Deftones
Gore |
Label :
Reprise |
||||
Trois ans et demi, voilà le temps qu'il aura fallu aux Californiens pour accoucher de ce Gore.
Première constatation, appuyée par la vidéo de présentation de Prayers/Triangles, le groupe (ou Chino) apprécie toujours autant les oiseaux. Après la chouette voici les flamants roses... Admettons, d'un point de vue couleur, cela semble cohérent avec notre album!
Et c'est parti, en avant la musique! On commence donc par ce fameux morceau introductif, "Prayers/Triangles". C'est devenu une habitude chez Deftones depuis quelques albums, le premier single est le morceau d'ouverture (ok pas tout à fait pour Swerve City) Et on retrouve aussitôt le groupe là où nous l'avions laissé après l'excellent Koi No Yokan. Rythmique presque mécanique, arpèges mystérieux et LA voix de Chino débarque et nous emmène. Le Deftones "new wave" est au rendez-vous. Puis Stephen sort la huit cordes et c'est au tour du Deftones "bourrin" de rentrer dans la danse sur le refrain. Une ouverture rassurante, nos quadras sont bien là et le cadre est planté.
Enchaînement avec "Acid Hologram", qui nous pose une rythmique lourde, mid-tempo, un chant plutôt clair, peut-être un peu lente par moment.
Petite transition qui nous amène sur la deuxième piste présentée avant la sortie du CD, "Doomed User". Si vous cherchez la piste rentre dedans de l'album, passez directement à la troisième. Un peu de mal au départ, comme pour "Poltergeist" sur le précédent notamment, mais après quelques écoutes, une tuerie! Les couplets enchaînent les cris "moréniens" typiques pour laisser place à un refrain plus aériens et diablement mélodique. Excellent!
Piste quatre, j'ai nommé "Geometric Headdress". Alors là par contre, vraiment du mal à rentrer dans le trip. On dirait un collage de différentes parties pas vraiment cohérentes. Autant les changements de rythme/tempo sur "Romantic Dreams" ou "Rats!Rats! Rats!" pour remonter plus loin, étaient réussis, mais là c'est un gros bazar. Ok depuis quelques albums, ils aiment beaucoup ces petites prouesses rythmiques, mais là, l'ensemble n'est pas très harmonieux.
On arrive à la cinquième chanson, la piste calme (habitude prise depuis Diamond Eyes) Et quelle piste! Ce "Hearts/Wires" est sublime. Ils avaient déjà fait fort avec "Entombed" ou "Beauty School/Sextape" récemment, mais ici on est sur du très "lourd". L'introduction toute en notes épurées nous montre le groupe dans une sensibilité qu'on ne lui connaissait pas. Puis la chanson démarre. Batterie électro, arpèges délicats, on plane. Puis refrain puissant, déchirant. Chino fait encore une fois passer des émotions incroyables par son instrument.
Je passe rapidement sur "Pittura Infamante" et "Xenon", assez anecdotiques, même si cette dernière présente quelques bons passages, notamment cette guitare "heavy" sur l'intro.
Nous arrivons sur notre huitième compo. S'il y a un passage qu'on peut considérer comme progressif sur la galette, le voici. Et qui dit progressif dit nombreuses écoutes pour apprécier. "L(mirl)" est cette chanson. Longue intro un peu inquiétante, chant "pessimiste" d'un amoureux déçu, le Chino dépressif est là. Puis tout devient lumineux, clair, radieux. Un tempo assez lent, probablement difficile à jouer live, mais une des grandes réussites de l'album pour qui aime le groupe dans ce genre d'ambiance. Seule la fin n'est peut-être pas à la hauteur, mais c'est pour pinailler...
Sans transition, quelques coups de cloches, et Abe nous sort une partie de batterie digne d'une vraie boîte à rythme. Le batteur nous expose ici toute sa finesse et sa technique. Une chanson étrange, à apprécier aussi sur la durée, mais au final la vraie prise de risque de l'album. On ne connaissait pas le groupe sur ces ambiances presque doom, mais l'essai est (parfaitement) transformé.
