Deftones
Deftones |
Label :
Maverick |
||||
Un groupe c'est comme un couple, ça s'entretient et même avec ça, ça ne peut s'empêcher de devoir parfois faire face à certains soucis.
Le duo Chino/Stephen en est l'incarnation même. Le premier avait déjà commencer à vouloir prendre une plus importante place sur l'opus précédent, White Pony. Le second ne le voyait pas forcement de cet oeil. "Un chanteur ne se met pas à vouloir prendre une guitare du jour au lendemain, chacun doit avoir sa place dans le groupe", ira-t-il dire en interview.
Parfois, les grands disques naissent dans la tension et la douleur, le meilleur exemple restant The Wall de qui vous savez, et qui reste un monument incontestable. Dans le cas présent, le résultat n'est pas aussi enviable.
Même s'il commence plutôt bien, "Hexagram" étant un excellent morceau malgré quelque faiblesses de chant de Chino, "Needles And Pins" étant une pure tuerie, l'album montre vite ses premières faiblesse à travers le morceau "Good Morning Beautiful".
Le riff y est poussif, le chant pas particulièrement inspiré et la piste suivante "Deathblow" ne rattrapera pas grand chose, pêchant par sa longueur malgré une ambiance travaillé. Deux pistes qui nous font décrocher, c'était jamais arrivé auparavant chez le gang de Sacramento. Le doublé "When Girls Telephone Boys/Battle axe" rattrapera le coup par son excellence, tout comme "Lucky You", véritable petit ovni délectable.
Mais la fin de l'album n'arrivera malheureusement pas à transcender. "Bloody Cape" est d'un banal à peine convaincant, et la tentative d'originalité de "Anniversary Of An Uninteresting Event" s'avère peu captivante voir même, chiante. On laissera le tout se clore par un "Moana" en demi teinte, ni vraiment mauvais, ni franchement transcendant.
C'est un peu ce qui pourrait définir l'album de la meilleure facon: "pas réellement mauvais, mais pas franchement super non plus". Deftones montre ici sa première baisse de régime en livrant un album correct dans la moyenne mais bien en dessous de leurs capacités. Et la suite ne sera pas forcément celle qu'on croit...
Le duo Chino/Stephen en est l'incarnation même. Le premier avait déjà commencer à vouloir prendre une plus importante place sur l'opus précédent, White Pony. Le second ne le voyait pas forcement de cet oeil. "Un chanteur ne se met pas à vouloir prendre une guitare du jour au lendemain, chacun doit avoir sa place dans le groupe", ira-t-il dire en interview.
Parfois, les grands disques naissent dans la tension et la douleur, le meilleur exemple restant The Wall de qui vous savez, et qui reste un monument incontestable. Dans le cas présent, le résultat n'est pas aussi enviable.
Même s'il commence plutôt bien, "Hexagram" étant un excellent morceau malgré quelque faiblesses de chant de Chino, "Needles And Pins" étant une pure tuerie, l'album montre vite ses premières faiblesse à travers le morceau "Good Morning Beautiful".
Le riff y est poussif, le chant pas particulièrement inspiré et la piste suivante "Deathblow" ne rattrapera pas grand chose, pêchant par sa longueur malgré une ambiance travaillé. Deux pistes qui nous font décrocher, c'était jamais arrivé auparavant chez le gang de Sacramento. Le doublé "When Girls Telephone Boys/Battle axe" rattrapera le coup par son excellence, tout comme "Lucky You", véritable petit ovni délectable.
Mais la fin de l'album n'arrivera malheureusement pas à transcender. "Bloody Cape" est d'un banal à peine convaincant, et la tentative d'originalité de "Anniversary Of An Uninteresting Event" s'avère peu captivante voir même, chiante. On laissera le tout se clore par un "Moana" en demi teinte, ni vraiment mauvais, ni franchement transcendant.
C'est un peu ce qui pourrait définir l'album de la meilleure facon: "pas réellement mauvais, mais pas franchement super non plus". Deftones montre ici sa première baisse de régime en livrant un album correct dans la moyenne mais bien en dessous de leurs capacités. Et la suite ne sera pas forcément celle qu'on croit...
Correct 12/20 | par Domino |
Posté le 15 avril 2013 à 15 h 04 |
Après avoir publié ce qui restera comme leur chef-d'oeuvre (White Pony), Deftones revient trois ans plus tard avec cet album éponyme, peut être moins brillant, mais qui mérite tout de même les honneurs. Au fur et à mesure de l'histoire des Deftones, Chino Moreno a pris un peu plus de place, notamment en jouant de la guitare et hésitant de moins en moins à faire parler ses influences new-wave (d'ailleurs, White Pony est un peu au neo-metal ce qu'est Violator de Depeche Mode à la synth-pop, définissant les limites de son genre tout en les franchissant).
Pour Deftones, la musique est peut être un peu plus sobre, mais elle marque aussi l'aboutissement d'une décennie de travail avec le producteur Terry Date et l'album prend quelque fois l'allure de disque résumé, tout en tentant de nouvelles choses, surtout sur la seconde moitié.
"Hexagram" ouvre le disque en affichant des couches de guitare multiples, alternant accords baladeurs et refrains agressifs, le groupe est fidèle à lui même, planant, dangereux, peut être pas révolutionnaire sur ce titre, mais acceptons d'aller plus avant. "Needles And Pins" retrouve la précision de White Pony, tout en renvoyant à Adrenaline. Deftones est un groupe dont l'adage pourrait être le changement dans la continuité. Dans "Minerva", et à l'image du clip, on a l'impression que les Deftones marchent dans le désert, ne sachant pas trop où aller, les jeux croisés de Stephen Carpenter et de Chino Moreno à la guitare traduisent cette indécision, tandis que les effets de Frank Delgado sont toujours bien placés. "Good Morning Beautiful" transpire la sueur d'Around The Fur et les breaks de batterie d'Abe Cunningham pendant les couplets prouvent encore une fois son talent. "Deathblow"poursuit la traversée du désert avec son harmonica fuyant et sa guitare lestée par les coups de soleil, la sortie du morceau continue tout en guitares monocordes et en douceur.
