Grant Lee Buffalo
Copperopolis |
Label :
London |
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Si quelqu'un devait vous demander ce qu'est le rock alternatif, Grant Lee Buffalo serait un très bon exemple à donner pour aider à comprendre de quoi il s'agit. Une musique intelligente voire parfois complexe sous le masque du "simple et efficace", de la guitare folk qui n'a pas peur de sortir ses griffes saturées, une voix à la fois douce et impressionnante dont la discrétion est la clef pour ne jamais se lasser des morceaux... A ce titre, la voix de GL Phillips évoque une sorte de doux mélange d'Eddie Vedder et Frank Black, avec suffisamment de sobriété pour épargner les morceaux de toute overdose de charisme (ceci dit, je n'ai rien contre Vedder et Black).
Pour qui a déjà dévoré Fuzzy et Mighty Joe Moon, "Homespun" lance ce troisième album en terrain connu. Un mid-tempo envoûtant aux harmoniques électriques entêtantes, des accords saturés qui bavent pour annoncer les virages du morceau... Ici, l'excellente idée d'enrober le titre d'une basse gorgée de distorsion apporte toute l'envergure d'un titre d'apparence commune. Puis comme à chaque fois chez GLB, on est alors emporté le temps d'un disque. "Homespun" est le solide portail pour nous faire rentrer en confiance dans le microcosme du groupe. Une réserve naturelle où on vient respirer à pleins poumons un air rafraîchissant, mais aussi se laisser gifler par un vent brûlant, sous un soleil doux mais éclatant, parmi des animaux mélodiques raffinés. On peut alors retourner un dictionnaire dans tous les sens, "féérique" est l'adjectif qui sied le mieux à la riche tendresse de "The Bridge" (côtoyant plus que jamais Pearl Jam). La fin du volatile "Arousing Thunder" s'affranchit des mots pour un lent atterrissage de presque deux minutes. La malice du ternaire aérien "Even The Oxen" ne réside pas dans son refrain, plutôt dans sa capacité à nous dessiner un vaste paysage folk avec trois touches de mélodie. Si "Hyperion And Sunset" déroule tout en douceur une atmosphère intrigante, "Bethlehem Steel" est un animal inclassable, au premier abord anecdotique mais en tout points incroyable, avec son thème au piano aussi discret qu'accrocheur... "Crackdown" et ses mandolines ou l'excellent "Two & Two" ont le charme de singles radio, bien qu'ils restent à leurs places pour ne pas encombrer de tubes ultimes le flot continu d'un album (d'un goupe ?) dont la force se trouve dans un répertoire coloré mais homogène. Là où, pour beaucoup, le sympathique Jubilee a échoué. M'enfin on dit ça, "Comes To Blows" a tout de même l'audace inédite du changement de rythmes dans ses vas-et-viens...
Tout comme le massage auditif "All That I Have" est la preuve qu'avec GLB "lent" ne rime pas avec "ennuyeux" mais davantage avec "sensualité" ; ce que démontrent des titres comme "Armchair" et sa douze cordes, l'autre ternaire "Better For Us" ou beaucoup d'autres compositions du groupe, c'est qu'une "ballade" dans le prisme de GLB se comprend dans le sens "promenade", sans jamais se plomber de larmoyant ou de funèbre. Vous ne trouverez effectivement rien de comparable à (par exemple) Radiohead, et encore moins à Portishead, l'une des grandes qualités de Grant Lee Buffalo étant de savoir transmettre sans nuage ni pleurnicherie de l'émotion diffuse mais poignante. C'est probablement en cela que malgré ses tempos lents et sa pelleté de plages éthérées, on le considère toujours comme un groupe de rock... ça en plus des guitares, bien entendu !
Le voyage se clôt à nouveau sur un titre langoureux et sage ("The Only Way Down"), presque anecdotique. Juste de quoi ne pas parasiter le souvenir du disque avec un final trop efficace... Copperopolis, le meilleur album de Grant Lee Buffalo ? Pas certain. En tout cas, c'est bien le plus aérien...
Pour qui a déjà dévoré Fuzzy et Mighty Joe Moon, "Homespun" lance ce troisième album en terrain connu. Un mid-tempo envoûtant aux harmoniques électriques entêtantes, des accords saturés qui bavent pour annoncer les virages du morceau... Ici, l'excellente idée d'enrober le titre d'une basse gorgée de distorsion apporte toute l'envergure d'un titre d'apparence commune. Puis comme à chaque fois chez GLB, on est alors emporté le temps d'un disque. "Homespun" est le solide portail pour nous faire rentrer en confiance dans le microcosme du groupe. Une réserve naturelle où on vient respirer à pleins poumons un air rafraîchissant, mais aussi se laisser gifler par un vent brûlant, sous un soleil doux mais éclatant, parmi des animaux mélodiques raffinés. On peut alors retourner un dictionnaire dans tous les sens, "féérique" est l'adjectif qui sied le mieux à la riche tendresse de "The Bridge" (côtoyant plus que jamais Pearl Jam). La fin du volatile "Arousing Thunder" s'affranchit des mots pour un lent atterrissage de presque deux minutes. La malice du ternaire aérien "Even The Oxen" ne réside pas dans son refrain, plutôt dans sa capacité à nous dessiner un vaste paysage folk avec trois touches de mélodie. Si "Hyperion And Sunset" déroule tout en douceur une atmosphère intrigante, "Bethlehem Steel" est un animal inclassable, au premier abord anecdotique mais en tout points incroyable, avec son thème au piano aussi discret qu'accrocheur... "Crackdown" et ses mandolines ou l'excellent "Two & Two" ont le charme de singles radio, bien qu'ils restent à leurs places pour ne pas encombrer de tubes ultimes le flot continu d'un album (d'un goupe ?) dont la force se trouve dans un répertoire coloré mais homogène. Là où, pour beaucoup, le sympathique Jubilee a échoué. M'enfin on dit ça, "Comes To Blows" a tout de même l'audace inédite du changement de rythmes dans ses vas-et-viens...
Tout comme le massage auditif "All That I Have" est la preuve qu'avec GLB "lent" ne rime pas avec "ennuyeux" mais davantage avec "sensualité" ; ce que démontrent des titres comme "Armchair" et sa douze cordes, l'autre ternaire "Better For Us" ou beaucoup d'autres compositions du groupe, c'est qu'une "ballade" dans le prisme de GLB se comprend dans le sens "promenade", sans jamais se plomber de larmoyant ou de funèbre. Vous ne trouverez effectivement rien de comparable à (par exemple) Radiohead, et encore moins à Portishead, l'une des grandes qualités de Grant Lee Buffalo étant de savoir transmettre sans nuage ni pleurnicherie de l'émotion diffuse mais poignante. C'est probablement en cela que malgré ses tempos lents et sa pelleté de plages éthérées, on le considère toujours comme un groupe de rock... ça en plus des guitares, bien entendu !
Le voyage se clôt à nouveau sur un titre langoureux et sage ("The Only Way Down"), presque anecdotique. Juste de quoi ne pas parasiter le souvenir du disque avec un final trop efficace... Copperopolis, le meilleur album de Grant Lee Buffalo ? Pas certain. En tout cas, c'est bien le plus aérien...
Parfait 17/20 | par X_YoB |
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