Deftones
Diamond Eyes |
Label :
Reprise |
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Lancement du nouvel album de Deftones : immédiatement, c'est la grosse claque, pour ce qui est du son. Quelque chose a clairement changé, et vu la manière dont le son a évolué, je ne peux m'empêcher de penser à du Meshuggah. Les nouvelles 8 cordes des guitaristes n'y sont certainement pas pour rien, les rythmes décalés non plus. Après un certain temps, je me retrouve avec ce disque classé dans mes favoris du groupe et du genre. Vue ouverte sur ce nouvel album.
A la pointe de la technologie sonore, Deftones s'entoure ici de Nick Raskulinecz, pour une production nette et adéquate à ces merveilleuses guitares maintenant employées par Carpenter et Moreno. On retrouve donc un son compressé et puissant. La batterie, très nette, nous permet de distinguer des toms particulièrement clairs, ça fait vraiment plaisir à écouter, et on peut s'en rendre compte dès la première écoute.
Si le style n'a pas changé, et que l'on reconnaît encore aisément Deftones, les structures sont, quant à elles, bien différentes. Moreno exerce une performance vocale hors du commun, avec des cris surpuissants, et une voix, une voix... qui ne nous laissera pas de marbre, profonde et réfléchie. Voyons ce que le groupe nous propose par la suite, car, c'est vrai, les premiers titres nous mettent bien dans le bain, mais pour ce qui suit ?
Et bien, c'est simple, toutes les chansons sont plus bonnes les unes que les autres, et, au final, si ce n'est le fait que les premières écoutées sont plus vite retenues, on a du mal à faire son choix dans ses préférences. Des retombées, des montées surpuissantes, le groupe nous gâte bien, et certaines subtilités font particulièrement plaisir; comme ces petits tapis de claviers que l'on retrouve parfois dans la violence suraigüe des chansons. Les chants clairs de Moreno deviennent de plus en plus profonds, et le son de plus en plus lourd, on a affaire à quelque chose de différent. Mais on en sera d'autant plus content, car la qualité est juste merveilleuse, comme dit plus haut, tant au niveau du son que de la performance du groupe dans leurs compositions. Tantôt calmes, tantôt extrêmement lourdes et violentes, les chansons peuvent faire preuve de beaucoup de sentiments, elles peuvent nous toucher, et ne donnent pas seulement envie de démolir une salle (ou autre chose, je vous laisse votre part d'imagination).
Et oui, on est bien loin des débuts néo qui semblent depuis un moment (en vue des derniers albums) très irréfléchis, toutefois, on reconnaîtra des éléments d'écriture de White Pony, avec par exemple la chanson "Prince", qui aurait parfaitement pu s'incorporer dans l'album cité plus haut. Contrairement à la quasi-totalité des groupes "collègues" qui ont rencontré le succès à leur même époque, Deftones ne régresse pas. L'évolution se fait ressentir, tout comme le plaisir de jouer.
Deftones évolue bel et bien vers quelque chose de différent, comme toujours, dans le fond, et tout ça sans délaisser la forme. (Et oui, d'habitude, on dit l'inverse.) Un album référence, qui ne s'oubliera pas.
A la pointe de la technologie sonore, Deftones s'entoure ici de Nick Raskulinecz, pour une production nette et adéquate à ces merveilleuses guitares maintenant employées par Carpenter et Moreno. On retrouve donc un son compressé et puissant. La batterie, très nette, nous permet de distinguer des toms particulièrement clairs, ça fait vraiment plaisir à écouter, et on peut s'en rendre compte dès la première écoute.
Si le style n'a pas changé, et que l'on reconnaît encore aisément Deftones, les structures sont, quant à elles, bien différentes. Moreno exerce une performance vocale hors du commun, avec des cris surpuissants, et une voix, une voix... qui ne nous laissera pas de marbre, profonde et réfléchie. Voyons ce que le groupe nous propose par la suite, car, c'est vrai, les premiers titres nous mettent bien dans le bain, mais pour ce qui suit ?
