Brian Eno

Thursday Afternoon. Cet après-midi, ma chère moman m'a rapporté ce disque de la bibliothèque (où elle travaille). Le hasard fait bien les choses. Je m'enferme donc dans ma chambre, m'allonge dans mon lit, me met dans le noir, et je lance le Thursday Afternoon. Quelques mots sur ce disque: je parle ici de la réédition de 2005, l'original a été diffusé en 1984/85 afin d'accompagner ce qu'Eno appelle une "video-painting", des photos et des peintures qui évoluent extrêmement lentement. Comme sa bande-originale.
On entre dans l'oeuvre avec des notes de piano planantes, sur un fond d'atmosphère synthétique brumeuse... et cela pendant une heure. Car oui, vous l'aurez compris, Thurdsay Afternoon est un long voyage spatiale d'une heure, qui vous transportera bien loin du quotidien, si tenté que vous adhériez à l'idée. En effet, la musique n'évolue que très peu; nous ne sommes pas loin de l'idée de micropolyphonie de Ligeti ou de Xenakis (pour ne citer que les sublimes "Atmosphères", ou "Empreintes"), mais à laquelle on aurait ajouté un piano résonnant comme s'il était venu du lointain cosmos afin d'illuminer de ses notes l'oeuvre... Ces notes, celles d'un esprit apaisant, nous transporte progressivement vers le ciel, à travers les doux nuages où chantent d'autres esprits apparaissant eux aussi dans le Thursday Afternoon... Ou alors l'esprit nous plonge dans un océan merveilleux, où des poissons dorés voguent extrêmement lentement, derrière une brume liquide symbolisée par les nappes du morceau... Ou encore, nous entrons avec cet esprit dans le flux cosmique de l'espace, des étoiles lointaines et pourtant si proches, nous volons au-dessus de plaines verdoyantes et paradisiaques... L'esprit, pour l'auditeur adhérant à cette musique, l'aura finalement emportée dans tous ces lieux à la fois.
Il faut peut-être voir en cet esprit Brian Eno, compositeur qui donna ses chef-d'oeuvres à l'ambient, musique certes difficile d'accès... mais si universelle.