Battles
Paris [Elysée Montmartre] - mardi 08 décembre 2009 |
"Putain, c'était trop funky !", "Amoché par Nice Nice, dézingué par Four Tet, désintégré par Battles..." ou encore "Ca faisait longtemps que je n'avais pas dansé sur de l'aussi bonne musique !". Quelques instants après les faits, voici comment nous tentions de partager nos impressions.
Retour en arrière de quelques heures: tout juste entrés dans l'Elysée Montmartre, accueillis par le dernier morceau joué par Nice Nice, la rythmique part, échange de petits regards lourds de sens ("Holy shit, comme ça envoie !" ou quelquechose d'approchant), les pieds qui commencent à gigoter, le morceau se développe jusqu'au point où la batterie se met à sonner aussi sec qu'une cravache tandis que ça tricote divinement à la guitare, les hanches et les épaules qui suivent le mouvement, en quelques minutes, nos températures corporelles sont passées du froid pré-hivernal à la chaleur d'une baraque à frites: time to take some beers.
Pendant ce temps, Four Tet a installé ses platines en hauteur et s'est lancé dans son set. Première impression mitigée: durant le premier temps de sa prestation, j'ai trouvé l'atmosphère un poil trop "lounge" malgré des rythmiques sophistiquées et franchement plaisantes. Puis vient la délivrance pour la baraque à frites que j'étais en cet instant: Four Tet place une méchante accélération, un ligne de basse furibarde adossée à des sons électro trippants, direction la fosse: pieds qui commencent à gigoter, échange de regards, hanches et épaules... (vous connaissez la musique...)
Le plus incroyable dans tout ça, c'est qu'il parviendra à maintenir cette ambiance sophistiquée et furieusement dansante tout au long de sa performance (près d'une heure), même lors de passages plus "minimaux" et/ou moins chargés en BPM; et surtout lors de superbes transitions dont une m'a particulièrement marqué: d'un morceau de musique zaïroise à un passage de free-jazz halluciné, ou de la musique passée en boucle par mon père dans mon enfance à une de celles que j'ai découvert à force de curiosité, coups de coeur et discussions enflammées avec d'autres mélomanes anonymes. Waow !
Le temps de discuter de la déformation de l'espace-temps, de l'impossibilité de faire l'amour à 43 filles dans la même nuit mais de s'offrir tout entier à la 44ème, de boire une autre bière, de citer Phil Thornalley pour étayer un exposé sur Pornography (bref, la preuve que Four Tet m'a réellement inspiré et profondément touché), Battles s'est installé sur scène: direction la fosse, pieds, échange de regards, hanches et épaules... (je pense que vous avez compris, non ?)
Trois ans ont passé depuis ma première rencontre live avec Battles mais j'ai retrouvé le même enthousiasme, le même plaisir de jouer ensemble. Du coup, j'ai le sentiment d'avoir mieux apprécié la performance du groupe (là où je m'étais concentré tour à tour sur chacun des musiciens tant j'avais été impressionné ce jour-là): cette capacité qu'ils ont à exploiter le moindre intervalle pour y insérer un nouveau plan de gratte, une nouvelle ligne de clavier, un nouveau passage vocodé... Et une découverte: Battles n'est jamais aussi puissant qu'à faible niveau de BPM... Avec eux, on pressent le silence comme un espace de possibilités et c'est bouillant qu'on attend l'accélération salvatrice (surtout lorsqu'on a été conditionné par Four Tet !) et le retour à un rythme effréné...
Quelques mots échangés avec Ian Williams et John Stanier ("I love the way you master silence and low paces ! I didn't noticed that three years ago... Thanks !", lâcherai-je dans un élan d'enthousiasme non dissimulé) et nous repartons, chauds comme des baraques à frites dans le froid pré-hivernal qui n'aura pas prise sur nous cette nuit-là...
Retour en arrière de quelques heures: tout juste entrés dans l'Elysée Montmartre, accueillis par le dernier morceau joué par Nice Nice, la rythmique part, échange de petits regards lourds de sens ("Holy shit, comme ça envoie !" ou quelquechose d'approchant), les pieds qui commencent à gigoter, le morceau se développe jusqu'au point où la batterie se met à sonner aussi sec qu'une cravache tandis que ça tricote divinement à la guitare, les hanches et les épaules qui suivent le mouvement, en quelques minutes, nos températures corporelles sont passées du froid pré-hivernal à la chaleur d'une baraque à frites: time to take some beers.
Pendant ce temps, Four Tet a installé ses platines en hauteur et s'est lancé dans son set. Première impression mitigée: durant le premier temps de sa prestation, j'ai trouvé l'atmosphère un poil trop "lounge" malgré des rythmiques sophistiquées et franchement plaisantes. Puis vient la délivrance pour la baraque à frites que j'étais en cet instant: Four Tet place une méchante accélération, un ligne de basse furibarde adossée à des sons électro trippants, direction la fosse: pieds qui commencent à gigoter, échange de regards, hanches et épaules... (vous connaissez la musique...)
Le plus incroyable dans tout ça, c'est qu'il parviendra à maintenir cette ambiance sophistiquée et furieusement dansante tout au long de sa performance (près d'une heure), même lors de passages plus "minimaux" et/ou moins chargés en BPM; et surtout lors de superbes transitions dont une m'a particulièrement marqué: d'un morceau de musique zaïroise à un passage de free-jazz halluciné, ou de la musique passée en boucle par mon père dans mon enfance à une de celles que j'ai découvert à force de curiosité, coups de coeur et discussions enflammées avec d'autres mélomanes anonymes. Waow !
Le temps de discuter de la déformation de l'espace-temps, de l'impossibilité de faire l'amour à 43 filles dans la même nuit mais de s'offrir tout entier à la 44ème, de boire une autre bière, de citer Phil Thornalley pour étayer un exposé sur Pornography (bref, la preuve que Four Tet m'a réellement inspiré et profondément touché), Battles s'est installé sur scène: direction la fosse, pieds, échange de regards, hanches et épaules... (je pense que vous avez compris, non ?)
Trois ans ont passé depuis ma première rencontre live avec Battles mais j'ai retrouvé le même enthousiasme, le même plaisir de jouer ensemble. Du coup, j'ai le sentiment d'avoir mieux apprécié la performance du groupe (là où je m'étais concentré tour à tour sur chacun des musiciens tant j'avais été impressionné ce jour-là): cette capacité qu'ils ont à exploiter le moindre intervalle pour y insérer un nouveau plan de gratte, une nouvelle ligne de clavier, un nouveau passage vocodé... Et une découverte: Battles n'est jamais aussi puissant qu'à faible niveau de BPM... Avec eux, on pressent le silence comme un espace de possibilités et c'est bouillant qu'on attend l'accélération salvatrice (surtout lorsqu'on a été conditionné par Four Tet !) et le retour à un rythme effréné...
Quelques mots échangés avec Ian Williams et John Stanier ("I love the way you master silence and low paces ! I didn't noticed that three years ago... Thanks !", lâcherai-je dans un élan d'enthousiasme non dissimulé) et nous repartons, chauds comme des baraques à frites dans le froid pré-hivernal qui n'aura pas prise sur nous cette nuit-là...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Takichan |
En ligne
230 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages