Battles

Environ deux mois plus tôt, Battles délivrait ce qui devait rester, à mon sens, comme le meilleur concert de la Route du Rock collection hiver. Et comme rien ne semble lui résister actuellement, notre super-groupe va réussir à sortir un set encore meilleur, et totalement jouissif.

Toujours la même configuration: John Stanier et sa fameuse cymbale haut perchée au devant de la scène, Ian Williams à gauche jonglant entre sa guitare et ses samples, demême que Tyondai Braxton à droite, et David Konopka armé de sa guitare juste à côté de son monstre de batteur. Et c'est parti pour une bonne heure de cet alliage improbable et ô combien remarquable de post-rock, math-rock, d'électro et de noise. Les riffs fusent comme à l'habitude; terriblement tendus et complexes soutenus par de féroces samples déstructurés. Nos quatre hommes font preuve d'une précision et d'une technique renversantes: tout leur semble si facile alors qu'à aucun moment le concert ne va faiblir en intensité ou en même en puissance. Car c'est bien de cela qu'il 'agit: d'un déballage de riffs surpuissant et tapageurs complètement barrés reposant sur la rythmique énormissime assurée par M. Stanier, et ces samples complètement barrés.
Battles semble véritablement taillé pour la scène. En invitant le quatuor à l'occasion de cette 30e édition du festival de Bourges, les organisateurs se sont ainsi risqués à inviter une formidable machine de live en mesure de délivrer son lot de décibels et de rythmes saccadés. Et c'est donc ce qui se produit avec ce rouleau-compresseur qui a pénétré le 22 d'Auron et auquel rien n'a le pouvoir de lui résister. A force de démonstration de dépense d'énergie (John Stanier finira le show complètement trempé alors que Ian Williams ne sera pas en reste non plus) et d'assurance, Battles s'adjoint aisément les faveurs du public.
Sur le papier, Battles est énorme ! Sur scène, Battles est impressionnant...