Massive Attack
Heligoland |
Label :
Virgin |
||||
Voilà. Le cinquième. Fallait pas être impatient. Je parle des fans bien sûr, pour les autres c'était un peu plus facile. Sur les affiches, les critiques toujours très perspicaces font d'office la parenté avec Mezzanine. Mouais c'est facile mais pas faux...
Effectivement c'est du Massive Attack, pour ça pas de doute. Mais justement. L'absence de doute a tendance à réduire la surprise à peu de chose et les critiques, d'office dithyrambiques, gonflent autant qu'elles fatiguent.
Ce nouvel opus n'est pas mauvais. Ne crachons pas dans la soupe, d'autant que la soupe semble jour après jour de plus en plus légère. De la flotte pour ainsi dire et puis de la vieille flotte calcaire en plus.
Mais néanmoins, même notre faim, pourtant bien maigre, n'est pas pleinement comblée. Certes il y a des morceaux intéressants, sans parler de "Splitting The Atom", déjà abordé pour la sortie du single, mais avec des morceaux comme "Girl I Love You" ou "Babel", sur lequel Martina Topley Bird pose sa voix avec une délicatesse rare, l'album parvient à de vrais beaux moments.
Alors quoi ? Alors rien. Juste aucune surprise. L'arrivée d'artistes comme Damon Albarn ou Tunde Adebimpe ne boulverse pas l'univers un peu trop carré du duo de Bristol et l'ombre de Mezzanine devient alors un peu plus évidente. On parle alors de "retour au source" pour éviter de dire que ça manque de "nuts", si l'on veut bien me passer l'expression, diplomatie journalistique.
On reste alors gentillement, le temps de ces dix "bons" morceaux en compagnie de cette musique que l'on connait bien et dont on accueille amicalement le nouveau venu, en étant tout de même un peu fatigué d'écouter encore une fois ses mêmes litanies.
Sans être décevant, un album qui durera le temps d'arriver au printemps.
J'espère que ce ne sera pas trop long.
Effectivement c'est du Massive Attack, pour ça pas de doute. Mais justement. L'absence de doute a tendance à réduire la surprise à peu de chose et les critiques, d'office dithyrambiques, gonflent autant qu'elles fatiguent.
Ce nouvel opus n'est pas mauvais. Ne crachons pas dans la soupe, d'autant que la soupe semble jour après jour de plus en plus légère. De la flotte pour ainsi dire et puis de la vieille flotte calcaire en plus.
Mais néanmoins, même notre faim, pourtant bien maigre, n'est pas pleinement comblée. Certes il y a des morceaux intéressants, sans parler de "Splitting The Atom", déjà abordé pour la sortie du single, mais avec des morceaux comme "Girl I Love You" ou "Babel", sur lequel Martina Topley Bird pose sa voix avec une délicatesse rare, l'album parvient à de vrais beaux moments.
Alors quoi ? Alors rien. Juste aucune surprise. L'arrivée d'artistes comme Damon Albarn ou Tunde Adebimpe ne boulverse pas l'univers un peu trop carré du duo de Bristol et l'ombre de Mezzanine devient alors un peu plus évidente. On parle alors de "retour au source" pour éviter de dire que ça manque de "nuts", si l'on veut bien me passer l'expression, diplomatie journalistique.
On reste alors gentillement, le temps de ces dix "bons" morceaux en compagnie de cette musique que l'on connait bien et dont on accueille amicalement le nouveau venu, en étant tout de même un peu fatigué d'écouter encore une fois ses mêmes litanies.
Sans être décevant, un album qui durera le temps d'arriver au printemps.
J'espère que ce ne sera pas trop long.
Pas mal 13/20 | par Freddy Ntroom |
Posté le 11 février 2010 à 08 h 44 |
Heligoland. D'abord la pochette de l'album, trés réussie, donne déja le ton. Difficile de détroner le culte Mezzanine et autant vous épargner le suspens, je ne crois pas que cet opus y parvienne. J'ai même un peu de mal à trouver des analogies flagrantes avec Mezzanine, tant Heligoland. me parait plus épars. Cet album, dés la première écoute, m'a donné l'impression d'écouter une compilation, ou un best of. Je regrette la multiplicité des artistes qui, pardon de le dire, ne me semble pas tous à la hauteur de Massive Attack. Martina Topley Bird ne se distingue pas, tout comme Damon, bien plus convaincant avec ses potes de Gorillaz. L'album part un peu dans tous les sens, il est beaucoup plus "phrasé" que les 2 précédents, la musique semble s'effacer pour laisser place aux voix, domage. Nous sommes donc loin des albums quasi concept que nous proposait le collectif jusqu'ici. Touefois, et assez bizarement je dois le reconnaitre, Heligoland reste plaisant, agréable et on ne zappe pas. L'ambiance est changeante et elle perd cette noirceur parfois presque gothique qui caractérisait Mezzanine pour laisser transpirer davantage la singularité de chaque artiste. Une mention pour Hope Sandoval qui n'a jamais été aussi magnétique depuis Mazzy Star, bien que son unique contribution soit musicalement un brin facile. Les ultra fans risquent donc d'être déçus, les autres apprécieront sans doute, pour moi, et malgré mes critiques, c'est plutot positif.
Bon 15/20
Posté le 13 février 2010 à 13 h 46 |
Il est arrivé, ce fut long. Heligoland un titre peu accrocheur pour un groupe si culte, est ce un subterfuge du groupe!?
Des les premières notes on se dit que quelque chose a changé dans l'univers du groupe de bristol.
Avec "Pray For Rain", la voix de Tunde Adebimpe donne une couleur musicale groovy et lancinante, toujours ce son inquiétant propre a massive attack, un titre prometteur.
"Babel" fait dans la simplicité, lors de la premiere écoute on se dit que le groupe ne s'est pas pas foulé, la préstation de Martina Topley-Bird est minimaliste et sans prétention... pourtant... Après plusieurs écoutes il y a quelque chose au fond de mon conduit auditif qui travaille, chemin faisant jusqu'au petit cervelet en haut a gauche de mon crane, et la c'est adopté, ce titre aussi dépouillé soit-il a son charme et mérite d'etre connu.
