The Black Angels
Marseille [Le Poste À Galène] - jeudi 04 décembre 2008 |
Le Poste à Galène a eu la bonne idée de dédier une partie de l'étage à un fumoir, où tous les toxicos peuvent gentiment se retrouver autour de bières et cigarettes diverses et variées. Me voilà donc embarqué, au début de cette soirée, dans ce lieu étrange, tamisé et enfumé, évidemment.
Une petite blonde à côté de moi, toute chétive, fumant clopes sur clopes, l'air hagard, m'adresse alors la parole avec un accent texan à couper au couteau. Merde, je réalise à peine que je me trouve à côté de Stephanie Bailey, batteuse chez les Black Angels. Essayant de me ressaisir, et surtout de comprendre de quoi elle me parle, nous voilà parti dans une discussion sur George W. Bush's place. Car il est vrai que de mon côté, pris d'une soudaine curiosité et pour engager la conversation, je lui pose une question (avec mon anglais plus qu'approximatif) dont je connais évidemment la réponse : "Where do you come from in Texas?" ; "Austin" qu'elle me dit. Bavarde, Stephanie Bailey commence à me faire un peu de publicité sur sa ville, en m'expliquant que c'est le seul endroit intéressant et "pretty cool" d'un Etat entouré de cactus dit-elle et "d'open-field". Je reste abasourdi par la proximité dont elle fait preuve ; toujours chaleureuse, elle me demande combien d'heures de route ils vont se taper le lendemain pour aller à Bordeaux dans leur vieux camion dégueulasse. Découragée par ma réponse, elle enchaîne ; elle me raconte donc également sa soirée de la veille, le 3 décembre, sur Nice, escale côtière en revenant d'Italie, où elle a pu admirer la méditerranée en plein vent niçois, se pelant le "ass" qu'elle me dit. Que d'aventures, la soirée commence bien. Un pote rentre dans le fumoir, me voit à côté de cette petite blonde, se pose des questions, me sachant en couple depuis maintenant six ans et sérieux garçon; puis voilà que je lui présente "Stephanie Bailey, batteuse de Black Angels gars!". Sur le cul, surpris par tant d'audace, le garçon bredouille, cherche ses mots, se présente en français, puis en anglais, finissant par lui dire son "nickname". Ensuite, je tente d'expliquer combien j'apprécie, nouvellement, leur musique, leur classe, grâce à une certaine Lady Godiva, bourreuse de crânes devant l'Éternel, mais que le jeu en valait la peine. Me battant comme un fou avec ma mémoire visuelle pour essayer de me rappeler comment l'on traduit "tome basse" en anglais, je ne réussi que moyennement à lui expliquer que son jeu se révèle simple et puissant, comme je les aime. Nous parlons ensuite de la future première partie, "Anything Maria", dont elle a beaucoup apprécié le soundcheck, et lui expliquons que c'est une bonne amie à mon ami, et que sur scène, la demoiselle envoie le steak grave à la "PJ Harvey's style". Contente comme pas deux, Stephanie Bailey nous remercie, nous serre la pince, écrase sa troisième cigarette et s'en va manger un morceau.
Nous redescendons donc dans l'antre pour assister à ce petit show de l'artiste marseillaise, faisant tourner boucles, samples et autres joyeusetés, le tout servi sur une folle voix printanière. Oui oui, printanière, et malgré une Polar Bear faisant comme d'habitude la fine bouche, voilà une première partie rondement bien menée, fait assez rare pour être souligné.
Les faits Mr Reznor, les faits! me direz-vous. Sachez messieurs-dames, qu'en tant qu'historien, je décortique, j'analyse.
Les Black Angels rentrent donc sur les coups de 22h30 sur la toute petite scène du Poste à Galène sur un "You On The Run" anthologique (je pèse mes mots) à quatre guitares. Et là, sous le choc, cœur battant, me demandant comment le rock peut être aussi puissant et psychédélique à la fois, me demandant également comment ce petit bout de femme avec qui j'ai fumé quelques clopes il y a même pas deux heures pouvait faire aussi mal à des fûts, autant de bruits dans une salle avec pour seule arme deux petits bras, déchaînant la foudre, les cieux, Zeus lui-même!, là, sous le choc donc, je me souviens, je me souviens d'un Floyd au tout début des années 70, je me souviens des performances lives de "Careful with that axe you Eugene", de la claque de ma découverte voilà maintenant 10 ans (vous pensiez vraiment que j'étais une sorte de Raoul??). Même fraicheur, même fougue, même classe.
