Massive Attack
Protection |
Label :
Circa |
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Si l'on considère quelques instants le CD sorti de son boîtier, ce n'est pas le nom de Massive Attack que l'on voit écrit le plus gros, mais bien celui de Wild Bunch. Et c'est tout un programme qui peut ici être pressenti : Protection représente une petite enclave érigée autour d'un collectif, prenant le relais du bunker Blue Lines face à la vague trip-hop grandissante que le premier opus de Massive Attack a contribué à initier. La triade nucléaire délègue en partie ses pouvoirs à Tracey Thorne (sensuelle en diable sur "Protection" et plus encore sur "Better Things"), à Nicolette (mutine, eh oui,on peut se permettre le mot, sur "Three" ou "Sly") et au loyal Horace Andy (indéboulonnable depuis son coup de maître de "Hymn Of The Big Wheel"). Entre soul et hip-hop, Protection résume peut-être pour un temps ce que le trip-hop rêvé serait, savoir l'anti-catégorie, qui prend à revers son auditeur au point de se fendre d'instrumentaux inattendus et ici incarnés dans les délicates hybridations entre beats primitifs, répétitifs et entrechats pianotés par Craig Armstrong. On bascule dans un reggae éthéré, corrodé par des samples légèrement discordants lorsque Horace Andy prend les commandes de "Spying Glass". Plus inattendue, cette reprise de "Light My Fire" des Doors enregistrée en live, faisant un peu figure de bonus track et qui n'est pas au goût de tout le monde : c'est déjà une passerelle jetée vers des rives plus rock, annonciatrice de l'orientation possible du groupe, pardon, du collectif. A la production on trouve notamment Nellee Hooper, lui aussi issu du Wild Bunch. L'album transforme l'essai de Blue Lines, sans précipitation, et avec quelques ultimes collaborations, comme celle de Tricky sur "Eurochild" et surtout l'abrasif "Karmacoma" où il croise le fer avec 3D sur fond de dédale indianisant. Somme toute moins "hip-hop" (quoique "Karmacoma" nous fasse ici un peu mentir) que son prédécesseur, Protection profite encore du calme avant la tempête venue de l'entrepont, venue de la mezzanine...
Excellent ! 18/20 | par Bactriane |
Posté le 15 juin 2005 à 16 h 51 |
Vous connaissez La Compagnie Des Glaces ? Non ? ... Vous ne loupez probablement pas grand chose, une série de romans se passant par -60 à 10°C, bref dans le froid. J'ai dû lire quelques 8000 pages de ces romans en écoutant "Protection" de MA ...
Donc quand je l'entends encore, j'ai la chair de poule, je sens le froid de ces chansons que j'adore. Les voix sensuelles des femmes me paraissent éloignées mais trop belles ... Un album tout blanc, mais incrusté de cristaux argentés qui luisent au soleil (c'est ce que je vois quand j'écoute le CD), car il s'écoute en boucle.
Spéciale mention à "Karmacoma", chanson pour moi inoubliable, qui a un terrible envoûtement. Le clip m'a déçu, mais il résume bien l'esprit dérangé du groupe.
Un CD à ne pas louper !
Donc quand je l'entends encore, j'ai la chair de poule, je sens le froid de ces chansons que j'adore. Les voix sensuelles des femmes me paraissent éloignées mais trop belles ... Un album tout blanc, mais incrusté de cristaux argentés qui luisent au soleil (c'est ce que je vois quand j'écoute le CD), car il s'écoute en boucle.
Spéciale mention à "Karmacoma", chanson pour moi inoubliable, qui a un terrible envoûtement. Le clip m'a déçu, mais il résume bien l'esprit dérangé du groupe.
Un CD à ne pas louper !
Excellent ! 18/20
Posté le 23 décembre 2005 à 00 h 02 |
1995. Alors que j'étais sur le point de découvrir Tricky en solo qui, je ne le savais pas à l'époque, était un pilier de Massive Attack, j'ignorais également que je n'allais découvrir Massive Attack que bien plus tard. Aux premières écoutes, je n'aimais pas. Mais au fil du temps, et surtout grâce à Protection, j'ai commencé à apprécier pour finir par me procurer la discographie complète du groupe.
