Agathocles
Grind Is Protest |
Label :
Displeased |
||||
Là, ça ne plaisante plus. On s'est bien amusé avec Napalm Death, on a ri devant le cyber grind d'Agoraphobic Nosebleed, mais avec les Belges d'Agathocles, on entre de plain-pied dans la scène grind underground, la vraie, sale, brutale, méchante et anarchique.
Aussi, c'est avec un immense plaisir que je présente aujourd'hui ce qui est leur dernière lutte en studio (j'écarte la flopée de splits qui sont le coeur de cette scène), soit quarante attaques en règle contre la mélodie et la bienséance, regroupées sous un seul slogan militant : "Grind is Protest."
Le XXIe siècle et les nouvelles technologies, ce groupe ne les connaît pas. Resté figé quelque part dans la crasse originelle des années 80, Agathocles ne fait aucune concession au modernisme et ne jure que par la barbarie. Chaque titre est une agression, une opération blitzkrieg qui laisse derrière elle des morts et des larmes. Avec une moyenne de trente secondes, les compositions font l'effet d'un coup de barre à mine dans l'estomac, avec la gerbe et l'hémorragie interne qui en découlent. Pour faire simple : Pas de quartier, aucun répit.
Il ne faut pas pour autant en déduire qu'il ne s'agit là que de bruit, ce serait là une bien triste erreur. En effet, en dépit de l'incroyable virulence de ces assauts frontaux, Agathocles n'en oublie pas de créer des mélodies (les lignes de guitares presque heavy de "Ministries Of Arms") dignes de ce nom, mais je doute que, pour la très grande majorité, cela suffise à faire oublier les vocaux néanderthaliens, le son vintage qui s'agrippe aux oreilles comme une odeur de friture se colle aux vêtements, ou encore la frappe mongoloïde du batteur.
À dire vrai, tout ça, moi, je m'en balance ! J'aime quand ça tabasse, quand les morceaux te rentrent à sec dans le fondement ("Desk Armada") et quand derrière l'évidente absurdité d'un tel déballage se dévoile la précision d'un discours politique lucide et contestataire. Car c'est aussi cela, la véritable âme du grind. Si l'on veut comprendre le mouvement, ce n'est pas du côté des dingues du porno gore qu'il faut chercher, mais plutôt dans le crust, hybride bâtard, iconoclaste et militant, délibérément en marge du système.
Et la musique du trio belge ne ressemble pas à une mauvaise blague. Ici, pas de technique pour la frime, les riffs sont des héritages directs de l'oncle anglais ("Porcelain A"), joués pour créer le plus grand chaos possible, le son à fond, la saturation dans le rouge. On peut être affligé face à tant de stupidité musicale ("Too fast", dix-sept secondes), se moquer des vocaux criards d'un chien à qui l'on a écrasé la queue ou gutturaux d'un ours brun en rut, un tel album prête le flanc à toutes les moqueries possibles. En revanche, quand on aime le grind, le hardcore vraiment extrême ou le vrai punk crust (genre Discharge ou The Exploited), alors on trouvera dans ce Grind Is Protest une pièce maîtresse du style, figé dans le temps, indémodable, au style aliénant.
Je n'ose imaginer ce que doit donner ce groupe en concert, notamment avec des morceaux de l'acabit de "Chronic Death", où mosh parts et riffs plombés alternent avec des accélérations délirantes. Le spectateur doit en ressortir sourd et contusionné, complètement rincé, ce qui est déjà en partie le cas rien qu'en écoutant l'effort studio.
Grind Is Protest : Amen...
Aussi, c'est avec un immense plaisir que je présente aujourd'hui ce qui est leur dernière lutte en studio (j'écarte la flopée de splits qui sont le coeur de cette scène), soit quarante attaques en règle contre la mélodie et la bienséance, regroupées sous un seul slogan militant : "Grind is Protest."
Le XXIe siècle et les nouvelles technologies, ce groupe ne les connaît pas. Resté figé quelque part dans la crasse originelle des années 80, Agathocles ne fait aucune concession au modernisme et ne jure que par la barbarie. Chaque titre est une agression, une opération blitzkrieg qui laisse derrière elle des morts et des larmes. Avec une moyenne de trente secondes, les compositions font l'effet d'un coup de barre à mine dans l'estomac, avec la gerbe et l'hémorragie interne qui en découlent. Pour faire simple : Pas de quartier, aucun répit.
Il ne faut pas pour autant en déduire qu'il ne s'agit là que de bruit, ce serait là une bien triste erreur. En effet, en dépit de l'incroyable virulence de ces assauts frontaux, Agathocles n'en oublie pas de créer des mélodies (les lignes de guitares presque heavy de "Ministries Of Arms") dignes de ce nom, mais je doute que, pour la très grande majorité, cela suffise à faire oublier les vocaux néanderthaliens, le son vintage qui s'agrippe aux oreilles comme une odeur de friture se colle aux vêtements, ou encore la frappe mongoloïde du batteur.
À dire vrai, tout ça, moi, je m'en balance ! J'aime quand ça tabasse, quand les morceaux te rentrent à sec dans le fondement ("Desk Armada") et quand derrière l'évidente absurdité d'un tel déballage se dévoile la précision d'un discours politique lucide et contestataire. Car c'est aussi cela, la véritable âme du grind. Si l'on veut comprendre le mouvement, ce n'est pas du côté des dingues du porno gore qu'il faut chercher, mais plutôt dans le crust, hybride bâtard, iconoclaste et militant, délibérément en marge du système.
Et la musique du trio belge ne ressemble pas à une mauvaise blague. Ici, pas de technique pour la frime, les riffs sont des héritages directs de l'oncle anglais ("Porcelain A"), joués pour créer le plus grand chaos possible, le son à fond, la saturation dans le rouge. On peut être affligé face à tant de stupidité musicale ("Too fast", dix-sept secondes), se moquer des vocaux criards d'un chien à qui l'on a écrasé la queue ou gutturaux d'un ours brun en rut, un tel album prête le flanc à toutes les moqueries possibles. En revanche, quand on aime le grind, le hardcore vraiment extrême ou le vrai punk crust (genre Discharge ou The Exploited), alors on trouvera dans ce Grind Is Protest une pièce maîtresse du style, figé dans le temps, indémodable, au style aliénant.
Je n'ose imaginer ce que doit donner ce groupe en concert, notamment avec des morceaux de l'acabit de "Chronic Death", où mosh parts et riffs plombés alternent avec des accélérations délirantes. Le spectateur doit en ressortir sourd et contusionné, complètement rincé, ce qui est déjà en partie le cas rien qu'en écoutant l'effort studio.
Grind Is Protest : Amen...
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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