshend – merci Kit Lambert qui, malgré ses défauts personnels que l'on connaîtra plus tard et sa participation également à la mauvaise production, fut tout de même une sorte de catalyseur pour Pete. My Generation est sorti le même jour que Rubber Soul des Beatles et 1 semaine après The Kink Kontroversy des Kinks et pourtant il n'a pas à rougir de sa concurrence British, il se permet même de leur filer un petit coup de pied au cul.
Très bon 16/20 | par Beckuto |
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