Brian Eno
My Life In The Bush Of Ghost (Brian Eno -David Byrne) |
Label :
EG |
||||
Une cartographie musicale polymorphe des duettistes Byrne-Eno
Faut-il être un peu fêlé du Remain In Light des Heads pour se plonger dans ce disque aventureux ?
Non cela n'est pas obligatoire même si MLITBOG est un peu le prolongement des expériences entamées par David Byrne sur le disque phare du groupe, poussé au cul par un Eno en état de grâce, et si les Heads ne vous parlent pas plus que ça, laissez vous tenter si vous aimez l'aventure.
Inutile de vous faire un interminable laïus sur cette galette : y'a ceux qui connaissent et qui l'ont déjà et les autres... Vous savez ce qu'il vous reste à faire, vous le trouverez dans toutes les bonnes pharmacies au rayon anti-dépresseur ou coupe-faim.
11 vignettes : à noter, pour les boulimiques que l'objet a été réédité pour fêter ses 25 ans qui présentent sept inédits, inintéressants pour la plupart, j'ai testé pour vous, donc inutile de craquer plus pour des chutes de studio, surtout que l'original est vendu en général à prix d'ami.
11 vignettes, donc, superbes et étonnantes qui mélangent et montrent la voie à pas mal de choses qui vont devenir un peu la world, la techno, l'afro-beat, le tribal funk, l'abstract hip-hop, l'ambient, le trip-hop, downtempo, etc.. C'est un des premiers albums qui met le sampling et ses techniques au coeur du processus créatif.
Après une mise en en bouche particulièrement chaotique, ça déboule sec sur des territoires épicés ou très urbains, on y croisera de temps à autre la voix d'un évangéliste, d'un animateur radio ou une douce mélopée égyptienne mais n'ayez pas peur, ce disque n'est ni trop long ni ennuyeux, pas prise de tête pour un sou. C'est pas un truc intello à la noix mais plutôt une expérience sensorielle bien jouissive.
A noter la participation du bassiste producteur Bill Laswel, l'âme de Material qui assure son quota de bassline bien lourde.
OMNI par excellence, cette galette qui hantait déjà mes étagères en vinyle a de quoi bousculer les habitudes même si, bien sûr, plus de 25 ans après la surprise est moindre mais le résultat est tout bonnement extraordinaire et garde, malgré les ans, toute sa fraîcheur et son inventivité. A mettre entre le Rock Bottom de Wyatt et le Commercial Album de Residents. Et donc un petit Intemporel je pense que ce n'est pas trop !
Faut-il être un peu fêlé du Remain In Light des Heads pour se plonger dans ce disque aventureux ?
Non cela n'est pas obligatoire même si MLITBOG est un peu le prolongement des expériences entamées par David Byrne sur le disque phare du groupe, poussé au cul par un Eno en état de grâce, et si les Heads ne vous parlent pas plus que ça, laissez vous tenter si vous aimez l'aventure.
Inutile de vous faire un interminable laïus sur cette galette : y'a ceux qui connaissent et qui l'ont déjà et les autres... Vous savez ce qu'il vous reste à faire, vous le trouverez dans toutes les bonnes pharmacies au rayon anti-dépresseur ou coupe-faim.
11 vignettes : à noter, pour les boulimiques que l'objet a été réédité pour fêter ses 25 ans qui présentent sept inédits, inintéressants pour la plupart, j'ai testé pour vous, donc inutile de craquer plus pour des chutes de studio, surtout que l'original est vendu en général à prix d'ami.
11 vignettes, donc, superbes et étonnantes qui mélangent et montrent la voie à pas mal de choses qui vont devenir un peu la world, la techno, l'afro-beat, le tribal funk, l'abstract hip-hop, l'ambient, le trip-hop, downtempo, etc.. C'est un des premiers albums qui met le sampling et ses techniques au coeur du processus créatif.
Après une mise en en bouche particulièrement chaotique, ça déboule sec sur des territoires épicés ou très urbains, on y croisera de temps à autre la voix d'un évangéliste, d'un animateur radio ou une douce mélopée égyptienne mais n'ayez pas peur, ce disque n'est ni trop long ni ennuyeux, pas prise de tête pour un sou. C'est pas un truc intello à la noix mais plutôt une expérience sensorielle bien jouissive.
A noter la participation du bassiste producteur Bill Laswel, l'âme de Material qui assure son quota de bassline bien lourde.
OMNI par excellence, cette galette qui hantait déjà mes étagères en vinyle a de quoi bousculer les habitudes même si, bien sûr, plus de 25 ans après la surprise est moindre mais le résultat est tout bonnement extraordinaire et garde, malgré les ans, toute sa fraîcheur et son inventivité. A mettre entre le Rock Bottom de Wyatt et le Commercial Album de Residents. Et donc un petit Intemporel je pense que ce n'est pas trop !
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Raoul vigil |
Posté le 25 mars 2015 à 23 h 18 |
Attention lecteur non averti, vous allez pénétrer dans un monument.
"Ma Vie Dans Le Buisson Des Fantômes", aka My Life In The Bush Of Ghosts.
Le duo de musique funk expérimental qui changea la face de la musique a l'aube des années 1980.
C'est en 1978 que Brian Eno rencontre les Talking Heads et plus particulièrement David Byrne pour produire leur second album More Songs About Buildings And Food. Les deux hommes se trouvent rapidement des points communs et décident de bosser ensemble sur un projet a partir de 1979. Après la production et la tournée de l'album Fear Of Music, le duo se reforme afin de continuer et terminer ce que deviendra MLITBOG. L'album ne peut cependant pas sortir dès 1980 à cause de problèmes de droits. En effet, il contient beaucoup de samples et les deux compères doivent payer certains droits afin de pouvoir les diffuser, notamment ceux provenant d'un disque de chant arabe (sample qui sera notamment réutilisé dans le tube house "Pump Up The Volume" de M!A!R!R!S! quelques années plus tard). Ce n'est donc qu'après Remain In Light , le dernier album des Heads produit d'une main de maitre par Eno, que sort MLITBOG.
En 1981, le disque sort et commence a faire du bruit dans la presse musicale. Il mélange le goût pour le funk et la world music de David Byrne et le coté expérimental d'Eno (déjà montré au public avec la trilogie Berlinoise de Bowie). L'album est donc plutôt bien reçu, au point d'enchanter certains musiciens contemporains comme Rick Wright de Pink Floyd.
Évidemment, le duo Eno/Byrne ne sont pas les premiers a faire joujou avec des samples (Cabaret Voltaire, Throbbing Gristle ou même Holger Czuckay, coucou Wazoo) mais ce sont en tout cas les premiers a assembler le tout avec les racines funky et world music propres à Byrne.
En onze morceaux, le duo condense expériences sonores et groove africain. Pas de quoi faire danser le pèlerin, certes, mais tout de même de quoi faire tripper un amateur de King Crimson période Belew (même label, EG).
La première face se veut entrainante, avec en ouverture "America Is Waiting", sorte de parodie des jeux TV mélangés a de la radio., le tout sur fond de structure musicale quasi aléatoire et bien groovy. "Mea Culpa" amuse par la structure musicale construite sur les excuses d'un "politicien inconnu" (selon la pochette). On retrouve ensuite Chris Frantz et Busta Jones échappés des Talking Heads pour "Regiment", morceau retrouvant donc quasiment le même son de la bande à Byrne, avec le fameux sample cité plus haut. "Help Me Somebody" démarre à fond la caisse sur des perçus africaines et sur une ambiance de jungle qui évoque l'oppression du prédicateur "cité" dans le morceau, puis sur des samples de percussions et de monte-charges (?). La première face se termine sur "Jezebel Spirit" qui évoque un exorcisme, le tout sur musique complétement funky. Même Friedkin n'aurait pas rêvé avoir une telle musique pour son film de 1973.
La face B s'ouvre sur une controverse. Le morceau pressé sur les éditions originales, "Qu'Ran" samplait une prière musulmane. Le souci, c'est que cette prière ne doit pas être accompagnée de musique. Une communauté musulmane de New York a donc été choquée et a "prié" les deux musiciens de retirer le morceau (d'après une interview de David Byrne). Le morceau, plutôt groovy prolongeait ce que la première face avait commencé. Lors des pressages ultérieurs (dès 1982 et même sur l'édition collector de 2006), le morceau fut remplacé par "Very, Very Hungry" qui a l'origine était une face B pour le single "Regiment". Le morceau ne vaut pas l'original mais a le mérite d'exploiter d'une façon peu commune la guitare. Vient ensuite mon morceau préféré, "Moonlight In Glory", sorte de pause évoquant le "House In Motion" de Talking Heads, avec des samples gospels en plus. "Moonlight" entraine donc la fin du disque vers une fin plus calme, avec une baisse de tempo à chaque morceau. Mentions spéciales à "A Secret Life", "Come With Us" et sa rythmique sous marine et "Mountains Of Needles" qui termine l'album tout en douceur.
Au final, My Life In The Bush Of Ghosts peut se targuer d'être novateur dans plusieurs sens, d'abord dans le coté expérimental-pop puis dans le coté "j'intégre-les-samples-dans-la-musique-pop". Il sonne aussi frais en 2015 qu'il devait le faire en 1981. Il est vu par ses auteurs comme un hommage à la musique africaine. C'est donc 25 ans après que David Byrne et Brian Eno se retrouvent après des carrières solo plus ou moins réussies afin de rééditer le disque en format remastérisé avec quelques démos dispensables. Comme le génial Raoul l'a fait remarquer avant moi, il vaut mieux trouver l'édition simple qui n'est souvent pas très chère...
J'ajouterai que les deux compères ont retrouvé en 2006 la complicité originelle, ce qui les a conduits a composer de nouveau et à sortir en 2008 un album dont je parlerai bientôt...