"Karmacoma" est un sacré uppercut à la première écoute. Le clip par ailleurs est une mini-version revisitée du film "Shining" de Stanley Kubrick.
Et comment ne pas mentionner la voix magique d'Horace Andy, capable de transcender n'importe quel texte et n'importe quelle mélodie.
Protection de Massive Attack est au trip-hop ce que Loveless de My Bloody Valentine est au shoegazing: LA référence.
"Karmacoma" est un sacré uppercut à la première écoute. Le clip par ailleurs est une mini-version revisitée du film "Shining" de Stanley Kubrick.
Et comment ne pas mentionner la voix magique d'Horace Andy, capable de transcender n'importe quel texte et n'importe quelle mélodie.
Protection de Massive Attack est au trip-hop ce que Loveless de My Bloody Valentine est au shoegazing: LA référence.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 31 mars 2006 à 21 h 52 |
En 1994, Massive Attack sort son second opus et c'est peu dire qu'il va autant marquer les esprits que Blue Lines.
Shara Nelson est remplacée par Tracey Thorne et Nicolette. Tricky et Horace Andy sont toujours de la partie. Et un petit nouveau fait également son apparition: le compositeur écossais Craig Armstrong.
Tout ceci donne un album réellement sombre et mélancolique qui de l'hypnotique "Protection" chanté par Tracey Thorn à l'angoissant "Heat Miser" composé par Craig Armstrong marque une nette rupture avec la chaleur de Blue Lines. Seule la reprise des Doors par Horace Andy ne convainc pas.
Protection est le véritable premier album trip hop de l'histoire.
Shara Nelson est remplacée par Tracey Thorne et Nicolette. Tricky et Horace Andy sont toujours de la partie. Et un petit nouveau fait également son apparition: le compositeur écossais Craig Armstrong.
Tout ceci donne un album réellement sombre et mélancolique qui de l'hypnotique "Protection" chanté par Tracey Thorn à l'angoissant "Heat Miser" composé par Craig Armstrong marque une nette rupture avec la chaleur de Blue Lines. Seule la reprise des Doors par Horace Andy ne convainc pas.
Protection est le véritable premier album trip hop de l'histoire.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 14 janvier 2009 à 21 h 37 |
La pochette nous rappelle Blue Lines. Question : va-t-on avoir le même album ? En neuf titres plus un live, Massive Attack va nous montrer que c'est tout l'inverse. Peu importe ce que vous avez pensé du premier. Ici, c'est un autre Massive Attack que vous allez écouter. Ensuite, Protection commence par "Protection". Un morceau de huit minutes ab-so-lu-ment gé-nial ! , qui ouvre ce deuxième album de la pire des façons : par un chef-d'oeuvre, et surtout l'une des meilleures compositions du groupe de Bristol.
Pour autant, la qualité ne va pas baisser. "Karmacoma" nous sort de notre léthargie, puis des titres plus lents ("Three" ou "Heat Miser") nous offrent ce qui aujourd'hui s'appellerait de la musique lounge - que ce mot semble horrible ! Néanmoins, avec Protection, le groupe anglais imposait, en 1994, un style qui depuis n'arrête pas d'être imité tout en demeurant inimitable.
Comme toujours, les invités sont pléthores : Tracey Thorn (d'Everything But The Girl), Tricky, Nicolette, Craig Armstrong et Horace Andy, et une co-production de Nellee Hooper.
Quand on connait le virage pris sur Mezzanine par le trio (album, encore une fois, éblouissant, mais c'est une autre histoire), on savoure encore plus ce magnifique album qui pourrait s'enchaîner des heures et des heures, si la reprise de "Light My Fire" ne venait nous remettre les pieds sur terre, ce qui, je pense, était la volonté du groupe.
Pour ma part, je m'en fous, je presse re-play...
