Scott Walker
Scott |
Label :
Philips |
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Album de l'émancipation, Scott est le premier essai solo de celui qui est encore connu à la sortie de ce disque comme l'ancien leader des Walkers Brothers, célèbre trio ayant déchaîné au moins autant les foules entre 1964 et 1967 que les fameux fab four de Liverpool.
Officiellement séparé pour cause de dissensions internes, il est plus qu'évident que les voies artistiques empruntées individuellement par chacun de ses membres soient à l'origine du split des interprètes (entre autres) du tubesque "The Sun Ain't Gonna Shine Anymore". Avec le recul et la mise en perspective de la suite de leurs carrières respectives, il est légitime de penser que Scott Walker nourrissait déjà des ambitions que ses compères étaient incapables d'assouvir à ses côtés.
Enfin seul maître de ses choix musicaux et surtout libre d'imposer sa personnalité complexe et son lyrisme propre, Walker nous fait découvrir avec cet album les recettes de ce qui fondera son succès émérite pendant 4 disques. Tout d'abord une voix : chaude, veloutée, expressive, troublante, rassurante, fragile et puissante à la fois. Pour la soutenir et la prolonger, elle est accompagnée d'une instrumentalisation essentiellement basée sur un orchestre à cordes, inaugurant par là même un style musical qu'on dénommera plus tard "pop baroque", dont les plus récents et célèbres représentants sont des groupes de talent comme The Divine Comedy ou Tindersticks.
La qualité des mélodies et des paroles qui structurent les morceaux de l'opus associée à leur talentueuse interprétation pleine de conviction placent immédiatement ce Scott dans la catégorie des disques intemporels. Plus de 40 ans après, on demeure troublé par ce torturé et tortueux "My Death" (reprise de Brel en anglais, là aussi une constance des 3 premiers albums), considérant l'amour comme l'unique moyen d'exorciser la peur de la mort.
La figure féminine est également magnifiée à travers des titres comme "Angelica", "Mathilde" (chanson phare que Walker interprétera souvent dans ces émissions de variétés américaines si classes des années 60) et "When Joanna Loved Me", ce dernier nous plongeant littéralement dans l'ambiance feutrée mais néanmoins chaleureuse d'un cabaret de Broadway, lorsque le spectacle aborde sa partie plus intimiste, le chanteur dénouant élégamment sa cravate, un verre de whisky à la main, les yeux dans le vague et l'émotion tellement palpable.
Car voilà aussi le pouvoir exercé par ce disque, une capacité à suggérer une quantité d'impressions, de sensations très diverses, une invitation à l'évasion et à l'expression sans limite de ses émois les plus intimes.
Prenons "You're Gonna Hear From Me", magnifique chanson d'amour, profonde et pleine d'allant, à savourer sans modération avec l'être aimé, qu'on pourrait opposer à la fameuse reprise de l'"Amsterdam" du "grand Jacques", située 3 plages plus loin, et qui, à l'inverse, nous fait partager pendant un peu plus de 3 minutes toute la solitude, le désarroi, la dureté mais aussi les excès en tous genres caractéristiques de la vie des marins de passage sur le célèbre port (ou ailleurs).
A l'issue de l'écoute de ce Scott, on trouvera finalement logique de se demander comment une grande partie des chefs d'oeuvre qu'il propose ne sont pas devenus des classiques. Quoi qu'il en soit, il n'est pas trop tard pour se les approprier bien égoïstement, à défaut de les voir un jour trouver grâce aux yeux du grand public. Tant pis pour lui...
Officiellement séparé pour cause de dissensions internes, il est plus qu'évident que les voies artistiques empruntées individuellement par chacun de ses membres soient à l'origine du split des interprètes (entre autres) du tubesque "The Sun Ain't Gonna Shine Anymore". Avec le recul et la mise en perspective de la suite de leurs carrières respectives, il est légitime de penser que Scott Walker nourrissait déjà des ambitions que ses compères étaient incapables d'assouvir à ses côtés.
Enfin seul maître de ses choix musicaux et surtout libre d'imposer sa personnalité complexe et son lyrisme propre, Walker nous fait découvrir avec cet album les recettes de ce qui fondera son succès émérite pendant 4 disques. Tout d'abord une voix : chaude, veloutée, expressive, troublante, rassurante, fragile et puissante à la fois. Pour la soutenir et la prolonger, elle est accompagnée d'une instrumentalisation essentiellement basée sur un orchestre à cordes, inaugurant par là même un style musical qu'on dénommera plus tard "pop baroque", dont les plus récents et célèbres représentants sont des groupes de talent comme The Divine Comedy ou Tindersticks.
La qualité des mélodies et des paroles qui structurent les morceaux de l'opus associée à leur talentueuse interprétation pleine de conviction placent immédiatement ce Scott dans la catégorie des disques intemporels. Plus de 40 ans après, on demeure troublé par ce torturé et tortueux "My Death" (reprise de Brel en anglais, là aussi une constance des 3 premiers albums), considérant l'amour comme l'unique moyen d'exorciser la peur de la mort.
La figure féminine est également magnifiée à travers des titres comme "Angelica", "Mathilde" (chanson phare que Walker interprétera souvent dans ces émissions de variétés américaines si classes des années 60) et "When Joanna Loved Me", ce dernier nous plongeant littéralement dans l'ambiance feutrée mais néanmoins chaleureuse d'un cabaret de Broadway, lorsque le spectacle aborde sa partie plus intimiste, le chanteur dénouant élégamment sa cravate, un verre de whisky à la main, les yeux dans le vague et l'émotion tellement palpable.
Car voilà aussi le pouvoir exercé par ce disque, une capacité à suggérer une quantité d'impressions, de sensations très diverses, une invitation à l'évasion et à l'expression sans limite de ses émois les plus intimes.
Prenons "You're Gonna Hear From Me", magnifique chanson d'amour, profonde et pleine d'allant, à savourer sans modération avec l'être aimé, qu'on pourrait opposer à la fameuse reprise de l'"Amsterdam" du "grand Jacques", située 3 plages plus loin, et qui, à l'inverse, nous fait partager pendant un peu plus de 3 minutes toute la solitude, le désarroi, la dureté mais aussi les excès en tous genres caractéristiques de la vie des marins de passage sur le célèbre port (ou ailleurs).
A l'issue de l'écoute de ce Scott, on trouvera finalement logique de se demander comment une grande partie des chefs d'oeuvre qu'il propose ne sont pas devenus des classiques. Quoi qu'il en soit, il n'est pas trop tard pour se les approprier bien égoïstement, à défaut de les voir un jour trouver grâce aux yeux du grand public. Tant pis pour lui...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Djéb |
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