MGMT
Little Dark Age |
Label :
Columbia |
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Peu de groupes auront suscité chez moi tant d'allers-retours affectifs à chacune de leurs manoeuvres. MGMT, pour beaucoup de ma génération, c'est évidemment "Time to Pretend", "Kids", "Electric Feel", tubes absolus de l'adolescence, inévitables en soirées où l'on finit par sautiller dans tous les sens en piaillant les refrains à tue-tête dans un anglais yaourt déplorable. Depuis la sortie de "Time to Pretend" jusqu'à celle de Oracular Spectacular en 2008, on avait toutes les raisons de penser MGMT comme un groupe à singles, simple sensation indie-pop avec ce qu'il faut de psychédélisme et de voix sous hélium pour faire tripper les hippies en herbe. Après tout, qui aujourd'hui se souvient vraiment de la seconde moitié de l'album ? Dans mon parcours d'indie-boy en couches-culottes de l'époque, je m'étais petit à petit insurgé contre toute forme de musique mainstream (sauf Balavoine, toi mon Daniel je ne t'ai jamais renié) et j'avais laissé de côté ce duo racoleur au visuel fluo pour mieux m'inventer une éthique.
Et puis arriva Congratulations en 2010. Là, le monde aurait dû réaliser que MGMT n'était pas cette comète éphémère one-hit-wonder type Jean-Jacques Lafon, qu'en décidant de capitaliser sur cette seconde moitié d'Oracular dont tout le monde se foutait éperdument, plus sombre et perchée, pour en faire un album à la cohésion et à la créativité bien supérieure au grand frère ils avaient corrigé la méprise qui consistait à les enterrer une fois le buzz retombé. Moi en tout cas j'étais conquis, je n'attendais pas ce disque et il m'avait délicatement cueilli à point nommé. Le monde lui, en revanche, s'en bat un peu les couilles. Congratulations est bien reçu par la critique mais les midinettes qui étaient prêtes à acheter le disque à la Fnac pour se dandiner sur du "Kids" en barre se sont désintéressées. Les hippies ont aussi pris le large, fatigués d'aller jouer trop loin de chez papa et maman ils sont allés créer une start-up. MGMT occupe alors la position très inconfortable du groupe coincé entre deux opinions publiques ; Congrats les empêchant d'être institués comme simple machine à singles indie-pop et Oracular ayant trop d'aura pour qu'on reconnaisse pleinement leur statut d'ambitieux faiseurs. Qu'à-cela-ne-tienne, ça n'arrêtera pas le duo qui continue à se singulariser et à (ré)affirmer son ambition en abandonnant (partiellement) la pop, ou du moins toute velléité grand-public sur leur opus de 2013, pour s'aventurer pleinement dans la bidouille, la recherche sonore et le sound-design. Un disque respectable, pas dénué de moments de brillance,mais qui ne passionnera ni les foules ni moi-même, qui regrettera que ladite recherche sonore ne soit appliquée auprès de compositions plus conséquentes. À l'époque, poussé par mes hormones de rebelle du dimanche, je déciderai ne plus rien avoir à attendre de MGMT. Congrats n'était sans doute qu'un heureux accident, ils ont dû perdre leur flair pop. Je n'ai plus qu'à aller créer ma petite start-up à mon tour.
Hey ! Devinez qui se pointe 5 ans plus tard pour me foutre le nez dans mon impiété crasse, avec un nouveau son, un nouvel entrain et un album si épatant qu'en bon chroniqueur précoce j'ai peur de lâcher la pur... d'épuiser trop vite mon stock de superlatifs. Les singles ,"Little Dark Age" en tête, laissaient entrevoir une direction plus synthétique et davantage braquée sur l'émulation 80's. Euphémisme quand on voit la gueule du produit final. Si l'on fait exception du single "When You Die" (ainsi que le plombant "When You're Small"), qui sont les seuls à renvoyer au goût du groupe pour les 60's de Syd Barrett avec sa batterie insidieuse et entêtante, ses lignes de guitares dangereusement taquines, ses bruitages, mellotron et zigouigouis inversés tissant un psychédélisme énigmatique, perché mais sombre... à part cela donc, on laisse place à un fatras d'influence inédites ; Pet Shop Boys, Soft Boys, l'italo-disco, la synthpop, et surtout leurs contemporains John Maus et Ariel Pink (qui participe d'ailleurs à "She Works Out Too Much", y a pas de hasards). Surtout ces deux derniers car comme ceux-ci, Andrew et Ben ne se contentent pas de faire du 80's revival ou de la synthpop ; ils y ajoutent une portion congrue de psychédélisme, ce psyché qui a toujours été la constante du groupe même alors qu'il avait dit vade retro à la pop. Ici par le prisme de l'hypnagogic pop (c'est ainsi qu'on nomme cette espèce de miroir déformant des eighties qui se saisit du kitsch pour le resservir sous une forme hallucinogènes), qui nimbe chaque recoin de la production.
