MGMT

MGMT

MGMT

 Label :     Columbia 
 Sortie :    lundi 16 septembre 2013 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Comment pourrait-on définir MGMT, en se basant sur leur deux LP et leur single Metanoia ? Pop, accrocheurs, mélodiques, attirés par l'expérimentation, travaillent sur les textures, nostalgiques... Et capables de se renouveler. Les différences d'approches entre Oracular Spectacular et Congratulations étaient assumées et méritantes. Alors bon, rien de très étonnant à voir Andrew VanWyngarden, Ben Goldwasser et compagnie faire une fois de plus le grand écart. Seulement, parmi les éléments communs qui ont fait l'identité du groupe, cités plus haut, retirez les trois premiers. Voilà, tout est dit ou presque.

Ouste la mélodie, finies les accroches et la pop : basta ! Bonjour et bienvenue à l'expérimental bardé d'effets sonores en pagaille. Pourquoi pas, me direz-vous ? D'autres ont su parfaitement se défaire de leurs atours pop et se relever plus grands encore. Nous voilà fixés ; MGMT n'est pas de cette trempe. Retour à la production de Dave Friedmann, qui s'était déjà occupé du premier essai. Et ça s'entend. La recherche sonore est désormais la priorité du duo, qui semble s'être par voie de conséquence mis dans le crâne qu'ils étaient les Flaming Lips. Période Soft Bulletin pour ne rien arranger. Batterie saturée au premier plan du mix, voix distordues, claviers bidouillés et autres effets bordéliques, voilà qui ressemble fort à la bouillabaisse géniale des Lips de l'époque. Et de fait l'effet est réussi ; les sonorités sont très intéressantes et ce disque prouve bien que le Soft Bulletin est toujours autant d'actualité en 2013 qu'en 1999.

Mais MGMT l'album ne prouvera rien d'autre. Si ce n'est que le groupe s'est bel et bien égaré en chemin ; lorsqu'il a décidé de pallier un manque flagrant d'idées par un travail excessif sur le son. Et je dis bien excessif... Car ce qui faisait le génie de Soft Bulletin, avant cette forte identité sonore, c'étaient les formidables compositions dont regorgeaient l'album. Des trouvailles mélodiques à tous les coins de mesure, un entrain confinant au puéril, des retournements de situation sortis de nulle part. Voilà bien ce qui sépare le classique des Flaming Lips du présent travail de MGMT et qui fait que ces derniers nous fichent un sacré mal de crâne au long d'un album qui paraît interminable d'apathie créative... On trouvera sur MGMT, à l'exception notable de "Mystery Disease" et "Alien Days" qui réhaussent le niveau, deux types de mélodies ; celles tout droit sorties de comptines enfantines bêtes comme chou ("Your Life Is A Lie", "Cool Song No.2") et celles... qu'on entend pas -la faute au brouhaha maximaliste alentour. En somme, trois quarts d'heure d'ennui migraineux.

Ce disque éponyme est donc une grosse dégringolade de la part d'un groupe qui avait su garder une identité propre en dépit de sa musique ultra-référencée, et qui s'enferme avec ce troisième album dans l'identité sonore d'un autre tout en oubliant au passage de construire de vraies chansons. D'autant plus que je découvre à l'instant où j'écris ces lignes que le sommet de ce désastre -"Instrospection", une des rares éclaircies mélodiques, est une reprise des Faine Jade. Misère...


Mauvais   5/20
par X_Wazoo


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