Brian Eno
(No Pussyfooting) |
Label :
Island |
||||
Rencontre au sommet entre Fripp et Eno. L'album sort au mois de novembre 1973. Il sort donc avant Here Comes The War Jet, le premier effort solo de Eno enregistré en 1973 mais sorti en janvier 74 et après les deux bijoux premiers de Roxy Music auquel il à participé. Pour Fripp, 73 c'est l'année de Lark's Tongue et l'année avant Red (meilleur album du groupe) et la première mise en sommeil de King Crimson.
L'album ne contient que deux morceaux, un par face du vinyle: "The Heavenly Music Corporation" et "Swastika Girls". Le faible nombre est évidemment compensé par la longueur, les chansons s'étirent sur près de 20 minutes. Pour les fous furieux collectionneur, l'édition CD remastérisée de 2008, supervisée par Fripp, inclue trois morceaux supplémentaires: une version inversée de "The Heavenly Music Corporation" (durée idem soit 20:55), une version ralentie de moitié plus lente (41 minutes donc) et une version inversée de "Swastika Girls", aussi longue que l'originale, soit 18:45). Édition double ca va de soit, présentée dans un digipack bien moche et bien mal foutu soit dit en passant.
Aucun succès pour ce disque sorti dans un relatif anonymat. Le projet est né de la volonté de Fripp d'avoir une musique de fond pour compléter les concerts de KC. Et si ca n'a pas révolutionné le monde de la musique ambiante planante, la contribution au style est forte!
Eno bidouille. C'est presque une lapalissade. Il fait tourner en boucle des morceaux , les superposent pour qu'ils puissent monter en puissance. Sur ce flux sonore Fripp vient coller sa guitare au son parfois aérien parfois terrifiant. Sur les passages ou la rythmique est la plus répétitive on se croirait sur les travaux contemporains du Tangerine Dream. "The Heavenly Music Corporation" est en revanche une suite de passages éclatants constituant une longue fresque sonore.
Le précis musical illustré ici sera largement développé par Eno sur ses travaux de musique ambiante. Pour Fripp c'est la découverte de ce que les spécialistes ont baptisé Frippertronics, un gros un système de bouclage de bande.
(No Pussyfooting) n'est ni un album génial, c'est souvent long, ni un album facile, c'est régulièrement prise de tête, mais c'est un album à la portée historique indéniable et la trace de recherche sonore dont les répercussions se sont bien fait sentir.
L'album ne contient que deux morceaux, un par face du vinyle: "The Heavenly Music Corporation" et "Swastika Girls". Le faible nombre est évidemment compensé par la longueur, les chansons s'étirent sur près de 20 minutes. Pour les fous furieux collectionneur, l'édition CD remastérisée de 2008, supervisée par Fripp, inclue trois morceaux supplémentaires: une version inversée de "The Heavenly Music Corporation" (durée idem soit 20:55), une version ralentie de moitié plus lente (41 minutes donc) et une version inversée de "Swastika Girls", aussi longue que l'originale, soit 18:45). Édition double ca va de soit, présentée dans un digipack bien moche et bien mal foutu soit dit en passant.
Aucun succès pour ce disque sorti dans un relatif anonymat. Le projet est né de la volonté de Fripp d'avoir une musique de fond pour compléter les concerts de KC. Et si ca n'a pas révolutionné le monde de la musique ambiante planante, la contribution au style est forte!
Eno bidouille. C'est presque une lapalissade. Il fait tourner en boucle des morceaux , les superposent pour qu'ils puissent monter en puissance. Sur ce flux sonore Fripp vient coller sa guitare au son parfois aérien parfois terrifiant. Sur les passages ou la rythmique est la plus répétitive on se croirait sur les travaux contemporains du Tangerine Dream. "The Heavenly Music Corporation" est en revanche une suite de passages éclatants constituant une longue fresque sonore.
Le précis musical illustré ici sera largement développé par Eno sur ses travaux de musique ambiante. Pour Fripp c'est la découverte de ce que les spécialistes ont baptisé Frippertronics, un gros un système de bouclage de bande.
(No Pussyfooting) n'est ni un album génial, c'est souvent long, ni un album facile, c'est régulièrement prise de tête, mais c'est un album à la portée historique indéniable et la trace de recherche sonore dont les répercussions se sont bien fait sentir.
Pas mal 13/20 | par Chaurionde |
Posté le 16 janvier 2023 à 16 h 37 |
Il n'a pas encore commencé de carrière solo qu'il avait déjà enregistré un album. Roxy Music bat le fer, il est chaud ; Brian s'en va Enoïsé dans son coin avec la participation du camarade Robert Fripp. Le terrain de jeu ? Un principe tellement simple : des nappes de claviers générées plus ou moins automatiquement sous les programmations fantaisistes d'Eno, tandis que Bebert triture sa guitare, fait jaillir des arpèges vers les abîmes d'une autre dimension. Normal.
Et la (non-)musique dans tout ça, outre ces considérations d'ingé-sons? Le LP se divisent en deux morceaux, chacun remplissant une face. La première se voit scionnée d'un long titre, entre organique et mécanique, du doux nom "The Heavenly Music Corporation". Le légendaire guitariste appose avec parcimonie quelques jets de sa "Frippertronics" sur un mur de gris, quelque chose entre les cris primaux des profondeurs hadales et les conversations astrales. Probablement la première option, car la seconde face, pour un autre visage au travers des miroirs, "Swastika Girls", cette spirale ascendante, nous emmène vers un autre endroit. Qu'importe la destination : le voyage, tout ça...
Le contraste entre la machine et l'humain, entre le froid du néant et le réconfort de la voix d'un instrument, est touchant.
Ce qui est intéressant sur cette galette, c'est que dès ce premier manifeste des théories musicales d'Eno (minimalisme, musique auto-générés, programmation plutôt qu'exécution,...) le résultat est plus que concluant et, mieux, l'émotion est présente. Cependant, il n'a pas encore atteint l'apex de sa pensée et la patte (Frippienne) de l'humain (mais est-il vraiment humain ?) est omniprésente. Ses questions resteront donc encore en suspens. Mais ne s'annulent-elles pas quand on les pose ? Qu'importe les moyens, la fin les justifieront toujours...
Et la (non-)musique dans tout ça, outre ces considérations d'ingé-sons? Le LP se divisent en deux morceaux, chacun remplissant une face. La première se voit scionnée d'un long titre, entre organique et mécanique, du doux nom "The Heavenly Music Corporation". Le légendaire guitariste appose avec parcimonie quelques jets de sa "Frippertronics" sur un mur de gris, quelque chose entre les cris primaux des profondeurs hadales et les conversations astrales. Probablement la première option, car la seconde face, pour un autre visage au travers des miroirs, "Swastika Girls", cette spirale ascendante, nous emmène vers un autre endroit. Qu'importe la destination : le voyage, tout ça...
Le contraste entre la machine et l'humain, entre le froid du néant et le réconfort de la voix d'un instrument, est touchant.
Ce qui est intéressant sur cette galette, c'est que dès ce premier manifeste des théories musicales d'Eno (minimalisme, musique auto-générés, programmation plutôt qu'exécution,...) le résultat est plus que concluant et, mieux, l'émotion est présente. Cependant, il n'a pas encore atteint l'apex de sa pensée et la patte (Frippienne) de l'humain (mais est-il vraiment humain ?) est omniprésente. Ses questions resteront donc encore en suspens. Mais ne s'annulent-elles pas quand on les pose ? Qu'importe les moyens, la fin les justifieront toujours...
Très bon 16/20
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