Quelques harmoniques délicates, un petit delay, le décor est planté. L'une des pistes les plus attendues du CD, tout simplement parce qu'un certain Jerry Cantrell vient y apposer sa patte guitaristique. "Phantom Bride", c'est d'elle qu'il s'agit, est la compo "mélancolique" de ce Gore. Des couplets magnifiques, un solo de guitare du fondateur d'Alice in Chains parfaitement intégré dans l'univers deftonien, superbe. Seuls les refrains sont légèrement moins prenant, mais clairement du très très bon Deftones.
Petite montée, rythmique martiale, chant "hymnesque", pour finir vient "Rubicon". Disons le de suite, peut-être leur meilleure chanson de clôture, celle qui je pense, mettra tout le monde d'accord, les vieux fans comme les récents, les bourrins comme les planants. Qu'une hâte, que Chino "fasse face à la foule" et que le groupe nous emmène avec lui franchir (fallait que je la fasse) toute les barrières qu'il a su habilement repousser depuis 20 ans.
En conclusion, Gore n'est pas le meilleur album de Deftones (et c'est très peu objectif lorsque l'on parle d'un tel groupe), la faute à quelques moments "faibles" trop présents, notamment sur la partie centrale du CD. Mais il contient tout de même une intro excellente, et probablement leur plus belle chanson "calme" et leur meilleur ending, sans compter quelques expérimentations des plus réussies.
Certains regretteront cette direction moins bourrin ou fusion que lors de leurs débuts, mais il faut admettre que l'époque skatters en baggy et Gazelle est révolue et que nos Californiens continuent de repousser les (leurs) limites et s'ouvrent encore les meilleures perspectives grâce à ce Gore.
"This record's ours to break - the more we build, the crowd goes wild", tout est là, ils continuent à nous emporter. Longue vie à Deftones.
Coups de coeur : Prayers/Triangles, Doomed User, Heart/Wires, L(mirl), Rubicon
Première constatation, appuyée par la vidéo de présentation de Prayers/Triangles, le groupe (ou Chino) apprécie toujours autant les oiseaux. Après la chouette voici les flamants roses... Admettons, d'un point de vue couleur, cela semble cohérent avec notre album!
Et c'est parti, en avant la musique! On commence donc par ce fameux morceau introductif, "Prayers/Triangles". C'est devenu une habitude chez Deftones depuis quelques albums, le premier single est le morceau d'ouverture (ok pas tout à fait pour Swerve City) Et on retrouve aussitôt le groupe là où nous l'avions laissé après l'excellent Koi No Yokan. Rythmique presque mécanique, arpèges mystérieux et LA voix de Chino débarque et nous emmène. Le Deftones "new wave" est au rendez-vous. Puis Stephen sort la huit cordes et c'est au tour du Deftones "bourrin" de rentrer dans la danse sur le refrain. Une ouverture rassurante, nos quadras sont bien là et le cadre est planté.
Enchaînement avec "Acid Hologram", qui nous pose une rythmique lourde, mid-tempo, un chant plutôt clair, peut-être un peu lente par moment.
Petite transition qui nous amène sur la deuxième piste présentée avant la sortie du CD, "Doomed User". Si vous cherchez la piste rentre dedans de l'album, passez directement à la troisième. Un peu de mal au départ, comme pour "Poltergeist" sur le précédent notamment, mais après quelques écoutes, une tuerie! Les couplets enchaînent les cris "moréniens" typiques pour laisser place à un refrain plus aériens et diablement mélodique. Excellent!
Piste quatre, j'ai nommé "Geometric Headdress". Alors là par contre, vraiment du mal à rentrer dans le trip. On dirait un collage de différentes parties pas vraiment cohérentes. Autant les changements de rythme/tempo sur "Romantic Dreams" ou "Rats!Rats! Rats!" pour remonter plus loin, étaient réussis, mais là c'est un gros bazar. Ok depuis quelques albums, ils aiment beaucoup ces petites prouesses rythmiques, mais là, l'ensemble n'est pas très harmonieux.
