Blut Aus Nord
Codex Obscura Nomina |
Label :
Debemur Morti Productions |
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Lorsque Blut Aus Nord sort un nouveau disque, on ne sait jamais de quoi il sera fait. La formation est passée par tellement de phases que son style, en constante évolution, échappe aux étiquettes tant il est difficilement analysable. Avec Codex Obscura Nomina, ceux qui étaient restés émerveillés par Memoria Vetusta III : Saturnian Poetry vont en être pour leurs frais. Fini le Black Métal Symphonique, les Français replongent dans ce qu'ils savent faire de plus difficilement appréhendable : un truc spectral déserté par les mélodies et n'abritant que la noirceur dissonante d'instruments agonisants, transpercés d'un chant fantomatique hanté par la maladie et la souffrance. Je ne pourrais guère dire plus de choses sur ces quatre titres, l'absence totale de points de repère rythmiques (je ne parlerai même pas de l'étrangeté absolue des riffs) faisant, à mon goût, de Codex Obscura Nomina l'objet le plus extrême dans l'expérimentation qu'ait écrit le groupe. Ce n'est pas que c'est violent, en la matière nous sommes très loin d'un The Mystical Beast of Rebellion par exemple, mais c'est tellement barré qu'à côté, même MoRT paraît mélodieux. De même, nous sommes également stylistiquement très loin de la trilogie 777 et, sans parler de renouveau absolu, il est clair que Blut Aus Nord a, avec ses nouvelles compositions, franchi une nouvelle frontière dans ses recherches sur la mutation du gène Black Métal. À l'occasion, je distingue juste quelques influences Trip Hop / Hip Hop dans le placement de la batterie, "Evanescent Hallucinations" par exemple me faisant passer à un Dälek qui jouerait du Black Métal Industriel mais, pour le reste, le mystère s'épaissit au fil des écoutes. C'est d'ailleurs l'une des forces de Blut Aus Nord : en dépit de son mouvement perpétuel, l'on retrouve toujours sa touche si particulière, l'EP Thematic Emanation Of Archetypal Multiplicity (2005) ayant laissé des traces durables, notamment dans cette faculté d'écrire une musique où la crasse urbaine se mélange à une inspiration cauchemardesque. Une vraie frousse, inexplicable, qui laisse de vilaines zébrures au fond du slip.
Je connais moins Aevangelist, groupe américain de Black Death Métal expérimental, déjà auteur de quatre albums alors qu'il n'est apparu qu'en 2011 avec l'EP Oracle of Infinite Despair. Je sais que la formation jouit d'une très bonne réputation sur la scène avant-gardiste mais je n'ai jamais eu l'occasion de vraiment creuser le sujet. Les vingt minutes de l'unique titre "Threshold of the Miraculous" s'emboîtent parfaitement à la prestation de Blut Aus Nord : on retrouve un goût pour des sonorités dissonantes, les passages Ambient Hip Hop, le bizarre, l'ésotérique, le sale, la laideur. Le duo évolue clairement dans un registre peu commun, certes moins aliéné que les Français mais tout de même à un niveau de bizarrerie élevé que peu parviennent à atteindre.
Le split parfait.
Je connais moins Aevangelist, groupe américain de Black Death Métal expérimental, déjà auteur de quatre albums alors qu'il n'est apparu qu'en 2011 avec l'EP Oracle of Infinite Despair. Je sais que la formation jouit d'une très bonne réputation sur la scène avant-gardiste mais je n'ai jamais eu l'occasion de vraiment creuser le sujet. Les vingt minutes de l'unique titre "Threshold of the Miraculous" s'emboîtent parfaitement à la prestation de Blut Aus Nord : on retrouve un goût pour des sonorités dissonantes, les passages Ambient Hip Hop, le bizarre, l'ésotérique, le sale, la laideur. Le duo évolue clairement dans un registre peu commun, certes moins aliéné que les Français mais tout de même à un niveau de bizarrerie élevé que peu parviennent à atteindre.
Le split parfait.
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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