Je me souviens et je contemple. Je ne peux que contempler pendant 1h30. Oui mes ami(e)s silencieux, vous avez bien compris, les Black Angels ne se racontent pas, ne s'analysent pas froidement : ils se vivent.
Une petite blonde à côté de moi, toute chétive, fumant clopes sur clopes, l'air hagard, m'adresse alors la parole avec un accent texan à couper au couteau. Merde, je réalise à peine que je me trouve à côté de Stephanie Bailey, batteuse chez les Black Angels. Essayant de me ressaisir, et surtout de comprendre de quoi elle me parle, nous voilà parti dans une discussion sur George W. Bush's place. Car il est vrai que de mon côté, pris d'une soudaine curiosité et pour engager la conversation, je lui pose une question (avec mon anglais plus qu'approximatif) dont je connais évidemment la réponse : "Where do you come from in Texas?" ; "Austin" qu'elle me dit. Bavarde, Stephanie Bailey commence à me faire un peu de publicité sur sa ville, en m'expliquant que c'est le seul endroit intéressant et "pretty cool" d'un Etat entouré de cactus dit-elle et "d'open-field". Je reste abasourdi par la proximité dont elle fait preuve ; toujours chaleureuse, elle me demande combien d'heures de route ils vont se taper le lendemain pour aller à Bordeaux dans leur vieux camion dégueulasse. Découragée par ma réponse, elle enchaîne ; elle me raconte donc également sa soirée de la veille, le 3 décembre, sur Nice, escale côtière en revenant d'Italie, où elle a pu admirer la méditerranée en plein vent niçois, se pelant le "ass" qu'elle me dit. Que d'aventures, la soirée commence bien. Un pote rentre dans le fumoir, me voit à côté de cette petite blonde, se pose des questions, me sachant en couple depuis maintenant six ans et sérieux garçon; puis voilà que je lui présente "Stephanie Bailey, batteuse de Black Angels gars!". Sur le cul, surpris par tant d'audace, le garçon bredouille, cherche ses mots, se présente en français, puis en anglais, finissant par lui dire son "nickname". Ensuite, je tente d'expliquer combien j'apprécie, nouvellement, leur musique, leur classe, grâce à une certaine Lady Godiva, bourreuse de crânes devant l'Éternel, mais que le jeu en valait la peine. Me battant comme un fou avec ma mémoire visuelle pour essayer de me rappeler comment l'on traduit "tome basse" en anglais, je ne réussi que moyennement à lui expliquer que son jeu se révèle simple et puissant, comme je les aime. Nous parlons ensuite de la future première partie, "Anything Maria", dont elle a beaucoup apprécié le soundcheck, et lui expliquons que c'est une bonne amie à mon ami, et que sur scène, la demoiselle envoie le steak grave à la "PJ Harvey's style". Contente comme pas deux, Stephanie Bailey nous remercie, nous serre la pince, écrase sa troisième cigarette et s'en va manger un morceau.
Nous redescendons donc dans l'antre pour assister à ce petit show de l'artiste marseillaise, faisant tourner boucles, samples et autres joyeusetés, le tout servi sur une folle voix printanière. Oui oui, printanière, et malgré une Polar Bear faisant comme d'habitude la fine bouche, voilà une première partie rondement bien menée, fait assez rare pour être souligné.
Les faits Mr Reznor, les faits! me direz-vous. Sachez messieurs-dames, qu'en tant qu'historien, je décortique, j'analyse.
Les Black Angels rentrent donc sur les coups de 22h30 sur la toute petite scène du Poste à Galène sur un "You On The Run" anthologique (je pèse mes mots) à quatre guitares. Et là, sous le choc, cœur battant, me demandant comment le rock peut être aussi puissant et psychédélique à la fois, me demandant également comment ce petit bout de femme avec qui j'ai fumé quelques clopes il y a même pas deux heures pouvait faire aussi mal à des fûts, autant de bruits dans une salle avec pour seule arme deux petits bras, déchaînant la foudre, les cieux, Zeus lui-même!, là, sous le choc donc, je me souviens, je me souviens d'un Floyd au tout début des années 70, je me souviens des performances lives de "Careful with that axe you Eugene", de la claque de ma découverte voilà maintenant 10 ans (vous pensiez vraiment que j'étais une sorte de Raoul??). Même fraicheur, même fougue, même classe.
Je me souviens et je contemple. Je ne peux que contempler pendant 1h30. Oui mes ami(e)s silencieux, vous avez bien compris, les Black Angels ne se racontent pas, ne s'analysent pas froidement : ils se vivent.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Reznor |
En ligne
429 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages