Battles
Gloss Drop |
Label :
Warp |
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Un animal amputé est un animal dangereux. Telle est l'idée que l'on peut se faire avant l'écoute du deuxième album de Battles, transformé désormais en trio. T. Braxton parti, Battles perd son cerveau et sa voix. L'amputation devient un pléonasme tant le groupe reposait à la fois sur l'inventivité de Braxton et sur le rythme de John Stanier ; la reconstruction est alors une gageure, une mission apriori impossible.
Que nenni! Battles se resserre, Battles se concentre, Battles se relève. Trois actions résumant parfaitement les 12 titres de Gloss Drop. Amputé? Certes ; dangereux et menançant? Définitivement. Dès la première piste, "Africastle", le trio fait preuve d'une puissance que l'on en vient à redouter sur la totalité de l'album. John Stanier, désormais totalement au centre des compositions tient un rythme surhumain. Métronome, maître d'œuvre, architecte et artisan, Stanier gagne cette bataille du deuxième album à lui tout seul.
Ian Williams et Dave Konopka n'ont plus qu'à inventer et à s'amuser. Là où Mirrored développait de longs thèmes pendant lesquels on pouvait facilement se perdre, Gloss Drop est plus percutant, plus spontané, plus "polyphonique". "Ice Cream" en est l'aspect le plus représentatif. Pop à la fois enjouée et déjantée, la musique du trio ne se perd plus, elle avance. "Futura" illustre également cette nouvelle approche ; un rythme de guitare sur lequel viennent s'ajouter des lourdes et folles machines ; dedans et autour, Stanier pose son contretemps incompréhensible ; la musique de Battles ne ressemble alors plus à rien. Plus d'images affiliées, math-rock, prog ou expérimental. Le Trio n'a peut-être plus de cerveau mais il est bel et bien vivant.
Ce nouveau terrain de jeu est inventif et ludique. Pour remplacer la voix de Braxton, Battles invite les autres à s'amuser. Matias Aguayo, l'irremplaçable Gary Numan, Kazu Makino de Blonde Redhead et Yamantaka Eye, bien connu pour ses diverses expérimentations avec John Zorn. Astucieuse façon de remplacer un seul homme. Battles montre surtout que, dorénavant, la voix, ces voix seront considérées comme un instrument de plus. Numan, sur "My Machines" apporte son timbre haut perché tandis que Yamantaka Eye s'illustre sur le dernier et plus long titre de l'album où le quatuor éphémère est pour la première fois en roue libre.
Libéré justement, décomplexé. Etrange sentiment que l'on a du trio à la fin d'une écoute passionnante et éprouvante, de ce Gloss Drop qui, par delà les critiques négatives que l'on peut entendre et lire, impose un constant musical fracassé et fracassant.
Que nenni! Battles se resserre, Battles se concentre, Battles se relève. Trois actions résumant parfaitement les 12 titres de Gloss Drop. Amputé? Certes ; dangereux et menançant? Définitivement. Dès la première piste, "Africastle", le trio fait preuve d'une puissance que l'on en vient à redouter sur la totalité de l'album. John Stanier, désormais totalement au centre des compositions tient un rythme surhumain. Métronome, maître d'œuvre, architecte et artisan, Stanier gagne cette bataille du deuxième album à lui tout seul.
Ian Williams et Dave Konopka n'ont plus qu'à inventer et à s'amuser. Là où Mirrored développait de longs thèmes pendant lesquels on pouvait facilement se perdre, Gloss Drop est plus percutant, plus spontané, plus "polyphonique". "Ice Cream" en est l'aspect le plus représentatif. Pop à la fois enjouée et déjantée, la musique du trio ne se perd plus, elle avance. "Futura" illustre également cette nouvelle approche ; un rythme de guitare sur lequel viennent s'ajouter des lourdes et folles machines ; dedans et autour, Stanier pose son contretemps incompréhensible ; la musique de Battles ne ressemble alors plus à rien. Plus d'images affiliées, math-rock, prog ou expérimental. Le Trio n'a peut-être plus de cerveau mais il est bel et bien vivant.
Ce nouveau terrain de jeu est inventif et ludique. Pour remplacer la voix de Braxton, Battles invite les autres à s'amuser. Matias Aguayo, l'irremplaçable Gary Numan, Kazu Makino de Blonde Redhead et Yamantaka Eye, bien connu pour ses diverses expérimentations avec John Zorn. Astucieuse façon de remplacer un seul homme. Battles montre surtout que, dorénavant, la voix, ces voix seront considérées comme un instrument de plus. Numan, sur "My Machines" apporte son timbre haut perché tandis que Yamantaka Eye s'illustre sur le dernier et plus long titre de l'album où le quatuor éphémère est pour la première fois en roue libre.
Libéré justement, décomplexé. Etrange sentiment que l'on a du trio à la fin d'une écoute passionnante et éprouvante, de ce Gloss Drop qui, par delà les critiques négatives que l'on peut entendre et lire, impose un constant musical fracassé et fracassant.
Parfait 17/20 | par Reznor |
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