Sixteen Horsepower
Sackcloth 'n' Ashes |
Label :
A&M |
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Autant le dire tout de suite: cet album ne respire pas, au premier abord, la joie de vivre et la gaieté! Quand on écoute "Sackcloth 'n' Ashes", on est tout de suite plongé dans l'univers de l'Amérique la plus profonde qui soit: sur le seuil d'un ranch, assis sur une chaise, un Jack Daniel's à la main. C'est d'ailleurs ce que déclare le chanteur, David Eugene Edwards dans "Horse Head" : "Come to my yard / I got whiskey an chairs / we'll sit on the porch / as the good men stare".
Sixteen Horsepower est un groupe franco-américain. "Sackcloth..." est leur premier album, et il pue la poussière, l'alcool, la rouille et la mélancolie. "Sackcloth..." débute par "I Seen What I Saw"; titre où le bottleneck est de sortie, comme sur une grande partie de l'oeuvre de 16 Horsepower. "I Seen What I Saw" reflète la teneur de l'album: mélancolie et noirceur. "Horse Head" symbolise également bien cette idée. "Harm's Way", qui se trouve au milieu de l'album, est dans la même veine. L'accordéon y apporte une tension jusqu'alors inégalée. Cependant, tout n'est pas si sombre. "Black Soul Choir", excellemment joué au banjo sur un rythme lancinant, est un morceau très efficace, tout comme le titre qui le suit "Haw".
Durant "Sackcloth...", on est donc transporté vers diverses atmosphères qui ont toujours pour point commun d'être emplies de mélancolie plus ou moins présente selon les instruments utilisés que ce soit une guitare (avec ou sans bottleneck), un banjo, un accordéon ou une pedal-steel.
Bref, un premier bon album!
Sixteen Horsepower est un groupe franco-américain. "Sackcloth..." est leur premier album, et il pue la poussière, l'alcool, la rouille et la mélancolie. "Sackcloth..." débute par "I Seen What I Saw"; titre où le bottleneck est de sortie, comme sur une grande partie de l'oeuvre de 16 Horsepower. "I Seen What I Saw" reflète la teneur de l'album: mélancolie et noirceur. "Horse Head" symbolise également bien cette idée. "Harm's Way", qui se trouve au milieu de l'album, est dans la même veine. L'accordéon y apporte une tension jusqu'alors inégalée. Cependant, tout n'est pas si sombre. "Black Soul Choir", excellemment joué au banjo sur un rythme lancinant, est un morceau très efficace, tout comme le titre qui le suit "Haw".
Durant "Sackcloth...", on est donc transporté vers diverses atmosphères qui ont toujours pour point commun d'être emplies de mélancolie plus ou moins présente selon les instruments utilisés que ce soit une guitare (avec ou sans bottleneck), un banjo, un accordéon ou une pedal-steel.
Bref, un premier bon album!
Très bon 16/20 | par X_Jpbowersock |
Posté le 11 février 2006 à 01 h 29 |
"So I set my face to the Lord God to seek Him by prayer and supplication with fasting, sackcloth and ashes." Cet extrait de l'ancien testament qui donne son titre au premier album de Sixteen Horsepower résonne comme un premier avertissement : c'est ici à un homme guidé par sa foi que nous avons à faire. Le deuxième avertissement serait alors les postures de red necks adoptées par le trio de Denver sur la pochette du disque : assis sur un porche vermoulu, ils semblent nous mettre au défit de pénétrer dans ce qui ressemble à un antique saloon. Derrière les portes battantes ajourées, c'est une musique aux accents de country et de folk qui attend, enracinée dans le sol d'une Amérique désuète et poussiéreuse, un far-west oublié.
Le vice du passéisme, Edwards l'a sans doute et il le pousse jusqu'à jouer sa musique sur un banjo et un bandonéon qui sont de véritables pièces de musée. Et que ce soit sur les accords cristallins de l'un ou le long des souffles plaintifs de l'autre, il déploie un chant poignant qui sert des textes noirs entre désespoir et résignation ("from craddle to coffin, there's just too much walkin'")... sauf sur l'improbable et jouissif Red Neck Reel, ou Sixteen Horsepower nous offre une sorte d'hymne country survolté au paroles décalées.
Album splendide dont la beauté des titres tels que Horse Head, Harm's Way, Prison Shoe Romp ou Neck on the New Blade ne cessera jamais de me hanter, Sackcloth'n'Ashes installe avec brio l'univers si particulier de Sixteen Horspower et restera pour moi leur meilleure réalisation.
