Grant Lee Buffalo
Mighty Joe Moon |
Label :
Slash |
||||
Un an après Fuzzy, premier succès du groupe, on n'attendait pas de confirmation. L'album transpirait la maturité et le génie et on tendait plutôt la joue pour recevoir une autre claque...
Mighty Joe Moon arrive donc, toujours produit par Paul Kimble, bassiste du groupe.
Et première surprise, "Lone Star Song" est étrangement énergique, avec une saturation crado et une basse rugissante, même si comme d'habitude, les tempos ne décollent pas. "Mockingbirds" confirme que le groupe n'a pas perdu sa capacité à nous toucher profondément, la voix de Phillips est magnifique et les harmonies parfaites.
"It's The Life" est une ballade discrète, obsédante, aux arrangements discrets et "Sing Along" rappelle les grands moment du Fuzzy. Guitares crades, riffs incompréhensibles et choeurs au lance-pierre, elle est parfaite. L'album prend une orientation similaire à <>Fuzzy</>, mais le groupe se renouvelle, et les morceaux ont de vrai fins, enfin ! "Mighty Joe Moon" nous révèle enfin la vraie personnalité de ce disque, ballade splendide, sombre mais entraînante. Comme si Phillips connaissait le moindre des moyens pour nous prendre aux tripes. Cette sincérité, cette simplicité émotionelle est définitevement rare dans la musique, aujourd'hui. "Demon Called Deception" marque une pause dans ce tourbillon, réussie mais déja-vu, efficace mais téléphonée. C'est bel et bien "Lady Godiva And Me" qui repose l'auditeur dans l'ambiance du disque, touchante, superbement faite, simple, encore une fois si simple ! Le pont est sublime, la chanson fait son effet, on est de nouveau totalement dans le monde de GLB. "Drag" et ses guitares slides discrètes, chansons schizo s'il en est, confirme que le groupe prend goût aux grosses distos. "The Last Days Of Tecumseh" est une ballade de 1 min 30 au banjo, proprement écrasante émotionellement, mais plutôt mal enregistrée. Reste qu'elle nous catapulte dans les sommets du Montana, ou au coeur des rocheuses, symbôle d'une amérique loin des clichés, intimiste et discrète. "Happiness" est une ballade sombre presque morne, déprimante et "Honey Don't Think" une bonne surprise, joyeuse et bien foutue, elle redonne le sourire après 4 morceaux sombres qui ont plongé l'auditeur dans ses pensées profondes... "Side By Side" remet du gaz dans le réchaud, superbement ficelée. Efficace.
"Rock Of Ages" met un superbe et mélancolique point final à cet album.
Que dire, l'album est parfait, touchant, mais moins bon que Fuzzy, c'est indéniable. Reste qu'il régne toujours sur la musique du groupe comme une brise apaisante et douce, qui canalise nos rêves de grands espaces pour mieux nous emmener loin du quotidien, du reste, des autres. Un voyage à lui tout seul...
Mighty Joe Moon arrive donc, toujours produit par Paul Kimble, bassiste du groupe.
Et première surprise, "Lone Star Song" est étrangement énergique, avec une saturation crado et une basse rugissante, même si comme d'habitude, les tempos ne décollent pas. "Mockingbirds" confirme que le groupe n'a pas perdu sa capacité à nous toucher profondément, la voix de Phillips est magnifique et les harmonies parfaites.
"It's The Life" est une ballade discrète, obsédante, aux arrangements discrets et "Sing Along" rappelle les grands moment du Fuzzy. Guitares crades, riffs incompréhensibles et choeurs au lance-pierre, elle est parfaite. L'album prend une orientation similaire à <>Fuzzy</>, mais le groupe se renouvelle, et les morceaux ont de vrai fins, enfin ! "Mighty Joe Moon" nous révèle enfin la vraie personnalité de ce disque, ballade splendide, sombre mais entraînante. Comme si Phillips connaissait le moindre des moyens pour nous prendre aux tripes. Cette sincérité, cette simplicité émotionelle est définitevement rare dans la musique, aujourd'hui. "Demon Called Deception" marque une pause dans ce tourbillon, réussie mais déja-vu, efficace mais téléphonée. C'est bel et bien "Lady Godiva And Me" qui repose l'auditeur dans l'ambiance du disque, touchante, superbement faite, simple, encore une fois si simple ! Le pont est sublime, la chanson fait son effet, on est de nouveau totalement dans le monde de GLB. "Drag" et ses guitares slides discrètes, chansons schizo s'il en est, confirme que le groupe prend goût aux grosses distos. "The Last Days Of Tecumseh" est une ballade de 1 min 30 au banjo, proprement écrasante émotionellement, mais plutôt mal enregistrée. Reste qu'elle nous catapulte dans les sommets du Montana, ou au coeur des rocheuses, symbôle d'une amérique loin des clichés, intimiste et discrète. "Happiness" est une ballade sombre presque morne, déprimante et "Honey Don't Think" une bonne surprise, joyeuse et bien foutue, elle redonne le sourire après 4 morceaux sombres qui ont plongé l'auditeur dans ses pensées profondes... "Side By Side" remet du gaz dans le réchaud, superbement ficelée. Efficace.
