Death In Vegas
Satan's Circus |
Label :
Drone |
||||
Tout le monde se souvient du très bon album Scorpio Rising, sorti en 2002, qui avait propulsé Death In Vegas sur le devant de la scène, par le biais notamment de collaborations fructueuses (Liam Gallagher du groupe Oasis, Gene Clark ex-Byrds). On se souvient aussi avec délice de ces ambiances psychédéliques, reposant sur une base rock solide teintée d'électro, comme sur l'anachronique "Leather".
La donne a quelque peu changé avec ce "Cirque de Satan". Le rock se fait bien plus discret, la batterie et la guitare ne sont plus systématiques. La part belle est ainsi donnée à l'électro pure et dure, vers laquelle se concentre désormais le duo. Les influences kraftwerkiennes sont ici clairement revendiquées. Oui, le minimalisme est presque de rigueur ! En effet, on pourrait voir en ce disque un hommage aux pionniers de la musique électronique, tant la musique est parfois réduite à sa plus simple expression : une mélodie synthétique sur laquelle vient se poser un beat tout autant passé de mode ("Zugaga", "Reigen", "Kontroll"). Le disque est moins dansant donc, moins riche de sons, moins direct que par le passé.
Tout ça risque de faire grincer des dents les fans les plus fervents (qui pourraient bien devenir des ex-fans du coup), et réjouira sans doute les adeptes de sonorités typées eighties.
Ceci dit, il y a une chose qu'on ne peut, hélas, pas nier : l'album est loin d'être palpitant. Au fil des écoutes, si on se fait au nouvel horizon sonore défini par le groupe, on ne sort pas emballé du moindre titre.
Pourtant les idées sont là. La couleur dub-rock de "Heil Xanax", prometteuse, n'apporte au final qu'un morceau sans prétention. Tout comme ce "Head", se rapprochant plus du psychédélisme de Scorpio Rising, mais c'est un peu tard pour un dixième titre !
En fait, le disque tourne, n'est heureusement pas désagréable à l'écoute, mais plus il avance et plus la même phrase revient à l'esprit : "Il est quand même un peu chiant ce Satan's Circus, non ?", ... et on a vite fait de remettre un des albums précédents.
Ou alors de se passer le deuxième disque de ce double-album, qui est un live du groupe à Brixton. Et là ça va beaucoup mieux. Les chansons phares sont passées en revue ("Leather", "Girls", "Hands Around My Throat", etc...), on se laisse emporter sans broncher dans un tourbillon psychédélique, et on oublie vite le premier disque !
C'est dommage pour un groupe de ce calibre...
La donne a quelque peu changé avec ce "Cirque de Satan". Le rock se fait bien plus discret, la batterie et la guitare ne sont plus systématiques. La part belle est ainsi donnée à l'électro pure et dure, vers laquelle se concentre désormais le duo. Les influences kraftwerkiennes sont ici clairement revendiquées. Oui, le minimalisme est presque de rigueur ! En effet, on pourrait voir en ce disque un hommage aux pionniers de la musique électronique, tant la musique est parfois réduite à sa plus simple expression : une mélodie synthétique sur laquelle vient se poser un beat tout autant passé de mode ("Zugaga", "Reigen", "Kontroll"). Le disque est moins dansant donc, moins riche de sons, moins direct que par le passé.
Tout ça risque de faire grincer des dents les fans les plus fervents (qui pourraient bien devenir des ex-fans du coup), et réjouira sans doute les adeptes de sonorités typées eighties.
Ceci dit, il y a une chose qu'on ne peut, hélas, pas nier : l'album est loin d'être palpitant. Au fil des écoutes, si on se fait au nouvel horizon sonore défini par le groupe, on ne sort pas emballé du moindre titre.
Pourtant les idées sont là. La couleur dub-rock de "Heil Xanax", prometteuse, n'apporte au final qu'un morceau sans prétention. Tout comme ce "Head", se rapprochant plus du psychédélisme de Scorpio Rising, mais c'est un peu tard pour un dixième titre !