Attention car arrive l'excellent "Splitting The Atom", cette ritournelle fantomatique a 3 voix est une pure merveille, un des titre le plus étrange, on est captivé!!!
"Girls l Love You" est la hauteur du grand Massive Attack, la voix d'Horace Andy n'a pas changée d'un iota et c'est avec une jouissance que l'on écoute ce morceau plein de caractère et de force instrumentale.
Les autres titres m'ont moins marqués mais je peux vous dire que d'ors et deja l'ensemble de l'album ne vous laisseront pas indifférent, c'est un bon cru qui va murir encore et encore...
Pour conclure : Massive Attack est toujours fidèle au trip-hop et a ses sons énigmatiques et envoutants, avec une évolution certaines pour la simplicité et sur les propositions de nouvelles voix..
Un excellent album (qui deviendra sans doute un exceptionnel album dans quelques mois)!!!
Des les premières notes on se dit que quelque chose a changé dans l'univers du groupe de bristol.
Avec "Pray For Rain", la voix de Tunde Adebimpe donne une couleur musicale groovy et lancinante, toujours ce son inquiétant propre a massive attack, un titre prometteur.
"Babel" fait dans la simplicité, lors de la premiere écoute on se dit que le groupe ne s'est pas pas foulé, la préstation de Martina Topley-Bird est minimaliste et sans prétention... pourtant... Après plusieurs écoutes il y a quelque chose au fond de mon conduit auditif qui travaille, chemin faisant jusqu'au petit cervelet en haut a gauche de mon crane, et la c'est adopté, ce titre aussi dépouillé soit-il a son charme et mérite d'etre connu.
Attention car arrive l'excellent "Splitting The Atom", cette ritournelle fantomatique a 3 voix est une pure merveille, un des titre le plus étrange, on est captivé!!!
"Girls l Love You" est la hauteur du grand Massive Attack, la voix d'Horace Andy n'a pas changée d'un iota et c'est avec une jouissance que l'on écoute ce morceau plein de caractère et de force instrumentale.
Les autres titres m'ont moins marqués mais je peux vous dire que d'ors et deja l'ensemble de l'album ne vous laisseront pas indifférent, c'est un bon cru qui va murir encore et encore...
Pour conclure : Massive Attack est toujours fidèle au trip-hop et a ses sons énigmatiques et envoutants, avec une évolution certaines pour la simplicité et sur les propositions de nouvelles voix..
Un excellent album (qui deviendra sans doute un exceptionnel album dans quelques mois)!!!
Excellent ! 18/20
Posté le 27 février 2010 à 19 h 45 |
Bon, alors tout d'abord, Heligoland, c'est quoi ?
Un archipel, situé en mer du nord, et composé d'îles minuscules, dont aucune ne dépasse le kilomètre carré.
Pour moi, cela donne le ton.
J'ai oublié Mezzanine, oublié Blue Lines, Protection, et j'ai écouté les sons. Massive Attack nous raconte ici une histoire, des histoires. J'ai écouté tout d'abord "Paradise Circus" (dont peu de chroniqueurs parlent, étonnamment...), et vu son incroyable et onirique clip vidéo. Peut-être que ça a orienté mon écoute du reste de l'album, mais en tout cas voilà : pour moi, cet album est un voyage mystique. J'ai par moment cru me replonger dans l'ambiance d'Umberto Eco et de son Pendule de Foucault. Des sons, des milliers de sons qui se répondent et qui tournent autour de nombreuses voix plus belles les unes que les autres. D'excellents choix d'artistes ! L'impression des choses cachées, des secrets orientaux, dissimulés religieusement dans mille endroits magiques, reliés entre eux par cette musique, profonde et simple à la fois.
Pour commencer l'album, "Pray For Rain". Splendide ligne de piano, très inquiétante, avec un roulement de tambour chaud, exotique. Une voix, suave, simple (Adebimpe). Une noirceur qui donne le ton ! Et en même temps, une chanson qui sait revenir sur elle-même, avec un break étrangement positif et joyeux, pour retomber après dans cette mélancolie.
"Babel", ensuite : simple. Très simple, mais qui apprécie la réécoute. La voix splendide de Topley Bird, qui n'en rajoute pas une seconde, très humble.
"Splitting The Atom", magnifique ! Mais là, tout le monde s'accorde, donc je n'en rajouterai pas.
Puis vient "Girl I Love You", avec un chant envoutant. Le chant (Andy) de quelqu'un qui se perd, qui danse, qui fusionne avec la musique. Quelque chose d'assez religieux je trouve, finalement...
"Psyche" : simple, encore ! Des arpèges entêtants accompagne Martina Topley Bird, qui là encore nous livre une voix simple et parfaite. Très douce. Pareil pour "Flat Of The Blade" : la voix est soutenue par une instrumentation simple et subtile. Les rythmes sont envoutants, restent en tête, montent tout doucement en puissance par moment, touchent l'émotion...
Enfin arrive "Paradise Circus", qui m'a fait découvrir le disque. Mon coup de coeur. Une rythmique tellement simple et complexe à la fois : des sons, des sons !!! Des mains qui claquent, des sons cristallins qui vont et viennent, des percussions étouffées... et tout cela s'entremêle et nous perd... Une basse qui sait intervenir au bon moment, nous relancer avec une batterie subtile... Puis la voix de Hope Sandoval, et quelle voix... Là, vraiment c'est une belle histoire à écouter : une histoire qui traverse l'Histoire, le temps, les lieux. On est emporté loin et à aucun moment on reprend pied dans la réalité. Le piano conclue la chanson accompagné de belles cordes et termine le voyage doucement. Ouf !
"Rush Minute" sonne très bien, doux, pour redescendre du titre précédent. Même formule que "Psyche" ou "Flat Of The Blade".