Puisqu'on parle production, on ne saurait passer sous silence l'effarante maîtrise avec laquelle le duo, accompagné du fidèle Dave Friedmann, compose ses paysages sonores. Le psychédélisme de Little Dark Age est incomparable à ce qu'ils ont pu faire auparavant ; le choix du synthétique ne leur permet pas simplement d'effectuer leur grand retour pop mais aussi et surtout de travailler chaque son, chaque note au corps. MGMT crée de ses petites mains travailleuses chaque parcelle de ses morceaux et nous mène par le bout du nez. Il n'y a qu'à voir comme la simple distorsion de l'arpège du synthé du refrain de "TSLAMP" parvient à nous faire passer de l'autre côté du miroir. Ce travail, ce jeu avec les différents niveaux du mix qui rend si facile le voyage entre les différents niveaux de conscience et la frontière entre les dimensions bien plus perméable (sur cette espèce de ruban de Moebius qu'est "When You Die") ; tout ça en fait d'emblée le disque le plus puissant (au sens psychédélique) de leur discographie. Regardons simplement pour s'en convaincre "Days That Got Away", un morceau de pur design sonore, quasi exclusivement instrumental (avec la participation ici de Conan Mockasin), une sorte de suite bien plus aboutie de "Lady Dada's Nightmare" sur Congrats. Les trublions shootés se plaisent à distordre telle ou telle note, à bousiller leur timbre de voir pour le rendre toujours plus fuyant et insaisissable.
Little Dark Age, et je vous avais prévenu sur l'avalanche de superlatifs, donne l'impression d'un projet mûri et poli méticuleusement pendant des années, tant toutes les faces de son contenu s'imbriquent avec une évidence aveuglante. Les paroles par exemple versent toujours autant dans cette veine humour noir, acide et absurde qui a été une constante depuis leurs débuts (relisez "Time to Pretend", tout est déjà là). "TSLAMP" s'attaque à l'usage aliénant des smartphones et réussit l'exploit de ne pas être ni agaçant ni vraiment moralisateur. "One Thing Left To Try" et "When You Die" traitent de la mort, la première dans son imminence et dans l'obsession que l'on peut mettre à la repousser le plus possible ("I don't wanna die!/Wishing I'd done something/More than what's required/To last 'til sunset") et la seconde proposant une image du passage de l'autre côté, flouant les frontières des tons entre la misanthropie du protagoniste et la réponse douce et amusée des voix du refrain qui lui répondent. Le morceau titre montre un MGMT glaçant et claustro, piégé par la nécessité de tourner la page, bloqué dans le déni, qui doit faire le deuil de sa part sombre après l'avoir tuée. Tiens tiens, ne serait-ce pas le récit abstrait de la genèse de cet album ? On y reviendra à la fin. "When You're Small" quant à elle propose le morceau le plus plombé de MGMT à ce jour, musicalement parlant, comme une nouvelle plongée chez Syd Barrett mais après le trip, en pleine gueule de bois carabinée, avec des images abstraites, un propos obscur, pessimiste et hermétique. On imagine volontiers le regard vide de Syd dans l'obscurité. N'allons cependant pas croire que MGMT n'est là que pour nous faire flipper en ricanant ; on parle aussi d'histoires d'amours impressionnistes ambigües ("Me & Michael", son refrain décomplexé et son incroyable vidéo) et absurdes ("She Works Out Too Much" qui pousse loin l'idée de devoir "travailler pour faire fonctionner son couple"), on rend hommage à son guitariste (l'ultra zen et smooth "James", qui entre deux croons s'autorise carrément un solo de cor) et enfin se plaint langoureusement des délais imposés par les maisons de disques ("Hand It Over", douce redescente nostalgique qui semble tout droit sortie du Before Today des graffitis hantés d'Ariel Pink).