On arrive à la cinquième chanson, la piste calme (habitude prise depuis Diamond Eyes) Et quelle piste! Ce "Hearts/Wires" est sublime. Ils avaient déjà fait fort avec "Entombed" ou "Beauty School/Sextape" récemment, mais ici on est sur du très "lourd". L'introduction toute en notes épurées nous montre le groupe dans une sensibilité qu'on ne lui connaissait pas. Puis la chanson démarre. Batterie électro, arpèges délicats, on plane. Puis refrain puissant, déchirant. Chino fait encore une fois passer des émotions incroyables par son instrument.
Je passe rapidement sur "Pittura Infamante" et "Xenon", assez anecdotiques, même si cette dernière présente quelques bons passages, notamment cette guitare "heavy" sur l'intro.
Nous arrivons sur notre huitième compo. S'il y a un passage qu'on peut considérer comme progressif sur la galette, le voici. Et qui dit progressif dit nombreuses écoutes pour apprécier. "L(mirl)" est cette chanson. Longue intro un peu inquiétante, chant "pessimiste" d'un amoureux déçu, le Chino dépressif est là. Puis tout devient lumineux, clair, radieux. Un tempo assez lent, probablement difficile à jouer live, mais une des grandes réussites de l'album pour qui aime le groupe dans ce genre d'ambiance. Seule la fin n'est peut-être pas à la hauteur, mais c'est pour pinailler...
Sans transition, quelques coups de cloches, et Abe nous sort une partie de batterie digne d'une vraie boîte à rythme. Le batteur nous expose ici toute sa finesse et sa technique. Une chanson étrange, à apprécier aussi sur la durée, mais au final la vraie prise de risque de l'album. On ne connaissait pas le groupe sur ces ambiances presque doom, mais l'essai est (parfaitement) transformé.
Quelques harmoniques délicates, un petit delay, le décor est planté. L'une des pistes les plus attendues du CD, tout simplement parce qu'un certain Jerry Cantrell vient y apposer sa patte guitaristique. "Phantom Bride", c'est d'elle qu'il s'agit, est la compo "mélancolique" de ce Gore. Des couplets magnifiques, un solo de guitare du fondateur d'Alice in Chains parfaitement intégré dans l'univers deftonien, superbe. Seuls les refrains sont légèrement moins prenant, mais clairement du très très bon Deftones.
Petite montée, rythmique martiale, chant "hymnesque", pour finir vient "Rubicon". Disons le de suite, peut-être leur meilleure chanson de clôture, celle qui je pense, mettra tout le monde d'accord, les vieux fans comme les récents, les bourrins comme les planants. Qu'une hâte, que Chino "fasse face à la foule" et que le groupe nous emmène avec lui franchir (fallait que je la fasse) toute les barrières qu'il a su habilement repousser depuis 20 ans.
En conclusion, Gore n'est pas le meilleur album de Deftones (et c'est très peu objectif lorsque l'on parle d'un tel groupe), la faute à quelques moments "faibles" trop présents, notamment sur la partie centrale du CD. Mais il contient tout de même une intro excellente, et probablement leur plus belle chanson "calme" et leur meilleur ending, sans compter quelques expérimentations des plus réussies.
Certains regretteront cette direction moins bourrin ou fusion que lors de leurs débuts, mais il faut admettre que l'époque skatters en baggy et Gazelle est révolue et que nos Californiens continuent de repousser les (leurs) limites et s'ouvrent encore les meilleures perspectives grâce à ce Gore.
"This record's ours to break - the more we build, the crowd goes wild", tout est là, ils continuent à nous emporter. Longue vie à Deftones.
Coups de coeur : Prayers/Triangles, Doomed User, Heart/Wires, L(mirl), Rubicon
Très bon 16/20 | par Isilion |
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