Leonard Cohen

Live Songs

Live Songs

 Label :     Columbia 
 Sortie :    dimanche 01 avril 1973 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Quand il monte sur scène pour la première fois, Leonard Cohen est pétrifié. On est en 1967, à New York et, après avoir joué en tremblotant les premiers accords de "Suzanne", le poète canadien se réfugie en coulisses. Il faudra attendre 1970 pour qu'il accepte une tournée européenne confidentielle, où le moment le plus triomphale restera son fameux passage à l'île de Wight. Assez pour redonner un semblant de confiance à Cohen. Entouré d'un groupe dont les musiciens et choristes sont choisis avec le plus grand soin - et qu'il surnomme The Army - il renouvellera l'exploit en 72. Avec Live Songs, Columbia propose donc le témoignage live d'un artiste qui, à l'époque, a une relation complexe avec la scène où il est aussi rare que magnifique.

On y retrouve un extrait de l'île de Wight, concert improbable où, à 4 heures du matin, un Cohen en pyjama a eu la lourde mission de succéder à Jimi Hendrix devant un parterre de jeunes défoncés. Une performance mystique où, pour rassurer le public et lui-même, il déclare que "Tonight Will Be Fine". Un extrait de son second album, largement représentée sur cette compilation qui pioche dans les captations parisiennes (l'intemporel "Bird on the Wire" et un premier couplet récité dans la langue de Molière), bruxelloises ("You Know Who I Am") et berlinoise ("Story of Isaac"). "Nancy" est une version de travail de "Seems So Long Ago" qui est loin de sonner comme un brouillon. Le traditionnel "Passin' Trough" est un chant d'humilité très touchant (repris récemment par Kevin Morby pour rendre hommage au disparu). En bonus, l'inédit "Queen Victoria, enregistré seul dans une chambre d'hôtel du Tennessee.

Tout le long de ces performances, Cohen apparaît fragile mais désireux d'aller jusqu'au bout la tête haute, commandant valeureux de son armée de l'ombre (les treize minutes héroïques de "Please Don't Pass Me By"). En pleine dépression à l'époque, prêt à arrêter la musique, il tient bon avec l'humilité qu'on lui connaît et que la pochette réussit à capturer. Jusqu'en 2016, il a tenu bon.


Très bon   16/20
par Dylanesque


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