Et bien, c'est simple, toutes les chansons sont plus bonnes les unes que les autres, et, au final, si ce n'est le fait que les premières écoutées sont plus vite retenues, on a du mal à faire son choix dans ses préférences. Des retombées, des montées surpuissantes, le groupe nous gâte bien, et certaines subtilités font particulièrement plaisir; comme ces petits tapis de claviers que l'on retrouve parfois dans la violence suraigüe des chansons. Les chants clairs de Moreno deviennent de plus en plus profonds, et le son de plus en plus lourd, on a affaire à quelque chose de différent. Mais on en sera d'autant plus content, car la qualité est juste merveilleuse, comme dit plus haut, tant au niveau du son que de la performance du groupe dans leurs compositions. Tantôt calmes, tantôt extrêmement lourdes et violentes, les chansons peuvent faire preuve de beaucoup de sentiments, elles peuvent nous toucher, et ne donnent pas seulement envie de démolir une salle (ou autre chose, je vous laisse votre part d'imagination).
Et oui, on est bien loin des débuts néo qui semblent depuis un moment (en vue des derniers albums) très irréfléchis, toutefois, on reconnaîtra des éléments d'écriture de White Pony, avec par exemple la chanson "Prince", qui aurait parfaitement pu s'incorporer dans l'album cité plus haut. Contrairement à la quasi-totalité des groupes "collègues" qui ont rencontré le succès à leur même époque, Deftones ne régresse pas. L'évolution se fait ressentir, tout comme le plaisir de jouer.
Deftones évolue bel et bien vers quelque chose de différent, comme toujours, dans le fond, et tout ça sans délaisser la forme. (Et oui, d'habitude, on dit l'inverse.) Un album référence, qui ne s'oubliera pas.
Parfait 17/20 | par Lucid Nightmare |
Posté le 03 septembre 2010 à 19 h 42 |
Nous sommes en 2010 et le nom de Deftones continue de susciter le respect. Le gang de Sacramento qui a explosé 15 ans plutôt avec Adrenaline est considéré comme un des pionniers du néo-métal. Mais alors que beaucoup de groupes apparus dans le sillon des Californiens ont disparus depuis longtemps et que d'autres sont devenus totalement has-been, la bande à Chino Moreno a su évoluer, se remettre constamment en question pour toujours accoucher de disques de qualité, même si ce fut parfois dans la douleur, notamment avec Saturday Night Wrist (2006).
Fin 2008, le groupe était tragiquement atteint par le grave accident subit par Chi Cheng, le bassiste de la formation. Ce dernier restera de longs mois dans le coma avant d'en sortir, sans qu'on sache si un jour il sera capable de remonter sur scène.
Malgré cela, le reste du groupe resta soudé et décida d'enregistrer un nouveau disque, tout en prenant soin de laisser de côté les premiers morceaux composés avec Chi Cheng (qui auraient du figurer sur un album appelé Eros). Difficile de savoir si cela a été réellement le cas, mais toujours est-il que Chino et les siens ont enregistré ce Diamond Eyes très rapidement, bien plus vite qu'à l'accoutumée en tout cas. Et contrairement à ce que l'on pouvait craindre, l'album n'en est pas pour autant raté.
Plusieurs semaines avant la sortie de Diamond Eyes, le morceau "Rocket Skates" avait filtré en version studio, ce même titre fut d'ailleurs l'un des rares joué par le groupe sur scène en avant première. Un titre à la fois musclé et mélodique et bien qu'un peu répétitif, ce dernier laissé présager que le groupe n'avait rien perdu de sa fougue.
Le morceau "Diamond Eyes", également premier single, garde ces ingrédients mais comporte également le chant particulièrement aérien que Moreno affectionne tant. Le résultat est convaincant même si la formule a déjà maintes fois été éprouvée.
D'une manière générale, force est de reconnaitre que l'orientation musicale de ce 6e effort n'est guère surprenante et l'évolution du groupe semble mise en suspens. A première vue (car la fin de l'album nous fera minimiser ces propos), tout juste peut-on signaler un certain retour aux grosses guitares comparé au précédent disque.
Mais ce manque relatif de nouveauté est compensé par une certaine fraicheur des compositions et une efficacité indéniable. "Royal", le survitaminé "Cmnd/Ctrl" ou encore "Prince" fonctionnent du tonnerre. On peut du reste apprécier le fait que, à défaut de vraiment surprendre, le groupe se soit tout de même attaché à varier les ambiances. "Sextape" et surtout "Beauty School" font dans un registre nettement plus calme que le reste mais s'en sorte remarquablement bien et prouvent, si besoin était, que Deftones n'est pas qu'une bande de brutes écervelées.
