Thee Oh Sees
The Master's Bedroom Is Worth Spending A Night In |
Label :
Castle Face |
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Cette chronique n'aura pour seule ambition que de rétablir une injustice : l'absence de cet album sur ce site. Déjà, parce qu'il m'aurait été regrettable de ne pas vous infliger la vue de cette immonde pochette. Ensuite, parce que la musique qui se cache derrière est d'une facture orgasmique. Enfin, parce que les Thee Oh Sees, c'est quand même toute une affaire à laquelle tout un chacun devrait, il me semble, être un tant soit peu familier.
Remise en contexte. En 2008, l'épileptique John Dwyer s'est creusé une place de renom sur la scène garage californienne, entamant et épuisant jusqu'à plus soif une foule de projets. Pink & Brown, Coachwhips, The Hospitals, Yikes! ... La liste s'étire au loin, car l'acharnement du musicien ne connaît guère de limites. Au détour d'un coffee-shop, il devient ami avec une certaine Brigid Dawson, belle plante et artiste peintre de son état qui se laisse tantôt pousser à la chansonnette, et en compagnie de laquelle il enregistrera The Cool Death of Island Raiders en 2006. L'année suivante, un vendeur de revues pornos au doux (sur)nom de Petey Dammit! rejoint l'aventure en tant que bassiste, ainsi que Mike Shoun, cogneur de fûts et amateur d'amphétamines.
Le tableau est dressé, la machine peut (enfin) décoller. Car jusqu'ici, Dwyer s'était "contenté" de mener une aventure essentiellement "solo", changeante en apparence au gré des défilés successifs de musiciens, mais demeurant avant tout son bébé. Avec cette nouvelle formation, l'histoire Thee Oh Sees devient une affaire familiale.
Et une famille prête à en découdre. Dès "Block Of Ice", un son de guitare âpre prend à la gorge, et la batterie martèle méthodiquement. Le duo de voix Dwyer/Dawson se joint à la fête, la guitare basse assure les arrières, et nous voilà entrainés dans une petite aventure garage-rock des plus excitantes qui soit. Derrière chaque titre, énigmatique au demeurant, se cache une mélodie instinctivement pop (voix en fausset, groove upbeat) marinée dans une ambiance garage des plus poisseuses, feedbacks déglingués et delays assourdissants au rendez-vous.
Soucieux de délivrer au mieux l'énergie ainsi construite, les quatre comparses enregistreront l'album dans des conditions "live", à l'unisson et en une prise, d'où nombre de faux pas.
En gros, on se prend tout dans la face, que ça nous plaise ou non. On vogue entre des riffs joyeusement carnassiers ("Visit Colonel", "Grease 2") à des mélodies plus pachydermiques ("Two Drummers Disappear", référence directe à l'organisation rythmique de la chanson, "Graveyard Drug Party", "Grease"). On assiste à de l'exercice de style purement garage ("Adult Acid" et "Poison Finger" n'auraient pas dépareillés sur la BO d'un Tarantino) ainsi qu'un petit coup de génie avec le titre éponyme, d'une limpidité aguicheuse.
Inutile de tout décrire, la triplette d'intro suffit amplement à annoncer la couleur, à vous de voir si le voyage vous tente ou non. Du coté de la bande en question, il durera environ 6 ans avant une refonte totale de la formation aux alentours de 2014.
Cependant, je ne saurais que trop vous conseiller de vous ruer aux imparables orgies que sont leurs concerts, surtout à l'heure d'aujourd'hui où la bande à Dwyer atteint des sommets de fureur krautrock ... Mais c'est une autre histoire.
Remise en contexte. En 2008, l'épileptique John Dwyer s'est creusé une place de renom sur la scène garage californienne, entamant et épuisant jusqu'à plus soif une foule de projets. Pink & Brown, Coachwhips, The Hospitals, Yikes! ... La liste s'étire au loin, car l'acharnement du musicien ne connaît guère de limites. Au détour d'un coffee-shop, il devient ami avec une certaine Brigid Dawson, belle plante et artiste peintre de son état qui se laisse tantôt pousser à la chansonnette, et en compagnie de laquelle il enregistrera The Cool Death of Island Raiders en 2006. L'année suivante, un vendeur de revues pornos au doux (sur)nom de Petey Dammit! rejoint l'aventure en tant que bassiste, ainsi que Mike Shoun, cogneur de fûts et amateur d'amphétamines.
Le tableau est dressé, la machine peut (enfin) décoller. Car jusqu'ici, Dwyer s'était "contenté" de mener une aventure essentiellement "solo", changeante en apparence au gré des défilés successifs de musiciens, mais demeurant avant tout son bébé. Avec cette nouvelle formation, l'histoire Thee Oh Sees devient une affaire familiale.
Et une famille prête à en découdre. Dès "Block Of Ice", un son de guitare âpre prend à la gorge, et la batterie martèle méthodiquement. Le duo de voix Dwyer/Dawson se joint à la fête, la guitare basse assure les arrières, et nous voilà entrainés dans une petite aventure garage-rock des plus excitantes qui soit. Derrière chaque titre, énigmatique au demeurant, se cache une mélodie instinctivement pop (voix en fausset, groove upbeat) marinée dans une ambiance garage des plus poisseuses, feedbacks déglingués et delays assourdissants au rendez-vous.
Soucieux de délivrer au mieux l'énergie ainsi construite, les quatre comparses enregistreront l'album dans des conditions "live", à l'unisson et en une prise, d'où nombre de faux pas.
En gros, on se prend tout dans la face, que ça nous plaise ou non. On vogue entre des riffs joyeusement carnassiers ("Visit Colonel", "Grease 2") à des mélodies plus pachydermiques ("Two Drummers Disappear", référence directe à l'organisation rythmique de la chanson, "Graveyard Drug Party", "Grease"). On assiste à de l'exercice de style purement garage ("Adult Acid" et "Poison Finger" n'auraient pas dépareillés sur la BO d'un Tarantino) ainsi qu'un petit coup de génie avec le titre éponyme, d'une limpidité aguicheuse.
Inutile de tout décrire, la triplette d'intro suffit amplement à annoncer la couleur, à vous de voir si le voyage vous tente ou non. Du coté de la bande en question, il durera environ 6 ans avant une refonte totale de la formation aux alentours de 2014.
Cependant, je ne saurais que trop vous conseiller de vous ruer aux imparables orgies que sont leurs concerts, surtout à l'heure d'aujourd'hui où la bande à Dwyer atteint des sommets de fureur krautrock ... Mais c'est une autre histoire.
Excellent ! 18/20 | par Lulum |
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