The Dillinger Escape Plan
Dissociation |
Label :
Party Smasher |
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Les monstres du Brutal Mathcore repointent le bout de leur hypoténuse. Un nouvel album de The Dillinger Escape Plan, c'est toujours une fête, même si elle ne virera plus jamais aux carnages que furent Under the Running Board et Calculating Infinity. Cela dit, dès les premières écoutes, Dissociation me séduit bien plus que le dernier en date : One of Us Is the Killer. En effet, si les mecs sont toujours des tueurs pour balancer des plans techniques ahurissants, le gros plus est l'abandon des penchants trop mélodiques, limite Punk à roulettes, qui émaillaient les sorties précédentes. Le mélange entre brutalité et expérimentation me semble ici bien plus abouti et même si la voix de Greg Puciato me rappelle toujours autant les envolées hystériques d'un Mike Patton, je n'ai plus le sentiment d'écouter les hurlements d'un clone.
On retrouve donc sur Dissociation tout ce qui fait la classe des Américains. Des déboulés de dingues ("Limerent Death", "Low Feels Blvd") qui nous renvoient directement à Miss Machine, de l'Electro expérimentale ("Fugue"), des passages qui me font penser à Mr. Bungle ou au dernier Tomahawk (Oddfellows) mais surtout des développements dignes du meilleur Rock Progressif, un peu à la manière d'un Between the Buried and Me.
Alors, est-ce que toutes ces références font que The Dillinger Escape Plan a perdu son identité ? Non. Je dirais plutôt que l'évolution de la formation fait que son style se rapproche aujourd'hui d'une scène moins typiquement Hardcore, l'aisance des musiciens leur permettant d'explorer à fond des univers musicaux qu'ils n'avaient jusqu'alors qu'effleurés. Et le résultat déboîte. Micros riffs ahurissants, rythmiques au carré, hurlements sadiques, mélodies tordues, fondues, distordues ("Surrogate"), ça faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir. Il faut dire que chaque titre est d'une richesse assez bluffante, tant au niveau des parties d'une brutalité rare que des arrangements harmoniques, le groupe atteignant une maîtrise parfaite du juste dosage de chaque élément. Le furieux l'est encore plus, les accalmies n'ont plus le goût d'une adolescence tardive, la beauté de certains titres ("Dissociation") a enfin atteint sa maturité, tout cela faisant de Dissociation l'album que j'attendais depuis 2004. Un gros pavé dans la gueule.
On retrouve donc sur Dissociation tout ce qui fait la classe des Américains. Des déboulés de dingues ("Limerent Death", "Low Feels Blvd") qui nous renvoient directement à Miss Machine, de l'Electro expérimentale ("Fugue"), des passages qui me font penser à Mr. Bungle ou au dernier Tomahawk (Oddfellows) mais surtout des développements dignes du meilleur Rock Progressif, un peu à la manière d'un Between the Buried and Me.
Alors, est-ce que toutes ces références font que The Dillinger Escape Plan a perdu son identité ? Non. Je dirais plutôt que l'évolution de la formation fait que son style se rapproche aujourd'hui d'une scène moins typiquement Hardcore, l'aisance des musiciens leur permettant d'explorer à fond des univers musicaux qu'ils n'avaient jusqu'alors qu'effleurés. Et le résultat déboîte. Micros riffs ahurissants, rythmiques au carré, hurlements sadiques, mélodies tordues, fondues, distordues ("Surrogate"), ça faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir. Il faut dire que chaque titre est d'une richesse assez bluffante, tant au niveau des parties d'une brutalité rare que des arrangements harmoniques, le groupe atteignant une maîtrise parfaite du juste dosage de chaque élément. Le furieux l'est encore plus, les accalmies n'ont plus le goût d'une adolescence tardive, la beauté de certains titres ("Dissociation") a enfin atteint sa maturité, tout cela faisant de Dissociation l'album que j'attendais depuis 2004. Un gros pavé dans la gueule.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
Posté le 12 novembre 2017 à 10 h 02 |
Non mais attendez les mecs, "dissociation" ? Vous êtes sérieux ? Que s'est-il passé entre l'ambition intenable du premier album et la froide honnêteté de celui-ci ? Vous ne pouvez pas me faire ce coup là. Point barre. D'abord, je suis très mauvais joueur. Quand je prophétise quelque chose, j'aime assez qu'on le respecte ! J'ai fait monter les enchères et vous me mettez dans la merde là... "Création d'un monde nouveau sur les cendres dispersées de l'ancienne méthode inventée quinze ans plus tôt", c'est à croire que vous ne m'avez pas lu. Franchement, je ne pensais pas que vous vous en tiendriez aux cendres...
Ensuite, votre album testamentaire, qui en voudra ? Je pose la question sérieusement. Votre héritage, c'est au mieux le nécronomicon du hardcore et, grâce en soit rendue à Sam Raimi, on sait très bien ce qui se passerai si un débile vulgaire mettait la main dessus. Alors qu'est-ce que çà veut dire, c'est fini, vraiment ? Un dernier tour, qui consiste à balancer le moindre de ses secrets sans scrupule, comme le ferait un magicien suicidaire, tout porte à croire que c'est çà que vous nous proposez. On se doutait bien que vous aviez dû entendre du Mahavishnu Orchestra et que le jeu de John McLaughlin n'était pas étranger à Ben Wienmann. On savait déjà que vous étiez, d'une certaine manière, les jumeaux indépassables d'Aphex Twin, que vous ne détestiez pas la musique de film, qu'il doit y avoir un t-shirt cynic soigneusement plié au fond du tiroir de gauche de la commode, que Chino Moreno est venu faire le con sur scène avec vous ... Et pourtant, tout acte testamentaire d'un créateur recèle une indicible beauté, comme le vôtre. On sent bien que vous n'avez pas eu l'intention de lâcher le bébé comme çà. Il y a, bien évidemment, en creux, comme des recommandations qui finissent par esquisser ce qu'aurait pû, ce qu'aurait dû devenir votre musique. Mais voilà, il faut avoir la force, le mojo... Qui peut vous en vouloir ? "Finding a way to die alone". La mort vous a bel et bien rattrapé. La vérité, c'est que j'ai les boules, parce qu'une époque s'achève. Vous laissez un grand vide les gars, et c'est pas demain que quelqu'un aura les couilles d'assumer un tel parti pris.
Ensuite, votre album testamentaire, qui en voudra ? Je pose la question sérieusement. Votre héritage, c'est au mieux le nécronomicon du hardcore et, grâce en soit rendue à Sam Raimi, on sait très bien ce qui se passerai si un débile vulgaire mettait la main dessus. Alors qu'est-ce que çà veut dire, c'est fini, vraiment ? Un dernier tour, qui consiste à balancer le moindre de ses secrets sans scrupule, comme le ferait un magicien suicidaire, tout porte à croire que c'est çà que vous nous proposez. On se doutait bien que vous aviez dû entendre du Mahavishnu Orchestra et que le jeu de John McLaughlin n'était pas étranger à Ben Wienmann. On savait déjà que vous étiez, d'une certaine manière, les jumeaux indépassables d'Aphex Twin, que vous ne détestiez pas la musique de film, qu'il doit y avoir un t-shirt cynic soigneusement plié au fond du tiroir de gauche de la commode, que Chino Moreno est venu faire le con sur scène avec vous ... Et pourtant, tout acte testamentaire d'un créateur recèle une indicible beauté, comme le vôtre. On sent bien que vous n'avez pas eu l'intention de lâcher le bébé comme çà. Il y a, bien évidemment, en creux, comme des recommandations qui finissent par esquisser ce qu'aurait pû, ce qu'aurait dû devenir votre musique. Mais voilà, il faut avoir la force, le mojo... Qui peut vous en vouloir ? "Finding a way to die alone". La mort vous a bel et bien rattrapé. La vérité, c'est que j'ai les boules, parce qu'une époque s'achève. Vous laissez un grand vide les gars, et c'est pas demain que quelqu'un aura les couilles d'assumer un tel parti pris.
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