En fait, le disque tourne, n'est heureusement pas désagréable à l'écoute, mais plus il avance et plus la même phrase revient à l'esprit : "Il est quand même un peu chiant ce Satan's Circus, non ?", ... et on a vite fait de remettre un des albums précédents.
Ou alors de se passer le deuxième disque de ce double-album, qui est un live du groupe à Brixton. Et là ça va beaucoup mieux. Les chansons phares sont passées en revue ("Leather", "Girls", "Hands Around My Throat", etc...), on se laisse emporter sans broncher dans un tourbillon psychédélique, et on oublie vite le premier disque !
C'est dommage pour un groupe de ce calibre...
Passable 11/20 | par Head |
Posté le 11 septembre 2005 à 20 h 49 |
Richard Fearless et Tim Holmes, à la sortie de leur Scorpio Rising, semblent s'être rendu compte que leur plan de carrière – la dilution toujours plus grande de leur éléctro dans le rock – les amenaient tout droit à une impasse: devenir des artistes rock qui ne jouent d'aucun instrument. Alors comme toujours dans ce genre de cas, avant de regarder à nouveau la carte, on fait une embardée violente, ce qui nous a valu cet album, sorte de rétroviseur musical cassé.
Ainsi, Satan's Circus comme Scorpio Rising semble être un faux pas de plus pour les deux artistes qui cherchent à retrouver en tatonnant la ligne droite de leur carrière. Pour un peu, on pourrait dire que les deux albums se répondent, tant ils diffèrent: au foisonnement d'instruments et d'arrangements de Scorpio Rising répond la rigueur ascète de Satan's Circus, à la forêt organique et rock du premier répond le désert synthétique du second, aux nombreuses vocalises d'antant répond maintenant leur absence assourdissante.
Voilà donc la galette: une electro totalement minimaliste, froide, réactionnaire (on retrouve les sons du tout début de l'éléctro), uniforme... Comment juger cet album alors ? On peut parler d'une provocation géniale, d'un contrepied inattendu, d'un album difficile mais riche, purement anti-commercial. Mais on peut aussi parler de snobisme, d'ennui profond et de branlette d'égo surdimensionné.
Restons donc objectifs. Satan's Circus n'est pas un album que j'ai souvent envie d'écouter. Il est extrêmement monotone. Les pistes sont longues, répétitives et se ressemblent. L'ensemble est parfois franchement hermétique, et il est quasiment impossible à écouter de toute son attention. Oui, mais d'autre part, il développe, comme les autres albums du groupe, voire plus encore, une atmosphère chargée et étouffante, hypnotisante... La succession des boucles simples, variant juste d'un ton ou deux peut envoûter, dérouter, et on prend parfois plaisir à perdre son esprit dans ces contrées austères (surtout a partir de la 6e plage). Les sons, quant à eux, sont d'une incroyable pureté, et présentent, malgré leur aspect très hors d'age, une incroyable richesse et une grande profondeur.
Ce n'est donc pas l'album le plus excitant de Death In Vegas, loin de là, ce n'est pas le plus accessible non plus. Il n'a rien d'un disque de chevet ni d'un disque sympa. A vrai dire, il est souvent chiant et rébarbatif a écouter en entier. Souvent, mais pas tout le temps, car il ne faut pas tout jeter, il lui arrive par moments de décoller, d'atteindre de purs instants de grâce et de faire voyager bien loin. Enfin, il confirme que Death In Vegas n'est pas un groupe à recettes qui joue dans la facilité, mais un duo de grand talent qui même quand il s'égare sait rester captivant. Cet album excite encore un peu la curiosité et l'impatience de voir la suite arriver (dans l'espoir de retomber sur un chef-d'œuvre).
Ainsi, Satan's Circus comme Scorpio Rising semble être un faux pas de plus pour les deux artistes qui cherchent à retrouver en tatonnant la ligne droite de leur carrière. Pour un peu, on pourrait dire que les deux albums se répondent, tant ils diffèrent: au foisonnement d'instruments et d'arrangements de Scorpio Rising répond la rigueur ascète de Satan's Circus, à la forêt organique et rock du premier répond le désert synthétique du second, aux nombreuses vocalises d'antant répond maintenant leur absence assourdissante.