"Rock Of Ages" met un superbe et mélancolique point final à cet album.
Que dire, l'album est parfait, touchant, mais moins bon que Fuzzy, c'est indéniable. Reste qu'il régne toujours sur la musique du groupe comme une brise apaisante et douce, qui canalise nos rêves de grands espaces pour mieux nous emmener loin du quotidien, du reste, des autres. Un voyage à lui tout seul...
Excellent ! 18/20 | par Boom |
Posté le 18 juillet 2018 à 13 h 31 |
Il était fort à craindre que ce deuxième album de Grant Lee Buffalo soit considéré comme un simili Fuzzy avant de se décider à l'écouter. Non, le groupe a signé ici un album assez différent et moins intense que son prédécesseur. Si "Lone Star Song" et "Mockingbirds" (ce dernier avec son violoncelle sorti des ballades pop des Beatles) sortent tout de suite du lot, on peut avoir moins de considération pour le reste si l'envie de remettre l'objet en lecture ne se manifeste pas ou rarement. Mais les autres titres arrivent progressivement à captiver même si l'on pourrait reprocher une certaine mollesse, ce qui serait peut-être sévère comme appréciation.
Mighty Joe Moon ennuie parfois tant on peine à trouver des instants plus mouvementés ou se démarquant dans ce folk rock (trop) lambineux. Un banjo éveille une attention par-ci, sur "Last Days Of Tecumueh". Un piano arrive à aérer une parcelle musicale sur l'orageux "Demon Called Deception". Les parties de guitares, autant acoustiques (j'aime bien "It's The Life") qu'électriques, se mêlent aux images panoramiques et semi-désertiques qui passeraient en tête d'un mélomane en quête d'une rêverie d'une Amérique légendaire. Au premier abord, les titres "Mighty Joe Moon" et "Drag" sembleraient vraiment trop ressemblants en jugeant par fainéantise : entre les deux, une nette préférence personnelle ira finalement vers le premier.
C'est bête, mais je pense qu'en live la plupart des treize titres qui composent Mighty Joe Moon avaient sûrement une autre portée dimensionnelle et émotionnelle, sans en oublier la voix de Grant Lee Philips qui devaient prendre de belles envolées poignantes tel qu'on peut s'imaginer pour "Lady Godiva And Me". En soi, ce n'est pas un mauvais album, mais disons qu'il captive moins que son prédécesseur, Fuzzy, au caractère moins monotone à mon sens.
Mighty Joe Moon ennuie parfois tant on peine à trouver des instants plus mouvementés ou se démarquant dans ce folk rock (trop) lambineux. Un banjo éveille une attention par-ci, sur "Last Days Of Tecumueh". Un piano arrive à aérer une parcelle musicale sur l'orageux "Demon Called Deception". Les parties de guitares, autant acoustiques (j'aime bien "It's The Life") qu'électriques, se mêlent aux images panoramiques et semi-désertiques qui passeraient en tête d'un mélomane en quête d'une rêverie d'une Amérique légendaire. Au premier abord, les titres "Mighty Joe Moon" et "Drag" sembleraient vraiment trop ressemblants en jugeant par fainéantise : entre les deux, une nette préférence personnelle ira finalement vers le premier.
C'est bête, mais je pense qu'en live la plupart des treize titres qui composent Mighty Joe Moon avaient sûrement une autre portée dimensionnelle et émotionnelle, sans en oublier la voix de Grant Lee Philips qui devaient prendre de belles envolées poignantes tel qu'on peut s'imaginer pour "Lady Godiva And Me". En soi, ce n'est pas un mauvais album, mais disons qu'il captive moins que son prédécesseur, Fuzzy, au caractère moins monotone à mon sens.
Pas mal 13/20
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