Et peut-être le titre que j'ai le moins apprécié : "Saturday Come Slow". Bien que grand amateur de Damon Albarn j'ai été moins convaincu. Cela dit, la chanson s'intègre pas trop mal dans l'album, une pause plus pop, mais qui ne choque pas. On peut être touché ou agacé par la voix... Moi-même ça dépend des écoutes.
Pour clore : "Atlas Air". Bon rythme, on retrouve quelque chose de splitting the atom dans la couleur du clavier, et surtout du punch, qui a peut-être manqué à certain titres. Et un punch qui fait danser, qui remue bien aux tripes !
Donc pour résumer : un album qui se laisse très facilement écouter, plus que les autres. D'autres prétentions, peut-être. Des chansons plus structurées (influence de Damon Albarn ?), construites. Rien qui choque, ce qui est peut-être dommage : moins d'ambition...
Mais en même temps une magie douce, simple, envoutante : un choix parfait de voix et de sonorités, un disque qu'on peut écouter en boucle et redécouvrir souvent. Bref : un bon album.
Un archipel, situé en mer du nord, et composé d'îles minuscules, dont aucune ne dépasse le kilomètre carré.
Pour moi, cela donne le ton.
J'ai oublié Mezzanine, oublié Blue Lines, Protection, et j'ai écouté les sons. Massive Attack nous raconte ici une histoire, des histoires. J'ai écouté tout d'abord "Paradise Circus" (dont peu de chroniqueurs parlent, étonnamment...), et vu son incroyable et onirique clip vidéo. Peut-être que ça a orienté mon écoute du reste de l'album, mais en tout cas voilà : pour moi, cet album est un voyage mystique. J'ai par moment cru me replonger dans l'ambiance d'Umberto Eco et de son Pendule de Foucault. Des sons, des milliers de sons qui se répondent et qui tournent autour de nombreuses voix plus belles les unes que les autres. D'excellents choix d'artistes ! L'impression des choses cachées, des secrets orientaux, dissimulés religieusement dans mille endroits magiques, reliés entre eux par cette musique, profonde et simple à la fois.
Pour commencer l'album, "Pray For Rain". Splendide ligne de piano, très inquiétante, avec un roulement de tambour chaud, exotique. Une voix, suave, simple (Adebimpe). Une noirceur qui donne le ton ! Et en même temps, une chanson qui sait revenir sur elle-même, avec un break étrangement positif et joyeux, pour retomber après dans cette mélancolie.
"Babel", ensuite : simple. Très simple, mais qui apprécie la réécoute. La voix splendide de Topley Bird, qui n'en rajoute pas une seconde, très humble.
"Splitting The Atom", magnifique ! Mais là, tout le monde s'accorde, donc je n'en rajouterai pas.
Puis vient "Girl I Love You", avec un chant envoutant. Le chant (Andy) de quelqu'un qui se perd, qui danse, qui fusionne avec la musique. Quelque chose d'assez religieux je trouve, finalement...
"Psyche" : simple, encore ! Des arpèges entêtants accompagne Martina Topley Bird, qui là encore nous livre une voix simple et parfaite. Très douce. Pareil pour "Flat Of The Blade" : la voix est soutenue par une instrumentation simple et subtile. Les rythmes sont envoutants, restent en tête, montent tout doucement en puissance par moment, touchent l'émotion...
Enfin arrive "Paradise Circus", qui m'a fait découvrir le disque. Mon coup de coeur. Une rythmique tellement simple et complexe à la fois : des sons, des sons !!! Des mains qui claquent, des sons cristallins qui vont et viennent, des percussions étouffées... et tout cela s'entremêle et nous perd... Une basse qui sait intervenir au bon moment, nous relancer avec une batterie subtile... Puis la voix de Hope Sandoval, et quelle voix... Là, vraiment c'est une belle histoire à écouter : une histoire qui traverse l'Histoire, le temps, les lieux. On est emporté loin et à aucun moment on reprend pied dans la réalité. Le piano conclue la chanson accompagné de belles cordes et termine le voyage doucement. Ouf !
"Rush Minute" sonne très bien, doux, pour redescendre du titre précédent. Même formule que "Psyche" ou "Flat Of The Blade".
Et peut-être le titre que j'ai le moins apprécié : "Saturday Come Slow". Bien que grand amateur de Damon Albarn j'ai été moins convaincu. Cela dit, la chanson s'intègre pas trop mal dans l'album, une pause plus pop, mais qui ne choque pas. On peut être touché ou agacé par la voix... Moi-même ça dépend des écoutes.
Pour clore : "Atlas Air". Bon rythme, on retrouve quelque chose de splitting the atom dans la couleur du clavier, et surtout du punch, qui a peut-être manqué à certain titres. Et un punch qui fait danser, qui remue bien aux tripes !
Donc pour résumer : un album qui se laisse très facilement écouter, plus que les autres. D'autres prétentions, peut-être. Des chansons plus structurées (influence de Damon Albarn ?), construites. Rien qui choque, ce qui est peut-être dommage : moins d'ambition...
Mais en même temps une magie douce, simple, envoutante : un choix parfait de voix et de sonorités, un disque qu'on peut écouter en boucle et redécouvrir souvent. Bref : un bon album.
Très bon 16/20
Posté le 05 mars 2010 à 09 h 00 |
2010
L'année ou Massive Attack reprend des couleurs.
Parce que précédemment le groupe avait versé dans le gris bleuté, le froid, les ambiances éthérées et brumeuses. 100th Windows était un album monolithique, sortit du cerveau gelé du fondateur, un album de toute beauté qui avait oublié la facette charnelle de la musique, pour se concentrer sur son aspect immatériel, sculptural.
En revenant au sein du groupe, Daddy G a apporté avec lui ses racines noires, son groove et sa passion du hip-hop.
Alors, retour aux sources, comme on aime si bien à le dire ?
Non, parce que Heligoland ne veut pas singer Blue Line, parce que Massive Attack ne dénigre pas 100th Window (bien que les critiques de l'époque avaient pariés sur la chute du groupe), parce que Massive Attack est un groupe qui avance.
