Don Caballero

Des photos prétentieuses et ternes, un Damon Che à l'air vieilli... rien de bon n'augurait le retour des rois de la polyrythmie post-dodécagonale.

Bon à partir de là, on peut prendre trois attitudes : soit on s'en fout, soit on snobe en considérant que Don Caballero sans Williams ni Banfield et leurs canevas mélodiques, c'est le Titanic sans son iceberg. Ou sinon on écoute... pour se rendre compte qu'on à faire à un grand album, à base de gros riffs sauvages, et de batterie matricielle à "N" dimensions.

Le Don Cab nouveau est TRES rock (le ton est donné dès "Acting, I Love Me Somme Good Acting" et son riff métal), tout en pression, tension et libération sur un break exponentiel... Les gars recrutés par le Che sont très bons, et si ils ne construisent pas des entrelacs mélodiques aussi inextricables que le trio Williams Banfield Morris, sont par contre de véritables usines à riffs intégrés, dérivés, et malaxés (cf "And And And, He Lowered The Twin Down", "Savage Composition"...).
On retrouve tout de même de ces plans nerveux et soyeux tout en tapping ("I Agree... no ! ...I Disagree" entre autre), tout en concentrant une efficacité mélodique absolument atterante. Enfin on y découvre un Don Caballero atmosphérique, étonnamment clair et accessible, qui pour autant ne perd rien de sa puissance ("Sure We Had Knives Around", "Palm Trees In The Fecking Bahamas", "World Class Listening Problem"...).
Cette accessibilité guide d'ailleurs tout l'album et en fait l'album de Don Cab le plus facile à écouter.
Quant au Che, plus tentaculaire aérien et véloce que jamais, il impressionne. Il n'est pas simplement le batteur de Don Caballero, il EST el Don Caballero.