"Ma Vie Dans Le Buisson Des Fantômes", aka My Life In The Bush Of Ghosts.
Le duo de musique funk expérimental qui changea la face de la musique a l'aube des années 1980.
C'est en 1978 que Brian Eno rencontre les Talking Heads et plus particulièrement David Byrne pour produire leur second album More Songs About Buildings And Food. Les deux hommes se trouvent rapidement des points communs et décident de bosser ensemble sur un projet a partir de 1979. Après la production et la tournée de l'album Fear Of Music, le duo se reforme afin de continuer et terminer ce que deviendra MLITBOG. L'album ne peut cependant pas sortir dès 1980 à cause de problèmes de droits. En effet, il contient beaucoup de samples et les deux compères doivent payer certains droits afin de pouvoir les diffuser, notamment ceux provenant d'un disque de chant arabe (sample qui sera notamment réutilisé dans le tube house "Pump Up The Volume" de M!A!R!R!S! quelques années plus tard). Ce n'est donc qu'après Remain In Light , le dernier album des Heads produit d'une main de maitre par Eno, que sort MLITBOG.
En 1981, le disque sort et commence a faire du bruit dans la presse musicale. Il mélange le goût pour le funk et la world music de David Byrne et le coté expérimental d'Eno (déjà montré au public avec la trilogie Berlinoise de Bowie). L'album est donc plutôt bien reçu, au point d'enchanter certains musiciens contemporains comme Rick Wright de Pink Floyd.
Évidemment, le duo Eno/Byrne ne sont pas les premiers a faire joujou avec des samples (Cabaret Voltaire, Throbbing Gristle ou même Holger Czuckay, coucou Wazoo) mais ce sont en tout cas les premiers a assembler le tout avec les racines funky et world music propres à Byrne.
En onze morceaux, le duo condense expériences sonores et groove africain. Pas de quoi faire danser le pèlerin, certes, mais tout de même de quoi faire tripper un amateur de King Crimson période Belew (même label, EG).
La première face se veut entrainante, avec en ouverture "America Is Waiting", sorte de parodie des jeux TV mélangés a de la radio., le tout sur fond de structure musicale quasi aléatoire et bien groovy. "Mea Culpa" amuse par la structure musicale construite sur les excuses d'un "politicien inconnu" (selon la pochette). On retrouve ensuite Chris Frantz et Busta Jones échappés des Talking Heads pour "Regiment", morceau retrouvant donc quasiment le même son de la bande à Byrne, avec le fameux sample cité plus haut. "Help Me Somebody" démarre à fond la caisse sur des perçus africaines et sur une ambiance de jungle qui évoque l'oppression du prédicateur "cité" dans le morceau, puis sur des samples de percussions et de monte-charges (?). La première face se termine sur "Jezebel Spirit" qui évoque un exorcisme, le tout sur musique complétement funky. Même Friedkin n'aurait pas rêvé avoir une telle musique pour son film de 1973.
La face B s'ouvre sur une controverse. Le morceau pressé sur les éditions originales, "Qu'Ran" samplait une prière musulmane. Le souci, c'est que cette prière ne doit pas être accompagnée de musique. Une communauté musulmane de New York a donc été choquée et a "prié" les deux musiciens de retirer le morceau (d'après une interview de David Byrne). Le morceau, plutôt groovy prolongeait ce que la première face avait commencé. Lors des pressages ultérieurs (dès 1982 et même sur l'édition collector de 2006), le morceau fut remplacé par "Very, Very Hungry" qui a l'origine était une face B pour le single "Regiment". Le morceau ne vaut pas l'original mais a le mérite d'exploiter d'une façon peu commune la guitare. Vient ensuite mon morceau préféré, "Moonlight In Glory", sorte de pause évoquant le "House In Motion" de Talking Heads, avec des samples gospels en plus. "Moonlight" entraine donc la fin du disque vers une fin plus calme, avec une baisse de tempo à chaque morceau. Mentions spéciales à "A Secret Life", "Come With Us" et sa rythmique sous marine et "Mountains Of Needles" qui termine l'album tout en douceur.
Au final, My Life In The Bush Of Ghosts peut se targuer d'être novateur dans plusieurs sens, d'abord dans le coté expérimental-pop puis dans le coté "j'intégre-les-samples-dans-la-musique-pop". Il sonne aussi frais en 2015 qu'il devait le faire en 1981. Il est vu par ses auteurs comme un hommage à la musique africaine. C'est donc 25 ans après que David Byrne et Brian Eno se retrouvent après des carrières solo plus ou moins réussies afin de rééditer le disque en format remastérisé avec quelques démos dispensables. Comme le génial Raoul l'a fait remarquer avant moi, il vaut mieux trouver l'édition simple qui n'est souvent pas très chère...
J'ajouterai que les deux compères ont retrouvé en 2006 la complicité originelle, ce qui les a conduits a composer de nouveau et à sortir en 2008 un album dont je parlerai bientôt...
Intemporel ! ! ! 20/20
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