L'ambiance générale de ce disque est donc nettement plus chaude, mais il manque à première vue de cohérence. Il faut dire qu'en 7 ans le groupe a plusieurs fois mis tout son travail à la poubelle, et que le nombre de collaboration a tendance à éparpiller l'ensemble. La publication du EP Splitting The Atom m'avait ravi, mais le fait qu'il précède l'album et révèle 4 titres m'a finalement donnée beaucoup de fil à retordre dans la découverte de l'album final, dans l'appréhension de son ensemble.
Heligoland est constitué de pépites où tout le savoir faire du groupe se retrouve, d'un titre plus anecdotique, et d'autres dont je ne comprends pas vraiment la place.
"Pray For Rain" ouvre magnifiquement la porte sur une atmosphère tendre à l'image de la voix plein de bonhomie de Tunde Adebimpe. Suit la première collaboration avec Martina Topley Bird. 3d dira de la jeune femme qu'il a toujours été jaloux que Tricky ait découvert cette voix qui le faisait tant vibrer. Et voilà qu'après de nombreuses années passées aux cotés de Tricky, puis volant de ses propres ailes, Martina se retrouve à travailler avec le groupe, comme pour boucler une boucle. Malheureusement ce titre est le plus faible du disque et manque vraiment de "sang".
Ce même sang me monte à la tête jusqu'à faire bourdonner mes neurones dès l'ouverture de "Girl I Love You", de sa basse martelante, de son groove lourd et puissant. Et à la devise "glad to be sad" de faire son retour en force. Du GRAND Massive.
"Psyche" est le titre qu'il m'aura fallu réapprivoiser, entièrement. De la première version, j'étais tombé dans une dépendance presque pathétique. J'avais aimé ses sons aqueux, ce beat tranchant, l'atmosphère du titre. Et que dire de la mélodie portée par la voix somptueuse de MTB. Cette deuxième version portée par ces filins de guitare entrelacés m'a exaspéré puis j'y ai trouvé une musicalité plein de respect pour la performance de la chanteuse. Mais il faut bien dire que cette version se lie beaucoup moins bien au reste de l'album, crée une sorte de pallier.
Cette impression est d'autant plus forte que "Flat Of The Blade" dégage une atmosphère très synthétique. Le morceau est vraiment intrigant et la voix de Guy Harvey colle parfaitement à l'identité de M.A.
Je vois en "Paradise Circus" le "Teardrop" de ce nouvel album et force est de constater que le morceau est très convaincant. L'identité est très forte et elle colle à la peau dès la première écoute. Le jour où l'overdose due à sa sur utilisation arrivera, attention parce que la peau se déchirera en lambeaux quand vous tirerez dessus... "Rush Minute" est le titre qui évoque le plus les atmosphères de 100th Window et c'est avec grand plaisir que je retrouve le voix immatérielle de 3d.
En parlant de voix, celle de Damon Albarn aurait bien dû rester dans les cartons. "Saturday Come Slow" est un beau titre, mais quant à sa place sur cet album, cela reste un mystère pour moi. La voix d'Albarn est tellement rattachée à Blur ou Gorillaz que sa présence ici brouille tout. Sans ce titre le disque gagne vraiment en cohérence.
C'est au fil des écoutes que l'album prend finalement toutes son ampleur. Les premières impressions mitigées s'effilochent, l'impression d'être encore devant quelque chose de majeur prend forme,
Heligoland est finalement à l'image de cette collection de petites îles du nord : au premier abord elles semblent un peu perdues et disparates, mais finissent par se révéler surprenantes et somptueuses.
L'année ou Massive Attack reprend des couleurs.
Parce que précédemment le groupe avait versé dans le gris bleuté, le froid, les ambiances éthérées et brumeuses. 100th Windows était un album monolithique, sortit du cerveau gelé du fondateur, un album de toute beauté qui avait oublié la facette charnelle de la musique, pour se concentrer sur son aspect immatériel, sculptural.
En revenant au sein du groupe, Daddy G a apporté avec lui ses racines noires, son groove et sa passion du hip-hop.
Alors, retour aux sources, comme on aime si bien à le dire ?
Non, parce que Heligoland ne veut pas singer Blue Line, parce que Massive Attack ne dénigre pas 100th Window (bien que les critiques de l'époque avaient pariés sur la chute du groupe), parce que Massive Attack est un groupe qui avance.
L'ambiance générale de ce disque est donc nettement plus chaude, mais il manque à première vue de cohérence. Il faut dire qu'en 7 ans le groupe a plusieurs fois mis tout son travail à la poubelle, et que le nombre de collaboration a tendance à éparpiller l'ensemble. La publication du EP Splitting The Atom m'avait ravi, mais le fait qu'il précède l'album et révèle 4 titres m'a finalement donnée beaucoup de fil à retordre dans la découverte de l'album final, dans l'appréhension de son ensemble.
Heligoland est constitué de pépites où tout le savoir faire du groupe se retrouve, d'un titre plus anecdotique, et d'autres dont je ne comprends pas vraiment la place.
"Pray For Rain" ouvre magnifiquement la porte sur une atmosphère tendre à l'image de la voix plein de bonhomie de Tunde Adebimpe. Suit la première collaboration avec Martina Topley Bird. 3d dira de la jeune femme qu'il a toujours été jaloux que Tricky ait découvert cette voix qui le faisait tant vibrer. Et voilà qu'après de nombreuses années passées aux cotés de Tricky, puis volant de ses propres ailes, Martina se retrouve à travailler avec le groupe, comme pour boucler une boucle. Malheureusement ce titre est le plus faible du disque et manque vraiment de "sang".
Ce même sang me monte à la tête jusqu'à faire bourdonner mes neurones dès l'ouverture de "Girl I Love You", de sa basse martelante, de son groove lourd et puissant. Et à la devise "glad to be sad" de faire son retour en force. Du GRAND Massive.
"Psyche" est le titre qu'il m'aura fallu réapprivoiser, entièrement. De la première version, j'étais tombé dans une dépendance presque pathétique. J'avais aimé ses sons aqueux, ce beat tranchant, l'atmosphère du titre. Et que dire de la mélodie portée par la voix somptueuse de MTB. Cette deuxième version portée par ces filins de guitare entrelacés m'a exaspéré puis j'y ai trouvé une musicalité plein de respect pour la performance de la chanteuse. Mais il faut bien dire que cette version se lie beaucoup moins bien au reste de l'album, crée une sorte de pallier.
