Leonard Cohen
I'm Your Man |
Label :
Columbia |
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I'm Your Man constitue un tournant dans la carrière de Leonard Cohen puisque le synthétiseur, se faisant encore plus présent que sur son précédent album, devient véritablement la base de son instrumentation. Ce choix, qui sera maintenu sur tous ses albums à venir, lui attirera les foudres de nombreux de ses fans, nostalgiques de la période des seventies où le Canadien, en digne représentant de la folk, nous charmait avec ses guitare voix plus minimalistes, peut être plus intimistes aussi. Cet album est aussi sa première collaboration avec Sharon Robinson, qui produira par la suite Ten New Songs et participera à l'écriture de nombreuses de ses chansons comme par exemple"Waiting For The Miracle".
L'album commence avec "First We Take Manhattan" : un morceau très réussi qui met tout de suite l'accent sur des synthétiseurs très durs mais qui participent à cette beauté froide, martiale. Il en émane ce quelque chose que j'appelle la grandeur. On passe d'un extrême à l'autre avec "Ain't No Cure For Love", beaucoup plus enjoué et qui a malheureusement bien mal vieilli : ce morceau est un peu kitsch, la faute à une instrumentation digne d'un générique de série TV américaine des années 80: un fond trop recherché pour sa forme trop banale. Vient ensuite le single "Everybody Knows", où la voix se fait plus rocailleuse, butant sur l'anaphore de ces ceux mots qui donnent son nom a cette piste hypnotique. Dans "I'm Your Man", beaucoup plus léger, Cohen nous raconte l'amour piège, l'amour désabusé, avec une pointe d'ironie, le tout soutenu par une instrumentation plus discrète. "Take This Waltz", adapté du poème de Frederico García Lorca, est une réussite : une jolie ballade mélodique et terriblement bucolique. Le morceau suivant s'appelle "Jazz Police" et personnellement c'est mon préfère sur cet album : la première fois que je l'ai écouté, j'ai trouvé ce morceau très étrange, surtout ce solo de piano qui m a fait penser à l'ambiance déjantée et dérangée du Aladdin Sane de Bowie. Car en effet, "dérangé" est le terme qui convient, tant pour qualifier le rythme, la mélodie, que le texte particulièrement mystérieux : je pense qu'il il permet de multiples interprétations, c'est pourquoi je laisse chacun se faire sa propre opinion. On retourne à un morceau plus accessible : "I Can't Forget", une petite chanson à la mélancolie automnale et pleine de poésie, même si, encore une fois, ça n'a pas spécialement bien vieilli. L'album se clôt avec "Tower Of Song", qui sonne comme du blues déformé par les synthétiseurs, plutôt plaisant sans être inoubliable.
En conclusion, cet album contient quelques vraies perles même si on regrette que d'autres morceaux soient un peu moins à l'épreuve du temps et affaiblissent l'ensemble. Mais si Cohen semble s'être engouffré dans la brèche de la modernité, il conserve néanmoins toute son intégrité artistique: sa voix grave est toujours aussi belle et ses textes sont toujours aussi profonds. En revanche, la folk, c'est bel et bien fini pour le Canadien. Après vingt ans de carrière, il choisit de changer d'horizon musical et une nouvelle fois, il s'impose comme un artiste incontournable.
L'album commence avec "First We Take Manhattan" : un morceau très réussi qui met tout de suite l'accent sur des synthétiseurs très durs mais qui participent à cette beauté froide, martiale. Il en émane ce quelque chose que j'appelle la grandeur. On passe d'un extrême à l'autre avec "Ain't No Cure For Love", beaucoup plus enjoué et qui a malheureusement bien mal vieilli : ce morceau est un peu kitsch, la faute à une instrumentation digne d'un générique de série TV américaine des années 80: un fond trop recherché pour sa forme trop banale. Vient ensuite le single "Everybody Knows", où la voix se fait plus rocailleuse, butant sur l'anaphore de ces ceux mots qui donnent son nom a cette piste hypnotique. Dans "I'm Your Man", beaucoup plus léger, Cohen nous raconte l'amour piège, l'amour désabusé, avec une pointe d'ironie, le tout soutenu par une instrumentation plus discrète. "Take This Waltz", adapté du poème de Frederico García Lorca, est une réussite : une jolie ballade mélodique et terriblement bucolique. Le morceau suivant s'appelle "Jazz Police" et personnellement c'est mon préfère sur cet album : la première fois que je l'ai écouté, j'ai trouvé ce morceau très étrange, surtout ce solo de piano qui m a fait penser à l'ambiance déjantée et dérangée du Aladdin Sane de Bowie. Car en effet, "dérangé" est le terme qui convient, tant pour qualifier le rythme, la mélodie, que le texte particulièrement mystérieux : je pense qu'il il permet de multiples interprétations, c'est pourquoi je laisse chacun se faire sa propre opinion. On retourne à un morceau plus accessible : "I Can't Forget", une petite chanson à la mélancolie automnale et pleine de poésie, même si, encore une fois, ça n'a pas spécialement bien vieilli. L'album se clôt avec "Tower Of Song", qui sonne comme du blues déformé par les synthétiseurs, plutôt plaisant sans être inoubliable.
En conclusion, cet album contient quelques vraies perles même si on regrette que d'autres morceaux soient un peu moins à l'épreuve du temps et affaiblissent l'ensemble. Mais si Cohen semble s'être engouffré dans la brèche de la modernité, il conserve néanmoins toute son intégrité artistique: sa voix grave est toujours aussi belle et ses textes sont toujours aussi profonds. En revanche, la folk, c'est bel et bien fini pour le Canadien. Après vingt ans de carrière, il choisit de changer d'horizon musical et une nouvelle fois, il s'impose comme un artiste incontournable.
Bon 15/20 | par Marqueemoon |
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