Agathocles
Mincer |
Label :
Displeased |
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Le voilà, le programme Mincer d'Agathocles. 21 coups de boutoir sauvages en trente six minutes chono ! Pilonage en règle ! Les peaux éclatent, les cuivres se fendent, les cordes nylon se déchirent... C'en est à se demander comment un être humain peut tolérer un tel boucan, alors imaginer qu'on puisse le composer, ça dépasse l'entendement ! Bon, on a bien droit à quelques riffs un peu plus mémorisables que d'habitude ("Maze Of Papers"), mais faut pas trop leur en demander non plus, aux Belges, côté mélodie... Eux, ce sont plutôt des spécialistes de la défonce de paillasse, de l'écrasement, du laminoir ! Des maîtres du genre !
Loin du grand n'importe quoi et des productions sourdes, Agathocles propose avec Mincer l'album considéré comme son plus abouti, et surtout une pièce référence du grind européen, finalement beaucoup plus digeste, audible et politisé que celui proposé par les ricains... Les titres et les tempos sont variés, même s'il ne s'agit que de nuances de rouge, et le groupe a le souci de laisser respirer son auditeur entre deux trépanations en suggérant quelques parties plus dansantes ("War Fetisjists Kill", "Kurose") très proches d'un hardcore old school.
En fait, ce qui empêche sans doute Agathocles de toucher un plus large public, ce n'est pas tant la brutalité musicale : certains groupes de heavy jouent aussi vite, et le mathcore le surclasse en violence. La raison est plutôt à aller chercher du côté des vocaux, guturaux au possible, préhistoriques et franchement rebutants si l'on n'est pas initié.
Reste que Mincer contient quelques très bonnes recettes à base de viande de crue ("Forced To Masturbate"), et je reste persuadé que le groupe fait preuve d'un humour très second degré dans sa démarche artistique. En effet, je ne conçois pas que l'on puisse produire un truc aussi extrême sans une part d'auto dérision et de provocation gratuite. Puisque le succès commercial ne sera jamais au rendez-vous, autant se foutre de la gueule de tout le monde, empiler jusqu'à la gerbe les riffs sommaires, les rythmiques herculéennes et les bruits de wc bouchés. De toute façon, ça marche parce que Agathocles a le talent pour le faire, une capacité innée à trouver les enchaînements d'accords les plus mortels ainsi que des lignes vocales différentes pour chaque titre. Cela peut sembler évident, mais pour du grind, c'est un exploit !
Au final, la performance des Belges est monstrueuse de bout en bout, sans aucun temps mort, et l'album a le bon goût de s'achever avant que l'on soit écœuré sur un des sommets, le titre éponyme, terrifiant et apocalyptique.
Ce groupe me tue, me bluffe, m'espante à chaque fois. Ce sont des chercheurs dont la volonté est de toujours repousser les limites de l'acceptable et Mincer représente une très sérieuse avancée.
Loin du grand n'importe quoi et des productions sourdes, Agathocles propose avec Mincer l'album considéré comme son plus abouti, et surtout une pièce référence du grind européen, finalement beaucoup plus digeste, audible et politisé que celui proposé par les ricains... Les titres et les tempos sont variés, même s'il ne s'agit que de nuances de rouge, et le groupe a le souci de laisser respirer son auditeur entre deux trépanations en suggérant quelques parties plus dansantes ("War Fetisjists Kill", "Kurose") très proches d'un hardcore old school.
En fait, ce qui empêche sans doute Agathocles de toucher un plus large public, ce n'est pas tant la brutalité musicale : certains groupes de heavy jouent aussi vite, et le mathcore le surclasse en violence. La raison est plutôt à aller chercher du côté des vocaux, guturaux au possible, préhistoriques et franchement rebutants si l'on n'est pas initié.
Reste que Mincer contient quelques très bonnes recettes à base de viande de crue ("Forced To Masturbate"), et je reste persuadé que le groupe fait preuve d'un humour très second degré dans sa démarche artistique. En effet, je ne conçois pas que l'on puisse produire un truc aussi extrême sans une part d'auto dérision et de provocation gratuite. Puisque le succès commercial ne sera jamais au rendez-vous, autant se foutre de la gueule de tout le monde, empiler jusqu'à la gerbe les riffs sommaires, les rythmiques herculéennes et les bruits de wc bouchés. De toute façon, ça marche parce que Agathocles a le talent pour le faire, une capacité innée à trouver les enchaînements d'accords les plus mortels ainsi que des lignes vocales différentes pour chaque titre. Cela peut sembler évident, mais pour du grind, c'est un exploit !
Au final, la performance des Belges est monstrueuse de bout en bout, sans aucun temps mort, et l'album a le bon goût de s'achever avant que l'on soit écœuré sur un des sommets, le titre éponyme, terrifiant et apocalyptique.
Ce groupe me tue, me bluffe, m'espante à chaque fois. Ce sont des chercheurs dont la volonté est de toujours repousser les limites de l'acceptable et Mincer représente une très sérieuse avancée.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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