Teenage Fanclub
Paris [La Gaîté Lyrique] - samedi 07 mai 2022 |
En cette veille de célébration des anciens combattants, je poursuis mon exploration des groupes de mon époque. Ceux dont je lisais les chroniques dans Best ou Rock'n'folk avec un peu de dédain : pas assez rebelle pour moi. Dans le cas de Teenage Fanclub, il m'a fallu attendre 2016 pour les découvrir sur scène au festival Primavera de Porto, et me plonger pour de bon dans leur discographie. Pourtant, j'ai longtemps hésité avant de prendre ma place. C'est en réécoutant plusieurs de leurs albums dix jours avant le concert que je me suis dit qu'avec des chansons pareilles, je ne pouvais pas passer une mauvaise soirée. Et ce même si le tout dernier sorti, Endless Arcade, sans le bassiste-chanteur historique Gerard Love, est un peu plus fade que ses prédécesseurs.
En première partie, Jane Weaver, une chanteuse qui a mon âge, a joué dans plusieurs groupes et sorti onze albums solos sans que je n'ai jamais entendu parler d'elle. Pas banal. Son style musical oscille entre un rock post-punk tarabiscoté et un funk blanc qui évoque le Bowie de Station to Station. Sa voix magnifique et travaillée évoque par ses intonations PJ Harvey ou Cate Le Bon, dans des versions plus académiques. Certains morceaux sont touchants, d'autres agaçants de jeunisme en essayant d'épouser les structures R'n'B actuelles que je déteste tant. Pas grave, la balance est largement positive. Je suis même tenté d'aller écouter un album à l'occasion.
Lorsque Norman Blake et Raymond McGinley débarquent sur scène avec leurs lunettes, on a un peu l'impression de voir arriver le groupe de la salle des profs. Ceux que les membres d'Oasis avaient qualifiés de deuxième meilleur groupe de rock du monde (après Oasis) ne sont certes pas des bêtes de scène, mais leur pop ciselée régale les amateurs de mélodies et d'arrangements dont je suis. Tout est fignolé au cordeau dans la tradition de la pop des années 60, même si le groupe sait rappeler à l'occasion qu'il vient de la scène noisy-pop.
Le batteur Francis McDonald est bien grisonnant également, tandis que deux "petits jeunes" les accompagnent. Le bassiste Dave McGowan n'est pas nouveau dans le groupe, mais depuis le départ de Gerard Love en 2018, il est passé des claviers au poste exposé et structurant de bassiste, et s'il assure ce rôle avec dextérité, on le sent particulièrement stressé pendant la majeure partie du set. C'est Euros Child, le partenaire de Norman Blake dans son side-project Jonny, qui a repris les claviers et remplacé numériquement le bassiste-chanteur historique. Il assure également une bonne partie des chœurs avec sa tessiture de voix aérienne qui apporte beaucoup à l'ensemble.
Le groupe semble presque s'excuser de commencer par des morceaux du dernier album. Pourtant, ils tiennent plutôt bien la route, à l'image de "Home", dont les 7 minutes me paraissent pourtant longuettes en version studio, mais qui passe crème en live (peut-être parce que j'ai raté les 30 premières secondes en traînant dans le hall avec des potes). Si le public est clairsemé (Mogwai joue le même soir dans une autre salle), le noyau dur des fans est bien là, chante les paroles, et exulte lorsque Norman annonce des vieux morceaux.
Particulièrement à l'aise dans son rôle de gardien du temple, il se permet même d'ironiser sur le rituel du concert rock en annonçant d'un bloc deux derniers morceaux, puis une sortie de scène, des applaudissements et un rappel de quatre morceaux. Il s'autorisera même à monter le son de son ampli pour un dernier solo rageur sur "Everything flows", le tout premier single sorti par le groupe en 1990. Teenage Fanclub n'a certes plus la fougue de ses débuts, et n'aura jamais l'audience que mériterait la qualité de ses pop-songs acidulées, mais il reste un secret bien gardé qui continuera longtemps de ravir ses fidèles.
En première partie, Jane Weaver, une chanteuse qui a mon âge, a joué dans plusieurs groupes et sorti onze albums solos sans que je n'ai jamais entendu parler d'elle. Pas banal. Son style musical oscille entre un rock post-punk tarabiscoté et un funk blanc qui évoque le Bowie de Station to Station. Sa voix magnifique et travaillée évoque par ses intonations PJ Harvey ou Cate Le Bon, dans des versions plus académiques. Certains morceaux sont touchants, d'autres agaçants de jeunisme en essayant d'épouser les structures R'n'B actuelles que je déteste tant. Pas grave, la balance est largement positive. Je suis même tenté d'aller écouter un album à l'occasion.
Lorsque Norman Blake et Raymond McGinley débarquent sur scène avec leurs lunettes, on a un peu l'impression de voir arriver le groupe de la salle des profs. Ceux que les membres d'Oasis avaient qualifiés de deuxième meilleur groupe de rock du monde (après Oasis) ne sont certes pas des bêtes de scène, mais leur pop ciselée régale les amateurs de mélodies et d'arrangements dont je suis. Tout est fignolé au cordeau dans la tradition de la pop des années 60, même si le groupe sait rappeler à l'occasion qu'il vient de la scène noisy-pop.
Le batteur Francis McDonald est bien grisonnant également, tandis que deux "petits jeunes" les accompagnent. Le bassiste Dave McGowan n'est pas nouveau dans le groupe, mais depuis le départ de Gerard Love en 2018, il est passé des claviers au poste exposé et structurant de bassiste, et s'il assure ce rôle avec dextérité, on le sent particulièrement stressé pendant la majeure partie du set. C'est Euros Child, le partenaire de Norman Blake dans son side-project Jonny, qui a repris les claviers et remplacé numériquement le bassiste-chanteur historique. Il assure également une bonne partie des chœurs avec sa tessiture de voix aérienne qui apporte beaucoup à l'ensemble.
Le groupe semble presque s'excuser de commencer par des morceaux du dernier album. Pourtant, ils tiennent plutôt bien la route, à l'image de "Home", dont les 7 minutes me paraissent pourtant longuettes en version studio, mais qui passe crème en live (peut-être parce que j'ai raté les 30 premières secondes en traînant dans le hall avec des potes). Si le public est clairsemé (Mogwai joue le même soir dans une autre salle), le noyau dur des fans est bien là, chante les paroles, et exulte lorsque Norman annonce des vieux morceaux.
Particulièrement à l'aise dans son rôle de gardien du temple, il se permet même d'ironiser sur le rituel du concert rock en annonçant d'un bloc deux derniers morceaux, puis une sortie de scène, des applaudissements et un rappel de quatre morceaux. Il s'autorisera même à monter le son de son ampli pour un dernier solo rageur sur "Everything flows", le tout premier single sorti par le groupe en 1990. Teenage Fanclub n'a certes plus la fougue de ses débuts, et n'aura jamais l'audience que mériterait la qualité de ses pop-songs acidulées, mais il reste un secret bien gardé qui continuera longtemps de ravir ses fidèles.
Très bon 16/20 | par Myfriendgoo |
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