Cette impression est d'autant plus forte que "Flat Of The Blade" dégage une atmosphère très synthétique. Le morceau est vraiment intrigant et la voix de Guy Harvey colle parfaitement à l'identité de M.A.
Je vois en "Paradise Circus" le "Teardrop" de ce nouvel album et force est de constater que le morceau est très convaincant. L'identité est très forte et elle colle à la peau dès la première écoute. Le jour où l'overdose due à sa sur utilisation arrivera, attention parce que la peau se déchirera en lambeaux quand vous tirerez dessus... "Rush Minute" est le titre qui évoque le plus les atmosphères de 100th Window et c'est avec grand plaisir que je retrouve le voix immatérielle de 3d.
En parlant de voix, celle de Damon Albarn aurait bien dû rester dans les cartons. "Saturday Come Slow" est un beau titre, mais quant à sa place sur cet album, cela reste un mystère pour moi. La voix d'Albarn est tellement rattachée à Blur ou Gorillaz que sa présence ici brouille tout. Sans ce titre le disque gagne vraiment en cohérence.
C'est au fil des écoutes que l'album prend finalement toutes son ampleur. Les premières impressions mitigées s'effilochent, l'impression d'être encore devant quelque chose de majeur prend forme,
Heligoland est finalement à l'image de cette collection de petites îles du nord : au premier abord elles semblent un peu perdues et disparates, mais finissent par se révéler surprenantes et somptueuses.
Parfait 17/20
Posté le 17 mars 2010 à 18 h 04 |
Mon unique déception pourrait être qualifiée de mathématique : oui, les chiffres. Sept ans d'attente pour dix titres, alors même que le groupe en a enregistré et produit le double (par exemple, "United Snakes" ne figure que sur un deuxième vinyl de la version collector).
Vous l'avez compris : Heligoland répond alors en tout point à vos espérances. C'est-à-dire, aussi paradoxal que cela soit, que jamais le groupe n'allait revenir avec un disque tel que nous l'aurions imaginé. Car il y en a pour tous les goûts : enfin, je parle uniquement de ceux qui s'étaient retrouvés dans l'un ou plusieurs des quatre premiers albums.
Le retour de Daddy G apporte de la chaleur au désormais duo, même si Horace Andy n'aura jamais délaissé le micro sur aucun des cinq opus. J'y pense : Mushroom est parti, manque, mais réussit tout de même à se faire oublier de par la qualité et le nombre des artistes présents. Malgré tout, un éventuel retour serait à coup sûr la meilleure nouvelle que l'on puisse apprendre sur le groupe.
L'EP sorti en amont avait permis de patienter un peu, mais à quel prix : deux des dix titres déjà dévoilés, ainsi que deux remixes en dévoilant deux autres. Était-ce là une envie de la maison de disque ? De toute façon, seuls cent petits veinards ont la chance de posséder le fameux vinyl-collector.
"Pray For Rain" et "Splitting The Atom". Le premier ouvre très joliment le disque, sur une musique calme et à l'ascension lente, avant de retomber sur ses pieds. Le second est un titre assez léger aux premiers abords, mais qui convainc ensuite de par la sagesse dont il est emprunt.
'Girl I Love You" et "Paradise Circus" sont absolument dans la lignée de ce que l'on a pu entendre ici ou là chez Massive Attack de 1991 à 2003. Dans la même lignée, mais avec une production encore plus dépouillée, fluide et maîtrisée : comme pour la majorité des titres d'Heligoland, Massive Attack s'accroche à ses propres racines pour mieux tirer vers le haut ce son qui en fait un groupe unique et inimitable.
"Babel" et "Psyche". Martina Topley-Bird pose sa voix. Ou plutôt, la prête. C'est ce dont on se rend compte quand on entend "Psyche" où celle-ci (la voix ou Martina ?) est toute trafiquée, presque déshumanisée, sur cette musique faite de sons qui tournent, en boucles tourbillonesques, mais avancent tout de même vers un but, un horizon. Horizon dont on a réellement l'impression de s'approcher...
"Flat Of The Blade", ou le morceau que tout le monde espérait, car personne ne l'attendait. C'est très déroutant, trop calme, la voix semble surnager le tout. Cela demande beaucoup d'efforts. La formule semble la même que dans "Pray For Rain" pour ce qui est de la composition. Mais l'ambiance et les impressions, elles, sortent de nulle part.
On nous a laissés quelque part avec ce "Flat Of The Blade", mais où ? Le morceau le moins évident s'enchaîne à celui qui semble avoir été fait pour ravir ceux qui ne connaîtront d'Heligoland que "Paradise Circus", ou découvriront l'album grâce à ce morceau certes magnifique mais tellement commercial (impossible pour moi de ne pas anticiper sa future utilisation forcément irrévérencieuse). Trop parfait, trop beau : il en deviendrait presque futile. En 2005, avec "Live With Me", le résultat était détonnant même si rien ne semblait novateur, car tout était cette fois-là également parfait : la voix de Terry Callier m'aurait semblée plus à sa place ici que celle de Hope Sandoval.
"Rush Minute" nous offre un sublime écho à "False Flags" et à 100th Window (en parlant d'écho, que dire de la position de ce titre en fin d'album où 3D est seul au micro...)
"Saturday Come Slow" permet à Damon Albarn de se faire entendre, alors qu'en 2003 on ne pouvait que deviner la présence de sa voix sur ‘Small time shot away'. Ne vous laissez pas tromper : musicalement, c'est bien du Massive Attack ; mais cette voix colle trop à ses différents groupes et projets, et la présence de guitare rajoute à cette ambiguïté. Poussez un peu sur les basses, et vous entendrez que Massive Attack fait du Massive Attack, quel que soit l'artiste qui l'accompagne.