Alors voilà, si je m'emmerde à écrire un tel pavé sur Little Dark Age, c'est qu'il a des petits airs de libération. Il consacre un groupe qu'on n'attendait plus une fois (dé)passés nos émois adolescents, avec un album qui combine les tubes instantanés de Oracular, l'ambition et l'excellence de songwriting de Congratulations, le goût pour le sound-design de MGMT pour créer une espèce de sommes de ces compétences tout en trouvant un son inédit qui tranche radicalement avec leurs opus précédents (comme à chaque disque en fait) et qu'ils exploitent mieux que jamais. Little Dark Age invite tant et si bien à prendre MGMT au sérieux, oui oui ces deux petits branleurs mal habillés, qu'après avoir dûment retracé leur disco à rebours on est en droit de postuler l'hypothèse hardie qu'Andrew et Ben ont toujours été des petits génies de la pop qui auraient bien aimé faire autre chose. Quand on voit la facilité avec laquelle ils pondaient hooks sur hooks et leur talent naturel pour les compos audacieuses, leur parcours prend une tournure plus logique, marquée par une volonté progressive de s'aventurer dans de nouvelles contrées ; culminant avec le self-titled. Avant de se résigner à revenir à la pop avec leur dernier. On peut s'imaginer ces 5 années comme celles d'un purgatoire intérieur illustré par le morceau titre. Ce "Little Dark Age" serait-il le récit de l'abandon de la fierté du duo qui se voyait vivre sur d'autres plates-bandes, pour finalement accepter leur destin d'artisans pop surdoués ? Après tout, le groupe a commencé comme une blague ; le but était d'écrire les chansons les plus pop possibles et de vendre leur cul tout en s'appelant The Management. Sauf que le talent était bien là, presque malgré eux, et ils auront passé leur carrière à payer cette blagounette devenue trop grosse pour eux. "I found a whistle that works everytime" sonne de plus en plus comme un aveu, un sifflet magique qui leur inspire les plus belles mélodies et qu'ils se sont enfin remis à utiliser.
Ma foi, le résultat valait bien toutes ces remises en question ; l'entrain de Ben & Andrew fait chaud au coeur. MGMT a donc toujours été un groupe exceptionnel, il aura simplement fallu attendre l'ultime confirmation.Sachant qu'ils viennent de sortir leur meilleur album après 13 ans d'existence, je leur prédis un futur brillant, les voilà prêts à embrayer sur leur Big Bright Age.
Et puis arriva Congratulations en 2010. Là, le monde aurait dû réaliser que MGMT n'était pas cette comète éphémère one-hit-wonder type Jean-Jacques Lafon, qu'en décidant de capitaliser sur cette seconde moitié d'Oracular dont tout le monde se foutait éperdument, plus sombre et perchée, pour en faire un album à la cohésion et à la créativité bien supérieure au grand frère ils avaient corrigé la méprise qui consistait à les enterrer une fois le buzz retombé. Moi en tout cas j'étais conquis, je n'attendais pas ce disque et il m'avait délicatement cueilli à point nommé. Le monde lui, en revanche, s'en bat un peu les couilles. Congratulations est bien reçu par la critique mais les midinettes qui étaient prêtes à acheter le disque à la Fnac pour se dandiner sur du "Kids" en barre se sont désintéressées. Les hippies ont aussi pris le large, fatigués d'aller jouer trop loin de chez papa et maman ils sont allés créer une start-up. MGMT occupe alors la position très inconfortable du groupe coincé entre deux opinions publiques ; Congrats les empêchant d'être institués comme simple machine à singles indie-pop et Oracular ayant trop d'aura pour qu'on reconnaisse pleinement leur statut d'ambitieux faiseurs. Qu'à-cela-ne-tienne, ça n'arrêtera pas le duo qui continue à se singulariser et à (ré)affirmer son ambition en abandonnant (partiellement) la pop, ou du moins toute velléité grand-public sur leur opus de 2013, pour s'aventurer pleinement dans la bidouille, la recherche sonore et le sound-design. Un disque respectable, pas dénué de moments de brillance,mais qui ne passionnera ni les foules ni moi-même, qui regrettera que ladite recherche sonore ne soit appliquée auprès de compositions plus conséquentes. À l'époque, poussé par mes hormones de rebelle du dimanche, je déciderai ne plus rien avoir à attendre de MGMT. Congrats n'était sans doute qu'un heureux accident, ils ont dû perdre leur flair pop. Je n'ai plus qu'à aller créer ma petite start-up à mon tour.