"When Girls Telephone Boys" est un retour au bourrin, les atmosphères vénéneuses de Delgado toujours cachées sous plusieurs teintes de guitare, et à l'image de beaucoup de titres sur ce disque, la chanson progresse tandis qu'elle gagne en profondeur. La basse de Chi Cheng appuyant toujours justement la batterie de Cunningham. "Battle Axe" est l'un des meilleurs morceaux, long tremblement de terre sous le sable, atmosphérique encore, abyssal, Moreno et Carpenter toujours dans un duel transpirant entre metal et new-wave. "Lucky You" est l'hommage à Depeche Mode, sorte de décalque de "The Sweetest Perfection" (qu'ils reprendront d'ailleurs par la suite), où le chant de Moreno communie avec celui de Dave Gahan. Mais une fois l'hommage rendu, c'est bel et bien Deftones que l'on entend pour le côté menaçant. "Bloody Cape" est une autre balade sonique, abyssale, violente et sensuelle, aux mille couleurs tamisées. Romantique dans son chant, bien qu'énervé dans ses vagues à l'âme, Moreno donne l'étendue de ses possibilités. "Anniversary Of An Uninteresting Event" voit Moreno tutoyer les cimes célestes de déréliction (oui, à peu près... bref, il est stone) au lever du soleil, accompagné d'un piano sobre, d'une batterie solennelle et de claviers 80's pour un morceau contemplatif chantant un amour malheureux.
Enfin, "Moana" s'annonce en tension avec son intro sale et conclut pour Deftones, comme un résumé, un album à son image : calme et agressif, planant et véloce, mais peut être un peu en deçà ici, dommage.
Sans être une révolution, Deftones est un album attachant et traduit l'évolution qu'a connu ce groupe valant mieux que le courant dont il fut issu (il n'y a pas qu'eux heureusement...), affirmant sa singularité au travers de multiples influences. Un vrai groupe, quoi.
Pour Deftones, la musique est peut être un peu plus sobre, mais elle marque aussi l'aboutissement d'une décennie de travail avec le producteur Terry Date et l'album prend quelque fois l'allure de disque résumé, tout en tentant de nouvelles choses, surtout sur la seconde moitié.
"Hexagram" ouvre le disque en affichant des couches de guitare multiples, alternant accords baladeurs et refrains agressifs, le groupe est fidèle à lui même, planant, dangereux, peut être pas révolutionnaire sur ce titre, mais acceptons d'aller plus avant. "Needles And Pins" retrouve la précision de White Pony, tout en renvoyant à Adrenaline. Deftones est un groupe dont l'adage pourrait être le changement dans la continuité. Dans "Minerva", et à l'image du clip, on a l'impression que les Deftones marchent dans le désert, ne sachant pas trop où aller, les jeux croisés de Stephen Carpenter et de Chino Moreno à la guitare traduisent cette indécision, tandis que les effets de Frank Delgado sont toujours bien placés. "Good Morning Beautiful" transpire la sueur d'Around The Fur et les breaks de batterie d'Abe Cunningham pendant les couplets prouvent encore une fois son talent. "Deathblow"poursuit la traversée du désert avec son harmonica fuyant et sa guitare lestée par les coups de soleil, la sortie du morceau continue tout en guitares monocordes et en douceur.
"When Girls Telephone Boys" est un retour au bourrin, les atmosphères vénéneuses de Delgado toujours cachées sous plusieurs teintes de guitare, et à l'image de beaucoup de titres sur ce disque, la chanson progresse tandis qu'elle gagne en profondeur. La basse de Chi Cheng appuyant toujours justement la batterie de Cunningham. "Battle Axe" est l'un des meilleurs morceaux, long tremblement de terre sous le sable, atmosphérique encore, abyssal, Moreno et Carpenter toujours dans un duel transpirant entre metal et new-wave. "Lucky You" est l'hommage à Depeche Mode, sorte de décalque de "The Sweetest Perfection" (qu'ils reprendront d'ailleurs par la suite), où le chant de Moreno communie avec celui de Dave Gahan. Mais une fois l'hommage rendu, c'est bel et bien Deftones que l'on entend pour le côté menaçant. "Bloody Cape" est une autre balade sonique, abyssale, violente et sensuelle, aux mille couleurs tamisées. Romantique dans son chant, bien qu'énervé dans ses vagues à l'âme, Moreno donne l'étendue de ses possibilités. "Anniversary Of An Uninteresting Event" voit Moreno tutoyer les cimes célestes de déréliction (oui, à peu près... bref, il est stone) au lever du soleil, accompagné d'un piano sobre, d'une batterie solennelle et de claviers 80's pour un morceau contemplatif chantant un amour malheureux.
Enfin, "Moana" s'annonce en tension avec son intro sale et conclut pour Deftones, comme un résumé, un album à son image : calme et agressif, planant et véloce, mais peut être un peu en deçà ici, dommage.
Sans être une révolution, Deftones est un album attachant et traduit l'évolution qu'a connu ce groupe valant mieux que le courant dont il fut issu (il n'y a pas qu'eux heureusement...), affirmant sa singularité au travers de multiples influences. Un vrai groupe, quoi.
Très bon 16/20
En ligne
390 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages