Thee Oh Sees
Intercepted Messages |
Label :
In The Red |
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C'est sous le nom Oh Sees que John Dwyer, leader un peu fou furieux de son projet garage originaire de San Francisco, décide de sortir l'album Intercepted Messages en août 2023.
Comme me le faisait remarquer mon frère, depuis quelques temps, Oh Sees tente de renvoyer la balle à King Gizzard : explorations de styles, formation à deux batteries et maintenant, album de synthpunk (alors que les australiens annoncent un album "100% synthétique" pour la fin de l'année 2023). Pas tellement bizarre quand on sait à quel point les fans de garage rock des années 2020 se tirent dans les pattes pour trouver le grand gagnant du "meilleur groupe rock" ces derniers temps... Mais bon, quand on voit "album synthétique" et "groupe garage", on se dit dans un premier temps que ça n'augure rien de bon.
Alors que Oh Sees (ou Thee Oh Sees, ou OCS) nous avait plutôt habitué à du garage psyché aux orientations parfois punk hardcore (le dernier album en date, par exemple, A Foul Form, sorti en 2022), voila que Dwyer et sa bande nous sortent 12 titres plus proches des Units ou de Devo que des Dead Kennedys (pour rester dans le californien).
C'est évidemment pas pour me déplaire : de "Stunner" jusque "LADWP Hold", nous avons là un gratin de punk à la sauce synthétique mélodique pas dépourvue de goût. Mais attention, pas question pour Dwyer de se transformer en robot pour autant, il préfère toujours évoquer ses sujets "sexe, drogue et rock'n'roll" qui font aussi tout le "charme" de son projet. Je retiens quelque coups d'éclats sur ce disque, à commencer par "Die Laughing", un gros bazar rythmique avec une base funky entrecoupée de bleeps synthétiques aléatoires, de cris d'australopithèque irradiés et de percées de guitare à la Devo période Duty Now For The Future. Un bon résumé du synthpunk, donc.
Oh Sees présentent également une reprise du "Fish Needs A Bike" du groupe jazzfunk mancunien Blurt, également reprise cette année par leurs contemporains anglais (et tout aussi génialement barrés) de Snapped Ankles. Si les anglais en font un morceau presque techno, les Oh Sees gardent leur essence punk tout en profitant d'une occasion pour faire une tentative no-wave puisque le morceau présente un véritable saxophone. Le morceau suivant, "Goon", est certainement ce que les Oh Sees ont fait de plus pop depuis une bonne paire d'années, avec un vrai refrain accrocheur et un côté urgent qui fait dire que finalement, les années 1980 n'ont pas l'air si "nazes" que ça pour les fans de rock. Enfin, "Always At Night" surprends complètement. Je me souviens encore de ma première écoute, sur le cul en voyant la pochette et le nom du groupe. Ce titre, lente ballade mélancolique presque entièrement construite autour de synthés évoque davantage The Cars ou The Stranglers qu'un groupe garage punk de San Francisco. Cela étant dit, ça prouve à quel point John Dwyer est capable de se réinventer. Le dernier titre, "LADWP Hold" est dans le même esprit, boites à rythmes (!) et Yamaha DX7 à l'appui...
Difficile donc de juger Intercepted Messages.
Est-ce une tentative de changer totalement d'atmosphère ? De surfer sur une "vibe" du moment ? Ou est-ce juste un pied de nez à King Gizzard ? Dans tous les cas, c'est un excellent album dans l'ensemble, et même si je n'ai pas fait de focus sur les autres titres, ils sont tous globalement excellents et font de cet LP une des meilleures surprises de l'année pour moi. Intercepted Messages risque certainement de ne pas plaire à certains fans du groupe, mais c'est pour moi une merveilleuse porte d'entrée dans leur univers si barré.
Comme me le faisait remarquer mon frère, depuis quelques temps, Oh Sees tente de renvoyer la balle à King Gizzard : explorations de styles, formation à deux batteries et maintenant, album de synthpunk (alors que les australiens annoncent un album "100% synthétique" pour la fin de l'année 2023). Pas tellement bizarre quand on sait à quel point les fans de garage rock des années 2020 se tirent dans les pattes pour trouver le grand gagnant du "meilleur groupe rock" ces derniers temps... Mais bon, quand on voit "album synthétique" et "groupe garage", on se dit dans un premier temps que ça n'augure rien de bon.
Alors que Oh Sees (ou Thee Oh Sees, ou OCS) nous avait plutôt habitué à du garage psyché aux orientations parfois punk hardcore (le dernier album en date, par exemple, A Foul Form, sorti en 2022), voila que Dwyer et sa bande nous sortent 12 titres plus proches des Units ou de Devo que des Dead Kennedys (pour rester dans le californien).
C'est évidemment pas pour me déplaire : de "Stunner" jusque "LADWP Hold", nous avons là un gratin de punk à la sauce synthétique mélodique pas dépourvue de goût. Mais attention, pas question pour Dwyer de se transformer en robot pour autant, il préfère toujours évoquer ses sujets "sexe, drogue et rock'n'roll" qui font aussi tout le "charme" de son projet. Je retiens quelque coups d'éclats sur ce disque, à commencer par "Die Laughing", un gros bazar rythmique avec une base funky entrecoupée de bleeps synthétiques aléatoires, de cris d'australopithèque irradiés et de percées de guitare à la Devo période Duty Now For The Future. Un bon résumé du synthpunk, donc.
Oh Sees présentent également une reprise du "Fish Needs A Bike" du groupe jazzfunk mancunien Blurt, également reprise cette année par leurs contemporains anglais (et tout aussi génialement barrés) de Snapped Ankles. Si les anglais en font un morceau presque techno, les Oh Sees gardent leur essence punk tout en profitant d'une occasion pour faire une tentative no-wave puisque le morceau présente un véritable saxophone. Le morceau suivant, "Goon", est certainement ce que les Oh Sees ont fait de plus pop depuis une bonne paire d'années, avec un vrai refrain accrocheur et un côté urgent qui fait dire que finalement, les années 1980 n'ont pas l'air si "nazes" que ça pour les fans de rock. Enfin, "Always At Night" surprends complètement. Je me souviens encore de ma première écoute, sur le cul en voyant la pochette et le nom du groupe. Ce titre, lente ballade mélancolique presque entièrement construite autour de synthés évoque davantage The Cars ou The Stranglers qu'un groupe garage punk de San Francisco. Cela étant dit, ça prouve à quel point John Dwyer est capable de se réinventer. Le dernier titre, "LADWP Hold" est dans le même esprit, boites à rythmes (!) et Yamaha DX7 à l'appui...
Difficile donc de juger Intercepted Messages.
Est-ce une tentative de changer totalement d'atmosphère ? De surfer sur une "vibe" du moment ? Ou est-ce juste un pied de nez à King Gizzard ? Dans tous les cas, c'est un excellent album dans l'ensemble, et même si je n'ai pas fait de focus sur les autres titres, ils sont tous globalement excellents et font de cet LP une des meilleures surprises de l'année pour moi. Intercepted Messages risque certainement de ne pas plaire à certains fans du groupe, mais c'est pour moi une merveilleuse porte d'entrée dans leur univers si barré.
Très bon 16/20 | par EmixaM |
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