Hey ! Devinez qui se pointe 5 ans plus tard pour me foutre le nez dans mon impiété crasse, avec un nouveau son, un nouvel entrain et un album si épatant qu'en bon chroniqueur précoce j'ai peur de lâcher la pur... d'épuiser trop vite mon stock de superlatifs. Les singles ,"Little Dark Age" en tête, laissaient entrevoir une direction plus synthétique et davantage braquée sur l'émulation 80's. Euphémisme quand on voit la gueule du produit final. Si l'on fait exception du single "When You Die" (ainsi que le plombant "When You're Small"), qui sont les seuls à renvoyer au goût du groupe pour les 60's de Syd Barrett avec sa batterie insidieuse et entêtante, ses lignes de guitares dangereusement taquines, ses bruitages, mellotron et zigouigouis inversés tissant un psychédélisme énigmatique, perché mais sombre... à part cela donc, on laisse place à un fatras d'influence inédites ; Pet Shop Boys, Soft Boys, l'italo-disco, la synthpop, et surtout leurs contemporains John Maus et Ariel Pink (qui participe d'ailleurs à "She Works Out Too Much", y a pas de hasards). Surtout ces deux derniers car comme ceux-ci, Andrew et Ben ne se contentent pas de faire du 80's revival ou de la synthpop ; ils y ajoutent une portion congrue de psychédélisme, ce psyché qui a toujours été la constante du groupe même alors qu'il avait dit vade retro à la pop. Ici par le prisme de l'hypnagogic pop (c'est ainsi qu'on nomme cette espèce de miroir déformant des eighties qui se saisit du kitsch pour le resservir sous une forme hallucinogènes), qui nimbe chaque recoin de la production.
Puisqu'on parle production, on ne saurait passer sous silence l'effarante maîtrise avec laquelle le duo, accompagné du fidèle Dave Friedmann, compose ses paysages sonores. Le psychédélisme de Little Dark Age est incomparable à ce qu'ils ont pu faire auparavant ; le choix du synthétique ne leur permet pas simplement d'effectuer leur grand retour pop mais aussi et surtout de travailler chaque son, chaque note au corps. MGMT crée de ses petites mains travailleuses chaque parcelle de ses morceaux et nous mène par le bout du nez. Il n'y a qu'à voir comme la simple distorsion de l'arpège du synthé du refrain de "TSLAMP" parvient à nous faire passer de l'autre côté du miroir. Ce travail, ce jeu avec les différents niveaux du mix qui rend si facile le voyage entre les différents niveaux de conscience et la frontière entre les dimensions bien plus perméable (sur cette espèce de ruban de Moebius qu'est "When You Die") ; tout ça en fait d'emblée le disque le plus puissant (au sens psychédélique) de leur discographie. Regardons simplement pour s'en convaincre "Days That Got Away", un morceau de pur design sonore, quasi exclusivement instrumental (avec la participation ici de Conan Mockasin), une sorte de suite bien plus aboutie de "Lady Dada's Nightmare" sur Congrats. Les trublions shootés se plaisent à distordre telle ou telle note, à bousiller leur timbre de voir pour le rendre toujours plus fuyant et insaisissable.