Pour autant, la qualité ne va pas baisser. "Karmacoma" nous sort de notre léthargie, puis des titres plus lents ("Three" ou "Heat Miser") nous offrent ce qui aujourd'hui s'appellerait de la musique lounge - que ce mot semble horrible ! Néanmoins, avec Protection, le groupe anglais imposait, en 1994, un style qui depuis n'arrête pas d'être imité tout en demeurant inimitable.
Comme toujours, les invités sont pléthores : Tracey Thorn (d'Everything But The Girl), Tricky, Nicolette, Craig Armstrong et Horace Andy, et une co-production de Nellee Hooper.
Quand on connait le virage pris sur Mezzanine par le trio (album, encore une fois, éblouissant, mais c'est une autre histoire), on savoure encore plus ce magnifique album qui pourrait s'enchaîner des heures et des heures, si la reprise de "Light My Fire" ne venait nous remettre les pieds sur terre, ce qui, je pense, était la volonté du groupe.
Pour ma part, je m'en fous, je presse re-play...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 10 octobre 2009 à 16 h 04 |
En 1994, mon univers musical a fait un bond en avant. De Massive Attack, je ne connaissais rien, de Tracey Thorn encore moins. Mais il se trouve que Protection le titre est parvenu à mes oreilles. Immédiatement j'ai su qu'il fallait que je me procure l'album sur lequel ce titre paraissait.
Et massive Attack est rapidement devenu un groupe cher à mes yeux !
L'album est lascif plus que sombre. La musique joue sur les boucles, les répétitions et par dessus rajoute des couches. Piano, samples, voix, basse. L'effet est hypnotique, totalement absorbant. J'y ai retrouvé à l'époque une variante électronique des longues plages de guitare d'un certain R. Smith, elles aussi tournées en boucle jusqu'à épuisement. La similitude de ces démarches, la grande différence du résultat m'ont troublé, dérangé. Cela m'a poussé à m'y plonger que plus profondément. Durant des heures j'ai écouté les sons synthétiques de "Spying Glass", les rondeurs de "Better Things", les boucles de "Protection" en les comparant entre elles. J'ai écouté chaque morceau en isolant à chaque fois un instrument, un son, une voix. Ce disque m'a habité, a éclipsé tous les autres durant une longue période.
Et son écoute me replonge toujours dans le même état, conscient d'écouter quelque chose d'unique.
Et massive Attack est rapidement devenu un groupe cher à mes yeux !
L'album est lascif plus que sombre. La musique joue sur les boucles, les répétitions et par dessus rajoute des couches. Piano, samples, voix, basse. L'effet est hypnotique, totalement absorbant. J'y ai retrouvé à l'époque une variante électronique des longues plages de guitare d'un certain R. Smith, elles aussi tournées en boucle jusqu'à épuisement. La similitude de ces démarches, la grande différence du résultat m'ont troublé, dérangé. Cela m'a poussé à m'y plonger que plus profondément. Durant des heures j'ai écouté les sons synthétiques de "Spying Glass", les rondeurs de "Better Things", les boucles de "Protection" en les comparant entre elles. J'ai écouté chaque morceau en isolant à chaque fois un instrument, un son, une voix. Ce disque m'a habité, a éclipsé tous les autres durant une longue période.
Et son écoute me replonge toujours dans le même état, conscient d'écouter quelque chose d'unique.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 15 août 2010 à 11 h 53 |
De là à savoir si Protection est meilleur ou non que le premier album, tout dépend de la quantité de titres estimés dans chacun d'eux. Quelques petites beautés synthétiques planent dans celui-ci : "Protection", "Karmacoma", "Three", "Eurochild" et surtout le splendide "Sly" qui aurait pu fermer l'ensemble. Des reproches pourraient se tourner vers "Heat Miser", qui tendrait plus vers un générique pour magazine télévisé autour de la santé (ce piano entendu aussi dans le trip-jazz "Weather Storm"!), l'un des titres en trop ou non (c'est discutable) avec cette reprise live de "Light My Fire" assez dispensable. Protection en serait rendu peut-être plus homogène. Il n'en est pas moins, au-delà de toutes suggestions, que le successeur de Blue Lines est plus apaisant et sussurre de plus belles volutes en suspension.
Bon 15/20
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