Agathocles
This Is Not A Threat, It's A Promise |
Label :
Selfmadegod |
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27 titres, trente minutes, les maîtres incontestés de l'underground extrême sont bel et bien de retour. Il suffit d'observer l'artwork pour saisir l'essence de cette énième production : Couleurs criardes, mauvais goûts, provocation, et ce nom qui bave, logo historique ! C'est cheap, cliché en diable et en même temps parfaitement subversif, Agathocles poursuit sa route avec une foi et une abnégation qui force le respect.
Que peut-on attendre de nouveau de la part des Belges ? This Is Not A Threat, It's A Promise apporte-t-il sa pièce à l'évolution musicale ? À ceci, je répondrais : Pourquoi chercher à évoluer si les mecs s'éclatent dans ce qu'ils font ! Agathocles, c'est un peu le Lassie du grind, toujours fidèle ! Pourquoi attendre autre chose du groupe qu'un bon gros mix de crust, de punk, de hardcore, de grind et de death, le tout old school bien entendu ? C'est encore ce qu'il sait proposer de meilleur...
C'est sûr, les trois premiers titres ("Black Tea", "Houses Of Fraud", "Straight Lane") laissent présager du pire : Morceaux en dessous de la minute, incroyablement brutaux surmontés de vocaux sur gutturaux, il y a de quoi se dire que cet album n'apporte pas grand-chose de plus à leur pléthorique discographie... Et pourtant, il y a des nuances qui commencent à apparaître... En premier lieu, ce son de caisse claire, super sec, qui me fait penser à celui que l'on peut entendre sur l'album Betty d'Helmet ou Renewal de Kreator. Ensuite, au milieu du barbarisme total surnagent quelques titres plus longs que d'habitude, des velléités de compositions qui avoisinent les deux ou trois minutes. Cela permet à Agathocles de ralentir un peu le tempo et de développer quelques harmonies de guitares rapprochant le groupe de la scène hardcore metal ("Gaszilla.") Mais que l'auditeur potentiel ne s'y trompe pas, nous sommes très loin de la technique des groupes actuels. Ici, tout n'est que basiques, riffs fondamentaux barrés, basse ronflante, batterie sommaire ("Motherfucker, Swing that Axe")... Les musicologues vont pouvoir se défouler, This Is Not A Threat, It's A Promise est l'album qui leur faut pour épancher tout le mal qu'ils pensent du grind, sous genre bâtard de courants bannis.
Autre surprise, de taille, la survenance de véritables mélodies. Si ce n'était la voix, et un son un peu plus léché, "Hyvaa Paivaa" aurait pu être joué par les groupes punks de l'école Epitaph (NOFX, Lagwagon & Co.) mais quand c'est Agathocles qui s'y colle, on obtient juste un truc qui bastonne et qui n'a aucune chance de rallier qui que soit de plus à sa cause...
Cela est donc dur à admettre, mais Agathocles se renouvelle ! Teste de nouvelles formes de compositions, et le résultat, s'il est souvent bon, peut aussi se montrer parfaitement surprenant, à l'image de "God Save The Real Green Crocodile", titre punk anarchique dans la pure tradition anglaise mais dont le riff central est repris en reggae, avec chant clair, pour constituer le refrain, si tant est que ce mot est un sens pour décrire une chanson d'Agathocles.
Alors aussi étrange que cela puisse paraître, ce nouvel album serait le plus mélodique d'Agathocles. On y trouve les titres les plus abordables (du moins d'après ce que je connais des productions antérieures) notamment grâce à des riffs plus mémorisables et à des tempos moins carbonisés. Pour le reste, il faut toujours subir ce chant caverneux, mieux maîtrisé ou mieux produit que par le passé, et une batterie binaire de bûcherons sous anabolisant...
En tout cas, les Belges tiennent toutes leurs promesses : ces types sont tout simplement ahurissants de régularité, d'intégrité et de passion pour un style qui leur doit énormément. L'album s'achève avec un "Manipulotiek" concis, vengeur et parfaitement hystérique. J'espère encore les entendre jouer dans dix ans...
Que peut-on attendre de nouveau de la part des Belges ? This Is Not A Threat, It's A Promise apporte-t-il sa pièce à l'évolution musicale ? À ceci, je répondrais : Pourquoi chercher à évoluer si les mecs s'éclatent dans ce qu'ils font ! Agathocles, c'est un peu le Lassie du grind, toujours fidèle ! Pourquoi attendre autre chose du groupe qu'un bon gros mix de crust, de punk, de hardcore, de grind et de death, le tout old school bien entendu ? C'est encore ce qu'il sait proposer de meilleur...
C'est sûr, les trois premiers titres ("Black Tea", "Houses Of Fraud", "Straight Lane") laissent présager du pire : Morceaux en dessous de la minute, incroyablement brutaux surmontés de vocaux sur gutturaux, il y a de quoi se dire que cet album n'apporte pas grand-chose de plus à leur pléthorique discographie... Et pourtant, il y a des nuances qui commencent à apparaître... En premier lieu, ce son de caisse claire, super sec, qui me fait penser à celui que l'on peut entendre sur l'album Betty d'Helmet ou Renewal de Kreator. Ensuite, au milieu du barbarisme total surnagent quelques titres plus longs que d'habitude, des velléités de compositions qui avoisinent les deux ou trois minutes. Cela permet à Agathocles de ralentir un peu le tempo et de développer quelques harmonies de guitares rapprochant le groupe de la scène hardcore metal ("Gaszilla.") Mais que l'auditeur potentiel ne s'y trompe pas, nous sommes très loin de la technique des groupes actuels. Ici, tout n'est que basiques, riffs fondamentaux barrés, basse ronflante, batterie sommaire ("Motherfucker, Swing that Axe")... Les musicologues vont pouvoir se défouler, This Is Not A Threat, It's A Promise est l'album qui leur faut pour épancher tout le mal qu'ils pensent du grind, sous genre bâtard de courants bannis.
Autre surprise, de taille, la survenance de véritables mélodies. Si ce n'était la voix, et un son un peu plus léché, "Hyvaa Paivaa" aurait pu être joué par les groupes punks de l'école Epitaph (NOFX, Lagwagon & Co.) mais quand c'est Agathocles qui s'y colle, on obtient juste un truc qui bastonne et qui n'a aucune chance de rallier qui que soit de plus à sa cause...
Cela est donc dur à admettre, mais Agathocles se renouvelle ! Teste de nouvelles formes de compositions, et le résultat, s'il est souvent bon, peut aussi se montrer parfaitement surprenant, à l'image de "God Save The Real Green Crocodile", titre punk anarchique dans la pure tradition anglaise mais dont le riff central est repris en reggae, avec chant clair, pour constituer le refrain, si tant est que ce mot est un sens pour décrire une chanson d'Agathocles.
Alors aussi étrange que cela puisse paraître, ce nouvel album serait le plus mélodique d'Agathocles. On y trouve les titres les plus abordables (du moins d'après ce que je connais des productions antérieures) notamment grâce à des riffs plus mémorisables et à des tempos moins carbonisés. Pour le reste, il faut toujours subir ce chant caverneux, mieux maîtrisé ou mieux produit que par le passé, et une batterie binaire de bûcherons sous anabolisant...
En tout cas, les Belges tiennent toutes leurs promesses : ces types sont tout simplement ahurissants de régularité, d'intégrité et de passion pour un style qui leur doit énormément. L'album s'achève avec un "Manipulotiek" concis, vengeur et parfaitement hystérique. J'espère encore les entendre jouer dans dix ans...
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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