Wilco
Cruel Country |
Label :
DBpm Records |
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Cela fait deux fois que cela se produit en un an et on ne saurait dire depuis quand ce n'était pas arrivé : un groupe plutôt bien établi sort l'air de rien un double album absolument délicieux. L'air de rien... ou presque, l'accueil est favorable, les chroniqueurs barbus avec des lunettes à grosses montures et chemise de bucheron l'écrivent du bout des doigts mais avec la même réserve qu'une prise de décision dans une réunion de projet. Oui, oui c'est très bien. Pas faux, c'est un bel album. Mais personne ne semble prendre la mesure du truc alors qu'on parle d'un vieux cheval de bataille des discussions de musique : le double album qui selon les clichés bien en place eut été mieux s'il n'était que simple, il peut aussi être un peu trop auto-indulgent, certains sont les seuls intégralement réussis de A à Z (mais alors vraiment les seuls, faut pas déconner) ... Mais étrange époque donc ces doubles albums réussis sont traités avec autant d'enthousiasme qu'une pizza livrée par ubereats. Cependant dans ce cerveau on pense que s'esbaudir c'est beau. Dire tout le bien qu'on pense lorsqu'on le pense, c'est être honnête avec soi-même. Alors oui, ce nouveau Wilco est fantastique. Comme l'est Coral Island. D'une simplicité enfantine : que des belles chansons. Jeff Tweedy y livre ce qu'il va finir par falloir appeler des tweedismes ("there's no middle when the other side would rather kill than compromise", "It takes a lifetime to find a life like the life you had in mind", "I've been through hell on my way to hell", "From what I see on my TV there isn't any point in being free when there's nowhere else you'd rather be", ce genre), le groupe joue avec une délicieuse délicatesse les compositions toujours plus tendres de Tweedy qu'elles soient ambitieuses comme "The Empty Condor" ou "Many Worlds", réservées ("Ambulance", "Darkness Is Cheap") et toujours avec des mélodies à se damner ("Hints", "All Across The World", "Tonight's the Day", "Story To Tell"). Ah oui il y a un adjectif rodant qui peut faire peur : country. Il doit bien y avoir un peu de banjo par-ci et de pedal steel par là mais Cruel Country navigue dans des eaux soniques plus proches de Sky Blue Sky que de Joe Exotic.
Il y a comme une sorte de facilité qui émane de Cruel Country, un style et une écriture si maitrisés que cela semble naturel pour Wilco -après plus de 30 ans de songwriting- d'enchainer une vingtaine des chansons à la fois évidentes, immédiates mais aux recoins tortueux dans une ambiance où l'on ignore si le soleil se lève ou se couche (même si la conclusion du disque semble assez pessimiste...). "Je me suis battu avec moi-même uniquement pour avoir une histoire à raconter" chante Tweedy. Et quelle histoire...
Il y a comme une sorte de facilité qui émane de Cruel Country, un style et une écriture si maitrisés que cela semble naturel pour Wilco -après plus de 30 ans de songwriting- d'enchainer une vingtaine des chansons à la fois évidentes, immédiates mais aux recoins tortueux dans une ambiance où l'on ignore si le soleil se lève ou se couche (même si la conclusion du disque semble assez pessimiste...). "Je me suis battu avec moi-même uniquement pour avoir une histoire à raconter" chante Tweedy. Et quelle histoire...
Parfait 17/20 | par Granpa |
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