Voilà donc la galette: une electro totalement minimaliste, froide, réactionnaire (on retrouve les sons du tout début de l'éléctro), uniforme... Comment juger cet album alors ? On peut parler d'une provocation géniale, d'un contrepied inattendu, d'un album difficile mais riche, purement anti-commercial. Mais on peut aussi parler de snobisme, d'ennui profond et de branlette d'égo surdimensionné.
Restons donc objectifs. Satan's Circus n'est pas un album que j'ai souvent envie d'écouter. Il est extrêmement monotone. Les pistes sont longues, répétitives et se ressemblent. L'ensemble est parfois franchement hermétique, et il est quasiment impossible à écouter de toute son attention. Oui, mais d'autre part, il développe, comme les autres albums du groupe, voire plus encore, une atmosphère chargée et étouffante, hypnotisante... La succession des boucles simples, variant juste d'un ton ou deux peut envoûter, dérouter, et on prend parfois plaisir à perdre son esprit dans ces contrées austères (surtout a partir de la 6e plage). Les sons, quant à eux, sont d'une incroyable pureté, et présentent, malgré leur aspect très hors d'age, une incroyable richesse et une grande profondeur.
Ce n'est donc pas l'album le plus excitant de Death In Vegas, loin de là, ce n'est pas le plus accessible non plus. Il n'a rien d'un disque de chevet ni d'un disque sympa. A vrai dire, il est souvent chiant et rébarbatif a écouter en entier. Souvent, mais pas tout le temps, car il ne faut pas tout jeter, il lui arrive par moments de décoller, d'atteindre de purs instants de grâce et de faire voyager bien loin. Enfin, il confirme que Death In Vegas n'est pas un groupe à recettes qui joue dans la facilité, mais un duo de grand talent qui même quand il s'égare sait rester captivant. Cet album excite encore un peu la curiosité et l'impatience de voir la suite arriver (dans l'espoir de retomber sur un chef-d'œuvre).
Sympa 14/20
Posté le 16 février 2006 à 14 h 29 |
Death in Vegas est-il allé trop loin avec Satan's Circus ? Je considère personnellement que non, et je préfère mille fois ce dernier opus à son prédécesseur Scorpio Rising. Certes, on ne retrouve pas le psychédélisme inquiétant de le grande époque ("Dirge" et "Broken Little Sister"), mais Dieu-soit-loué, cet album nous épargne le featuring de Liam Gallagher !
Il est néanmoins vrai qu'il est difficile d'écouter Satan's Circus de A à Z et que l'on est tenté de dévier vers le live à Brixton pour revenir à nos vieilles amours ; mais il n'est qu'à écouter "Candie Mc Kenzie" (un des meilleurs titres jamais composés par Fearless et Holmes), ou encore "Anita Berber", pour adopter cet album. Pour le reste, la ballade en terres kraftwerkiennes proposée par les deux olibrius demeure plaisante (le titre "Sons Of Rother" sent bon le Computer World), et nous prouve -s'il en est encore besoin- que Death In Vegas est à la fois barré et imprévisible : tout ce qu'on aime !
Il est néanmoins vrai qu'il est difficile d'écouter Satan's Circus de A à Z et que l'on est tenté de dévier vers le live à Brixton pour revenir à nos vieilles amours ; mais il n'est qu'à écouter "Candie Mc Kenzie" (un des meilleurs titres jamais composés par Fearless et Holmes), ou encore "Anita Berber", pour adopter cet album. Pour le reste, la ballade en terres kraftwerkiennes proposée par les deux olibrius demeure plaisante (le titre "Sons Of Rother" sent bon le Computer World), et nous prouve -s'il en est encore besoin- que Death In Vegas est à la fois barré et imprévisible : tout ce qu'on aime !
Parfait 17/20
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