Simon Joyner
Lost With The Lights On |
Label :
Jagjaguwar |
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Regardez un peu cette pochette. Le vent qui fait vibrer les branches d'arbres squelettiques. L'odeur d'une cheminée l'hiver. La tristesse des journées qui se raccourcissent. Simon Joyner, comme avant lui Townes Van Zandt ou Leonard Cohen, a bâti sa (trop) discrète carrière de songwriter sur le détail mélancolique, l'image douce-amère et le passage du temps. Il est juste plus facile de s'identifier au quotidien de ce modeste troubadour du Nebraska qu'à celui de ses illustres modèles.
Ce huitième album (si l'on ne compte pas les divers EPs, lives, collaborations, side-projects) est le même que les précédents. Même groupe (on citera notamment Jim White, membre des Dirty Three et également collaborateur de Will Oldham et Cat Power). Même longues ballades qui s'articulent doucement autour de la voix brinquebalante du chanteur. Même ambiance de saloon après l'heure de fermeture, avant que l'on vide les cendriers, alors qu'on se partage la dernière bouteille de whisky. Même considérations sur une vie de regrets, de rédemption puis de rechute. Mêmes motifs des saisons, des heures de la journée et des lieux où nos cœurs sont restés ("Evening Song To Sally").
Toujours la même chose mais avec à chaque fois son lot de trouvailles textuelles et sonores. De malines références à Dylan par-ci ("Dreams Of Saint Teresa" et sa dimension liturgique héritière du "St Augustine"), quelques riffs électriques qui virevoltent par là ("Happy Woman"). Comme avec Cohen, ça se lit autant que ça s'écoute, ça nous renvoie à nos propres images hivernales, à nos propres obsessions. Jusqu'au final "Forgotten Blues", la pièce de résistance, l'extrait qu'on choisirait pour un best-of, une épopée confessionnelle qui aurait eu sa place sur Blood On The Tracks et permet à l'orchestre de briller par fulgurances autour de notre narrateur désabusé : "all the things that i wrote/my narcissist tricks/i remember each one/they all make me sick".
Lost With The Lights On est le huitième chapitre d'un poète qui nous raconte sa vie et, si l'on partage sa sensibilité et qu'on aime souffrir élégamment, s'invite dans la nôtre.
Ce huitième album (si l'on ne compte pas les divers EPs, lives, collaborations, side-projects) est le même que les précédents. Même groupe (on citera notamment Jim White, membre des Dirty Three et également collaborateur de Will Oldham et Cat Power). Même longues ballades qui s'articulent doucement autour de la voix brinquebalante du chanteur. Même ambiance de saloon après l'heure de fermeture, avant que l'on vide les cendriers, alors qu'on se partage la dernière bouteille de whisky. Même considérations sur une vie de regrets, de rédemption puis de rechute. Mêmes motifs des saisons, des heures de la journée et des lieux où nos cœurs sont restés ("Evening Song To Sally").
Toujours la même chose mais avec à chaque fois son lot de trouvailles textuelles et sonores. De malines références à Dylan par-ci ("Dreams Of Saint Teresa" et sa dimension liturgique héritière du "St Augustine"), quelques riffs électriques qui virevoltent par là ("Happy Woman"). Comme avec Cohen, ça se lit autant que ça s'écoute, ça nous renvoie à nos propres images hivernales, à nos propres obsessions. Jusqu'au final "Forgotten Blues", la pièce de résistance, l'extrait qu'on choisirait pour un best-of, une épopée confessionnelle qui aurait eu sa place sur Blood On The Tracks et permet à l'orchestre de briller par fulgurances autour de notre narrateur désabusé : "all the things that i wrote/my narcissist tricks/i remember each one/they all make me sick".
Lost With The Lights On est le huitième chapitre d'un poète qui nous raconte sa vie et, si l'on partage sa sensibilité et qu'on aime souffrir élégamment, s'invite dans la nôtre.
Parfait 17/20 | par Dylanesque |
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