Little Dark Age, et je vous avais prévenu sur l'avalanche de superlatifs, donne l'impression d'un projet mûri et poli méticuleusement pendant des années, tant toutes les faces de son contenu s'imbriquent avec une évidence aveuglante. Les paroles par exemple versent toujours autant dans cette veine humour noir, acide et absurde qui a été une constante depuis leurs débuts (relisez "Time to Pretend", tout est déjà là). "TSLAMP" s'attaque à l'usage aliénant des smartphones et réussit l'exploit de ne pas être ni agaçant ni vraiment moralisateur. "One Thing Left To Try" et "When You Die" traitent de la mort, la première dans son imminence et dans l'obsession que l'on peut mettre à la repousser le plus possible ("I don't wanna die!/Wishing I'd done something/More than what's required/To last 'til sunset") et la seconde proposant une image du passage de l'autre côté, flouant les frontières des tons entre la misanthropie du protagoniste et la réponse douce et amusée des voix du refrain qui lui répondent. Le morceau titre montre un MGMT glaçant et claustro, piégé par la nécessité de tourner la page, bloqué dans le déni, qui doit faire le deuil de sa part sombre après l'avoir tuée. Tiens tiens, ne serait-ce pas le récit abstrait de la genèse de cet album ? On y reviendra à la fin. "When You're Small" quant à elle propose le morceau le plus plombé de MGMT à ce jour, musicalement parlant, comme une nouvelle plongée chez Syd Barrett mais après le trip, en pleine gueule de bois carabinée, avec des images abstraites, un propos obscur, pessimiste et hermétique. On imagine volontiers le regard vide de Syd dans l'obscurité. N'allons cependant pas croire que MGMT n'est là que pour nous faire flipper en ricanant ; on parle aussi d'histoires d'amours impressionnistes ambigües ("Me & Michael", son refrain décomplexé et son incroyable vidéo) et absurdes ("She Works Out Too Much" qui pousse loin l'idée de devoir "travailler pour faire fonctionner son couple"), on rend hommage à son guitariste (l'ultra zen et smooth "James", qui entre deux croons s'autorise carrément un solo de cor) et enfin se plaint langoureusement des délais imposés par les maisons de disques ("Hand It Over", douce redescente nostalgique qui semble tout droit sortie du Before Today des graffitis hantés d'Ariel Pink).
Alors voilà, si je m'emmerde à écrire un tel pavé sur Little Dark Age, c'est qu'il a des petits airs de libération. Il consacre un groupe qu'on n'attendait plus une fois (dé)passés nos émois adolescents, avec un album qui combine les tubes instantanés de Oracular, l'ambition et l'excellence de songwriting de Congratulations, le goût pour le sound-design de MGMT pour créer une espèce de sommes de ces compétences tout en trouvant un son inédit qui tranche radicalement avec leurs opus précédents (comme à chaque disque en fait) et qu'ils exploitent mieux que jamais. Little Dark Age invite tant et si bien à prendre MGMT au sérieux, oui oui ces deux petits branleurs mal habillés, qu'après avoir dûment retracé leur disco à rebours on est en droit de postuler l'hypothèse hardie qu'Andrew et Ben ont toujours été des petits génies de la pop qui auraient bien aimé faire autre chose. Quand on voit la facilité avec laquelle ils pondaient hooks sur hooks et leur talent naturel pour les compos audacieuses, leur parcours prend une tournure plus logique, marquée par une volonté progressive de s'aventurer dans de nouvelles contrées ; culminant avec le self-titled. Avant de se résigner à revenir à la pop avec leur dernier. On peut s'imaginer ces 5 années comme celles d'un purgatoire intérieur illustré par le morceau titre. Ce "Little Dark Age" serait-il le récit de l'abandon de la fierté du duo qui se voyait vivre sur d'autres plates-bandes, pour finalement accepter leur destin d'artisans pop surdoués ? Après tout, le groupe a commencé comme une blague ; le but était d'écrire les chansons les plus pop possibles et de vendre leur cul tout en s'appelant The Management. Sauf que le talent était bien là, presque malgré eux, et ils auront passé leur carrière à payer cette blagounette devenue trop grosse pour eux. "I found a whistle that works everytime" sonne de plus en plus comme un aveu, un sifflet magique qui leur inspire les plus belles mélodies et qu'ils se sont enfin remis à utiliser.
Ma foi, le résultat valait bien toutes ces remises en question ; l'entrain de Ben & Andrew fait chaud au coeur. MGMT a donc toujours été un groupe exceptionnel, il aura simplement fallu attendre l'ultime confirmation.Sachant qu'ils viennent de sortir leur meilleur album après 13 ans d'existence, je leur prédis un futur brillant, les voilà prêts à embrayer sur leur Big Bright Age.
Excellent ! 18/20 | par X_Wazoo |
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