Le vice du passéisme, Edwards l'a sans doute et il le pousse jusqu'à jouer sa musique sur un banjo et un bandonéon qui sont de véritables pièces de musée. Et que ce soit sur les accords cristallins de l'un ou le long des souffles plaintifs de l'autre, il déploie un chant poignant qui sert des textes noirs entre désespoir et résignation ("from craddle to coffin, there's just too much walkin'")... sauf sur l'improbable et jouissif Red Neck Reel, ou Sixteen Horsepower nous offre une sorte d'hymne country survolté au paroles décalées.
Album splendide dont la beauté des titres tels que Horse Head, Harm's Way, Prison Shoe Romp ou Neck on the New Blade ne cessera jamais de me hanter, Sackcloth'n'Ashes installe avec brio l'univers si particulier de Sixteen Horspower et restera pour moi leur meilleure réalisation.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 08 avril 2010 à 04 h 02 |
Disons le d'emblée, David Eugene Edwards et ses accolytes n'inventent pas la musique du futur; peut-être bien même qu'ils ne jouent pas la musique du présent. Pas modernes pour un cent de dollar, mais ils s'en foutent et nous aussi. Parce qu'en 1996, une tornade est passée et elle s'appelait Sackcloth 'n' Ashes.
C'est l'histoire d'un type monté sur un grand cheval pâle, tenant d'une main la Bible et de l'autre un flingue. Soyons clair, pour ce gars-là, la Bible est une façon de vous lire vos droits avant de rendre le seul verdict qui convienne à l'abominable pécheur qui sommeille en vous : la mort. Et ce gars-là tire drôlement bien, à chaque fois dans le mille : treize balles (ou quatorze si vous avez la version américaine et le non moins implacable "Haw") tirées, treize balles dans la cible. Le décor est orageux d'abord, éclairs sur fond de nuit noire comme le cul du diable, odeurs d'ozone et de poudre. Puis la première déferlante arrive : "I Seen What I Saw", suivi aussitôt de la seconde "Black Soul Choir", de la troisième "Scraw Led In Sap" (ou "Haw" : peu importe, c'est pareil) et ainsi de suite jusqu'à la dernière "Stong Man". Aucun répit, pas de quartier. Derrière l'homme pâle, les morts n'ont pas le temps de s'accumuler, la tornade qui suit le cavalier les enlevant comme de vulgaires feuilles mortes. Ne reste à la fin que la poussière.
C'était en 1996. Cela ne reviendra plus. Ces tornades vengeresses sont réservées à la jeunesse. D.E.Edwards n'est plus tout jeune, à moins que ce ne soit son cheval. Ces cavalcades infernales ne sont plus de leur âge. Edwards sait que ça ne reviendra plus, nous le savons tous, et c'est pourquoi nous aimons de temps en temps nous replonger dans ces temps infernalement bénis. C'était en 1996 et ça n'a pas pris une ride.
C'est l'histoire d'un type monté sur un grand cheval pâle, tenant d'une main la Bible et de l'autre un flingue. Soyons clair, pour ce gars-là, la Bible est une façon de vous lire vos droits avant de rendre le seul verdict qui convienne à l'abominable pécheur qui sommeille en vous : la mort. Et ce gars-là tire drôlement bien, à chaque fois dans le mille : treize balles (ou quatorze si vous avez la version américaine et le non moins implacable "Haw") tirées, treize balles dans la cible. Le décor est orageux d'abord, éclairs sur fond de nuit noire comme le cul du diable, odeurs d'ozone et de poudre. Puis la première déferlante arrive : "I Seen What I Saw", suivi aussitôt de la seconde "Black Soul Choir", de la troisième "Scraw Led In Sap" (ou "Haw" : peu importe, c'est pareil) et ainsi de suite jusqu'à la dernière "Stong Man". Aucun répit, pas de quartier. Derrière l'homme pâle, les morts n'ont pas le temps de s'accumuler, la tornade qui suit le cavalier les enlevant comme de vulgaires feuilles mortes. Ne reste à la fin que la poussière.
C'était en 1996. Cela ne reviendra plus. Ces tornades vengeresses sont réservées à la jeunesse. D.E.Edwards n'est plus tout jeune, à moins que ce ne soit son cheval. Ces cavalcades infernales ne sont plus de leur âge. Edwards sait que ça ne reviendra plus, nous le savons tous, et c'est pourquoi nous aimons de temps en temps nous replonger dans ces temps infernalement bénis. C'était en 1996 et ça n'a pas pris une ride.
Excellent ! 18/20
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