"Atlas Air" clôt le tout de par sa langueur, et nous laisse entendre l'un des titres qui ont été interprétés par le groupe lors de leur tournée. Et, comme pour faire taire tous ceux qui ont médit et maudit l'opus précédent, c'est 3-D qui semble finir seul l'album, sur le morceau le plus long, le seul à dépasser les sept minutes (d'ailleurs, je suis certain qu'il rentrerait parfaitement sur 100th Window, même si uniquement en ultime position).
Voilà. Tout ça pour ça. Un album qui n'a pas encore assez vécu pour être un chef-d'œuvre. Il ne le sera peut-être jamais. Une chose est sure, il répond parfaitement, non pas à nos attentes, mais à celles du groupe : oui, on dirait bien que ces gars-là n'en font qu'à leur tête. Et s'il y a une chose dont presque tout le monde ne pouvait que douter, c'était d'un tel retour en force. Pourtant, les concerts donnés depuis plus de cinq ans nous l'annonçaient, et continuent d'annoncer que la suite pourrait être encore plus terrible. Qu'elle soit ou non. Et après quelques unes des îles de cet archipel, le groupe va nous permettre d'aller en visiter quelques autres grâce à un nouvel EP à venir un de ces jours : c'est-à-dire, quand ils le souhaiteront. Nous voici encore à attendre... alors que nous avons déjà largement de quoi en profiter.
Vous l'avez compris : Heligoland répond alors en tout point à vos espérances. C'est-à-dire, aussi paradoxal que cela soit, que jamais le groupe n'allait revenir avec un disque tel que nous l'aurions imaginé. Car il y en a pour tous les goûts : enfin, je parle uniquement de ceux qui s'étaient retrouvés dans l'un ou plusieurs des quatre premiers albums.
Le retour de Daddy G apporte de la chaleur au désormais duo, même si Horace Andy n'aura jamais délaissé le micro sur aucun des cinq opus. J'y pense : Mushroom est parti, manque, mais réussit tout de même à se faire oublier de par la qualité et le nombre des artistes présents. Malgré tout, un éventuel retour serait à coup sûr la meilleure nouvelle que l'on puisse apprendre sur le groupe.
L'EP sorti en amont avait permis de patienter un peu, mais à quel prix : deux des dix titres déjà dévoilés, ainsi que deux remixes en dévoilant deux autres. Était-ce là une envie de la maison de disque ? De toute façon, seuls cent petits veinards ont la chance de posséder le fameux vinyl-collector.
"Pray For Rain" et "Splitting The Atom". Le premier ouvre très joliment le disque, sur une musique calme et à l'ascension lente, avant de retomber sur ses pieds. Le second est un titre assez léger aux premiers abords, mais qui convainc ensuite de par la sagesse dont il est emprunt.
'Girl I Love You" et "Paradise Circus" sont absolument dans la lignée de ce que l'on a pu entendre ici ou là chez Massive Attack de 1991 à 2003. Dans la même lignée, mais avec une production encore plus dépouillée, fluide et maîtrisée : comme pour la majorité des titres d'Heligoland, Massive Attack s'accroche à ses propres racines pour mieux tirer vers le haut ce son qui en fait un groupe unique et inimitable.
"Babel" et "Psyche". Martina Topley-Bird pose sa voix. Ou plutôt, la prête. C'est ce dont on se rend compte quand on entend "Psyche" où celle-ci (la voix ou Martina ?) est toute trafiquée, presque déshumanisée, sur cette musique faite de sons qui tournent, en boucles tourbillonesques, mais avancent tout de même vers un but, un horizon. Horizon dont on a réellement l'impression de s'approcher...
"Flat Of The Blade", ou le morceau que tout le monde espérait, car personne ne l'attendait. C'est très déroutant, trop calme, la voix semble surnager le tout. Cela demande beaucoup d'efforts. La formule semble la même que dans "Pray For Rain" pour ce qui est de la composition. Mais l'ambiance et les impressions, elles, sortent de nulle part.
On nous a laissés quelque part avec ce "Flat Of The Blade", mais où ? Le morceau le moins évident s'enchaîne à celui qui semble avoir été fait pour ravir ceux qui ne connaîtront d'Heligoland que "Paradise Circus", ou découvriront l'album grâce à ce morceau certes magnifique mais tellement commercial (impossible pour moi de ne pas anticiper sa future utilisation forcément irrévérencieuse). Trop parfait, trop beau : il en deviendrait presque futile. En 2005, avec "Live With Me", le résultat était détonnant même si rien ne semblait novateur, car tout était cette fois-là également parfait : la voix de Terry Callier m'aurait semblée plus à sa place ici que celle de Hope Sandoval.
"Rush Minute" nous offre un sublime écho à "False Flags" et à 100th Window (en parlant d'écho, que dire de la position de ce titre en fin d'album où 3D est seul au micro...)
"Saturday Come Slow" permet à Damon Albarn de se faire entendre, alors qu'en 2003 on ne pouvait que deviner la présence de sa voix sur ‘Small time shot away'. Ne vous laissez pas tromper : musicalement, c'est bien du Massive Attack ; mais cette voix colle trop à ses différents groupes et projets, et la présence de guitare rajoute à cette ambiguïté. Poussez un peu sur les basses, et vous entendrez que Massive Attack fait du Massive Attack, quel que soit l'artiste qui l'accompagne.
"Atlas Air" clôt le tout de par sa langueur, et nous laisse entendre l'un des titres qui ont été interprétés par le groupe lors de leur tournée. Et, comme pour faire taire tous ceux qui ont médit et maudit l'opus précédent, c'est 3-D qui semble finir seul l'album, sur le morceau le plus long, le seul à dépasser les sept minutes (d'ailleurs, je suis certain qu'il rentrerait parfaitement sur 100th Window, même si uniquement en ultime position).
