Leonard Cohen

Premier essai et premier coup de maitre de notre poète canadien. Connu depuis une dizaine d'années grâce à ses poèmes, Leonard Cohen transforme les lectures de deux de ses poèmes en chansons ("Suzanne" et "Stranger") lors d'une série poétique à New York en 1966. Cette performance attire les oreilles de Big Apple et une artiste décide de le prendre sous son aile en la personne de Judy Collins. Cet engouement pour Cohen ne passe pas inaperçu dans le milieu musical notamment le célèbre producteur John Hammond (Bob Dylan, Count Basie) qui décèle immédiatement le talent du canadien et le fait signer chez Columbia. Leonard sort Songs Of Leonard Cohen en 1968 dont le succès est mitigé aux Etats Unis mais il est davantage reconnu en Europe.

La force de Cohen reste ses textes dont la musique met largement en valeur la qualité. Car la composition est minimaliste pour ce premier album. Accompagné d'une guitare, notre homme déclame ses textes. "So long, Marianne" se révèle la seule entorse dans la composition avec un nuage de violons et une batterie martiale qui apparaissent progressivement dans la chanson pour finir la chanson de manière totalement hypnotique. Cet album consacre aussi quelques chansons les plus connues aujourd'hui du canadien comme "Suzanne" (repris par Peter Gabriel, John Baez et même Alain Bashung), "Sisters Of Mercy" dont le nom a été repris par le célèbre groupe des années 80. Hormis ces chansons incontournables, Cohen signe aussi des chansons absolument bouleversantes comme "Stranger Song" ou "Stories Of The Street". Mais le point d'orgue de cet album reste "Master Song" mettant en avant la voix grave et suave de Cohen accompagnée d'un jeu de guitare simple mais hypnotique alors qu'un nuage de violons apparaît à la fin de la chanson.

Un album qui révèle un artiste majeur. Cohen signe quelques unes de ses chansons les plus connues autour d'un accomagnement minimaliste.