Danzig

Neuvième album pour Glenn Danzig et, à part quelques irréductibles, qui attend encore quoi que ce soit du Elvis gothique ? Certainement pas moi qui tombe un peu par hasard sur ce 777 I Luciferi et qui découvre donc un solide album de rock sombre légèrement doom et aux surprenants effluves stoner.
Si le début d'album est assez classique, on constate néanmoins que la production opte pour un son bien roots qui a tendance à mettre trop en avant les guitares baveuses et la basse ("Wicked Pussycat") au détriment des (rares) solos et surtout de sa voix de crooner, qui est quand même sa marque de fabrique.
Musicalement parlant, on oscille entre d'excellents titres et des trucs plus anodins ("The Coldest Sun" qui tombe à plat) mais le premier temps fort se fait entendre avec le riff puissamment efficace de "God Of Light", quelque part entre un Black Sabbath survitaminé et du Kyuss (non, je n'ai pas la fièvre et n'écris pas en plein délire). Ces deux groupes constituent d'ailleurs à mon sens les principales références de Danzig sur ce disque (il n'y a qu'à écouter "Dead Inside" ou "Kiss The Skull") même si je n'oublie pas l'introduction de "Liberskull" qui frôle le plagiat du "Dopes To Infinity" de Monster Magnet. Ecoutez-les successivement et prouvez-moi que j'ai tort !
Ne déduisez pas des points précédents que Glenn a besoin de coller à la mode et n'est plus foutu de composer un morceau tout seul ("Halo Goddess Bone" en tête), c'est juste qu'il a dû écouter quelques bons albums pendant la préparation du sien. Bon, moi ça ne me dérange pas parce que j'aime bien le stoner mais je ne suis pas sûr que les fans de la première heure se satisfassent de 777 I Luciferi dont l'emballage et bien plus maléfique que le contenu, à l'image de la fausse ballade "Angel Blake".