Voilà. Tout ça pour ça. Un album qui n'a pas encore assez vécu pour être un chef-d'œuvre. Il ne le sera peut-être jamais. Une chose est sure, il répond parfaitement, non pas à nos attentes, mais à celles du groupe : oui, on dirait bien que ces gars-là n'en font qu'à leur tête. Et s'il y a une chose dont presque tout le monde ne pouvait que douter, c'était d'un tel retour en force. Pourtant, les concerts donnés depuis plus de cinq ans nous l'annonçaient, et continuent d'annoncer que la suite pourrait être encore plus terrible. Qu'elle soit ou non. Et après quelques unes des îles de cet archipel, le groupe va nous permettre d'aller en visiter quelques autres grâce à un nouvel EP à venir un de ces jours : c'est-à-dire, quand ils le souhaiteront. Nous voici encore à attendre... alors que nous avons déjà largement de quoi en profiter.
Excellent ! 18/20
Posté le 30 mars 2010 à 17 h 25 |
Il aura fallu 7 longues années à Massive Attack pour enfin sortir le successeur du controversé The 100th Window. Cela faisait pourtant un moment que le groupe était à l'œuvre mais les bristoliens se sont avant tout attachés à aller au bout de leur démarche, quitte à repousser à plusieurs reprises le disque en question.
Cependant, le fan assidu aura relativement peu de surprises une fois Heligoland sur la platine et pour cause, entre les titres figurants sur le Splitting The Atom EP sorti fin 2009 et les autres morceaux joués en avant première sur les dates de 2008 et 2009, l'essentiel était déjà connu.
Pour autant, on attendait de voir comment tout cela se goupillerait et bien sûr, de découvrir les derniers titres restés secrets.
Robert Del Naja l'avait annoncé, Heligoland serait un album sous le signe de la collaboration, si bien que l'on ne sera finalement guère étonné de découvrir l'impressionnante liste de featurings de ce nouvel effort : Martina Topley Bird, Hope Sandoval, Damon Albarn, Guey Harvey, Tunde Adebimpe ou encore le fidèle Horace Andy. Autant dire que du beau monde s'est croisé dans les studios du gang de Bristol.
3D nous avait également fait savoir que ce nouveau disque serait plus brut et épuré que son prédécesseur. "Pray For Rain", qui ouvre Heligoland, confirme immédiatement ces dires. Le titre repose essentiellement sur une ligne de piano soutenue par une rythmique assez simple et par la voix de Tunde Adebimpe. Si la chanson laisse une certaine impression de froideur, il n'empêche qu'elle est fort réussie. "Pray For Rain" fait un peu office de pont entre The 100th Window et Heligoland.
La suite s'avère plus chaleureuse, du moins le temps de "Babel", chanté par Martina Topley-Bird. Un bon titre que les bristoliens semblent tout de même avoir composé en roue-libre. La chanteuse s'illustre finalement davantage sur "Psyche", titre mélancolique, court et efficace.
Dans l'ensemble, les ambiances sont assez variées sans nuire pour autant à la cohérence du disque. "Girl I Love You" impressionne en parvenant à faire cohabiter le chant presque sensuel du vieux Rastaman Horace Andy, avec des cuivres aux sonorités graves donnant l'impression que le ciel se couvre d'immenses nuages noirs. L'instant d'après, une ambiance quasi orientale prend le relais et éclaircit le firmament. Et si ce morceau ne s'avère pas aussi intense sur disque que sur scène, on peut néanmoins affirmer qu'il reste une des plus grandes réussites de cet opus.
On retrouve Horace Andy avec 3D et Grant Marshall sur le déjà connu "Splitting The Atom". Le morceau repose sur un sample répétitif mais évolue lentement, sans que l'on s'en aperçoive vraiment, vers une fin somptueuse composée de chœurs angéliques et de nappes de synthés du meilleur effet.
Et puis difficile de ne pas évoquer le single "Paradise Circus", surement la meilleure surprise parmi les titres qui n'avaient pas filtré avant la sortie de l'album. A l'instar de "Pray For Rain", et peut-être même plus encore, on fait ici dans le minimalisme, avec une mélodie et une rythmique simples mais accrocheuses. La voix de Hope Sandoval (qui se confond facilement avec celle de Martina Topley-Bird d'ailleurs) fait le reste et on se laisse tranquillement happer comme dans un doux songe.
Sur 10 titres seulement, le disque ne contient malheureusement pas que des chefs d'œuvre.
Le tant attendu featuring de Damon Albarn va diviser. "Saturday Come Slow" n'est pas mauvais mais nécessite un peu de temps. On retiendra une mélodie réussie et la voix du chanteur de Blur qui fait toujours son effet.
Drôles d'impressions également que nous laissent "Flat Of The Blade" et "Rush Minute" : deux compositions pas foncièrement mauvaises mais qui écoute après écoute nous laissent le désagréable sentiment qu'il ne s'y passe pas grand-chose.
Heureusement, "Atlas Air", connu auparavant sous le nom de "Marakesh", vient clôturer l'album de manière convaincante. Avec son "riff" électro old-school et sa rythmique rentre-dedans, le morceau, peut-être un peu long tout de même, fait mouche. Il s'agit du reste d'un de ces quelques titres de Massive Attack à écouter bien fort, notamment pour sa puissante partie finale.
A l'instar de The 100th Window, Heligoland risque de ne pas faire l'unanimité. Difficile d'imaginer qu'il marquera son époque comme "Blue Lines" ou "Mezzanine" l'ont fait.
Pour autant, quand bien même il lui ait fallu du temps, le groupe anglais fait ici preuve une fois encore d'une grande maîtrise. Et la multiplication des écoutes nous confortent dans cette impression.
On aurait certes aimé que sur un disque contenant 10 titres, il n'y ait pas de "creux", mais l'ensemble demeure suffisamment solide pour que l'on se dise qu'après 20 ans de carrière, Massive Attack vieillit plutôt bien.
Cependant, le fan assidu aura relativement peu de surprises une fois Heligoland sur la platine et pour cause, entre les titres figurants sur le Splitting The Atom EP sorti fin 2009 et les autres morceaux joués en avant première sur les dates de 2008 et 2009, l'essentiel était déjà connu.
Pour autant, on attendait de voir comment tout cela se goupillerait et bien sûr, de découvrir les derniers titres restés secrets.
Robert Del Naja l'avait annoncé, Heligoland serait un album sous le signe de la collaboration, si bien que l'on ne sera finalement guère étonné de découvrir l'impressionnante liste de featurings de ce nouvel effort : Martina Topley Bird, Hope Sandoval, Damon Albarn, Guey Harvey, Tunde Adebimpe ou encore le fidèle Horace Andy. Autant dire que du beau monde s'est croisé dans les studios du gang de Bristol.
3D nous avait également fait savoir que ce nouveau disque serait plus brut et épuré que son prédécesseur. "Pray For Rain", qui ouvre Heligoland, confirme immédiatement ces dires. Le titre repose essentiellement sur une ligne de piano soutenue par une rythmique assez simple et par la voix de Tunde Adebimpe. Si la chanson laisse une certaine impression de froideur, il n'empêche qu'elle est fort réussie. "Pray For Rain" fait un peu office de pont entre The 100th Window et Heligoland.
La suite s'avère plus chaleureuse, du moins le temps de "Babel", chanté par Martina Topley-Bird. Un bon titre que les bristoliens semblent tout de même avoir composé en roue-libre. La chanteuse s'illustre finalement davantage sur "Psyche", titre mélancolique, court et efficace.
Dans l'ensemble, les ambiances sont assez variées sans nuire pour autant à la cohérence du disque. "Girl I Love You" impressionne en parvenant à faire cohabiter le chant presque sensuel du vieux Rastaman Horace Andy, avec des cuivres aux sonorités graves donnant l'impression que le ciel se couvre d'immenses nuages noirs. L'instant d'après, une ambiance quasi orientale prend le relais et éclaircit le firmament. Et si ce morceau ne s'avère pas aussi intense sur disque que sur scène, on peut néanmoins affirmer qu'il reste une des plus grandes réussites de cet opus.
On retrouve Horace Andy avec 3D et Grant Marshall sur le déjà connu "Splitting The Atom". Le morceau repose sur un sample répétitif mais évolue lentement, sans que l'on s'en aperçoive vraiment, vers une fin somptueuse composée de chœurs angéliques et de nappes de synthés du meilleur effet.
Et puis difficile de ne pas évoquer le single "Paradise Circus", surement la meilleure surprise parmi les titres qui n'avaient pas filtré avant la sortie de l'album. A l'instar de "Pray For Rain", et peut-être même plus encore, on fait ici dans le minimalisme, avec une mélodie et une rythmique simples mais accrocheuses. La voix de Hope Sandoval (qui se confond facilement avec celle de Martina Topley-Bird d'ailleurs) fait le reste et on se laisse tranquillement happer comme dans un doux songe.
Sur 10 titres seulement, le disque ne contient malheureusement pas que des chefs d'œuvre.
Le tant attendu featuring de Damon Albarn va diviser. "Saturday Come Slow" n'est pas mauvais mais nécessite un peu de temps. On retiendra une mélodie réussie et la voix du chanteur de Blur qui fait toujours son effet.
Drôles d'impressions également que nous laissent "Flat Of The Blade" et "Rush Minute" : deux compositions pas foncièrement mauvaises mais qui écoute après écoute nous laissent le désagréable sentiment qu'il ne s'y passe pas grand-chose.
Heureusement, "Atlas Air", connu auparavant sous le nom de "Marakesh", vient clôturer l'album de manière convaincante. Avec son "riff" électro old-school et sa rythmique rentre-dedans, le morceau, peut-être un peu long tout de même, fait mouche. Il s'agit du reste d'un de ces quelques titres de Massive Attack à écouter bien fort, notamment pour sa puissante partie finale.
A l'instar de The 100th Window, Heligoland risque de ne pas faire l'unanimité. Difficile d'imaginer qu'il marquera son époque comme "Blue Lines" ou "Mezzanine" l'ont fait.
Pour autant, quand bien même il lui ait fallu du temps, le groupe anglais fait ici preuve une fois encore d'une grande maîtrise. Et la multiplication des écoutes nous confortent dans cette impression.
On aurait certes aimé que sur un disque contenant 10 titres, il n'y ait pas de "creux", mais l'ensemble demeure suffisamment solide pour que l'on se dise qu'après 20 ans de carrière, Massive Attack vieillit plutôt bien.
Très bon 16/20
Posté le 11 septembre 2010 à 15 h 45 |
La silhouette de cette machine imposante qu'est Massive Attack peut légitimement agacer. Pourtant, derrière ce nom devenu quasi logo, gronde une démarche artistique à la puissance d'inspiration louable.
Heligoland révèle le don de toucher et d'aller au plus profond de ce qui se cache. La capacité à dessiner l'invisible, rendre l'obscur à la clarté.
Cette fois encore, les rituels sont assurés et les invités se succèdent pour interpréter d'inclassables pièces hypnotiques.
De plus près, une personnalité forte se garde, habitée par la présence de perles, dont "Paradise Circus". Ce titre étrange cache un bijou d'une rare beauté à la mélancolie douce et malsaine. Le pêché n'est pas loin, l'esprit est tiraillé entre fascination et crainte.
Heligoland est une perte de contrôle totale, et la force émotionnelle dégagée achève tout scepticisme.
La plongée est une chute dans un univers irréel, opaque et froid. Plus que jamais noir.
Heligoland révèle le don de toucher et d'aller au plus profond de ce qui se cache. La capacité à dessiner l'invisible, rendre l'obscur à la clarté.
Cette fois encore, les rituels sont assurés et les invités se succèdent pour interpréter d'inclassables pièces hypnotiques.
De plus près, une personnalité forte se garde, habitée par la présence de perles, dont "Paradise Circus". Ce titre étrange cache un bijou d'une rare beauté à la mélancolie douce et malsaine. Le pêché n'est pas loin, l'esprit est tiraillé entre fascination et crainte.
Heligoland est une perte de contrôle totale, et la force émotionnelle dégagée achève tout scepticisme.
La plongée est une chute dans un univers irréel, opaque et froid. Plus que jamais noir.
Parfait 17/20
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