"976-Evil" et "This Place Is Death", les deux derniers titres du disque, ouvrent quand à eux d'intéressantes perspectives quant à la direction du prochain album en offrant des sonorités qu'on avait encore jamais vraiment entendu chez Deftones.
N'oublions pas non plus l'excellent "You've Seen The Butcher", peut-être le meilleur morceau de Diamond Eyes, aérien et atmosphérique à souhait.
Deftones s'en sort donc admirablement bien malgré –on l'a dit- des surprises assez peu nombreuses et quelques facilités que le groupe s'est accordé comme un "Risk" qui porte mal son nom et quelques courts passages où les californiens sont proche de l'auto-plagiat (le début de "Prince" ressemble à s'y méprendre à celui de "Rx Queen"). La production quant à elle, n'est pas aussi limpide qu'elle l'a déjà été, sans que cela ne nuise réellement à la qualité des compositions.
Diamond Eyes est forcément un album particulier dans la discographie des Deftones. On sent qu'il s'agit d'une réponse assez spontanée aux mois difficiles qui ont suivi l'accident de leur bassiste. Il en sort donc un album assez peu surprenant pour l'auditeur averti mais bourré d'énergie positive et d'un brun de mélancolie aussi.
Mais chaque écoute nous renforce dans l'idée que non, le jour où Deftones sortira un mauvais disque n'est pas encore arrivé. Irréguliers en live, les gros de Sacramento poursuivent leur parcours sans faute en studio, quand bien même l'un d'entre eux manque à l'appel.
On ne peut désormais qu'attendre l'hypothétique jour où ils seront réunis pour nous livrer – peut-être- un dernier disque ponctuant une carrière exemplaire.
Fin 2008, le groupe était tragiquement atteint par le grave accident subit par Chi Cheng, le bassiste de la formation. Ce dernier restera de longs mois dans le coma avant d'en sortir, sans qu'on sache si un jour il sera capable de remonter sur scène.
Malgré cela, le reste du groupe resta soudé et décida d'enregistrer un nouveau disque, tout en prenant soin de laisser de côté les premiers morceaux composés avec Chi Cheng (qui auraient du figurer sur un album appelé Eros). Difficile de savoir si cela a été réellement le cas, mais toujours est-il que Chino et les siens ont enregistré ce Diamond Eyes très rapidement, bien plus vite qu'à l'accoutumée en tout cas. Et contrairement à ce que l'on pouvait craindre, l'album n'en est pas pour autant raté.
Plusieurs semaines avant la sortie de Diamond Eyes, le morceau "Rocket Skates" avait filtré en version studio, ce même titre fut d'ailleurs l'un des rares joué par le groupe sur scène en avant première. Un titre à la fois musclé et mélodique et bien qu'un peu répétitif, ce dernier laissé présager que le groupe n'avait rien perdu de sa fougue.
Le morceau "Diamond Eyes", également premier single, garde ces ingrédients mais comporte également le chant particulièrement aérien que Moreno affectionne tant. Le résultat est convaincant même si la formule a déjà maintes fois été éprouvée.
D'une manière générale, force est de reconnaitre que l'orientation musicale de ce 6e effort n'est guère surprenante et l'évolution du groupe semble mise en suspens. A première vue (car la fin de l'album nous fera minimiser ces propos), tout juste peut-on signaler un certain retour aux grosses guitares comparé au précédent disque.
Mais ce manque relatif de nouveauté est compensé par une certaine fraicheur des compositions et une efficacité indéniable. "Royal", le survitaminé "Cmnd/Ctrl" ou encore "Prince" fonctionnent du tonnerre. On peut du reste apprécier le fait que, à défaut de vraiment surprendre, le groupe se soit tout de même attaché à varier les ambiances. "Sextape" et surtout "Beauty School" font dans un registre nettement plus calme que le reste mais s'en sorte remarquablement bien et prouvent, si besoin était, que Deftones n'est pas qu'une bande de brutes écervelées.
"976-Evil" et "This Place Is Death", les deux derniers titres du disque, ouvrent quand à eux d'intéressantes perspectives quant à la direction du prochain album en offrant des sonorités qu'on avait encore jamais vraiment entendu chez Deftones.
N'oublions pas non plus l'excellent "You've Seen The Butcher", peut-être le meilleur morceau de Diamond Eyes, aérien et atmosphérique à souhait.
Deftones s'en sort donc admirablement bien malgré –on l'a dit- des surprises assez peu nombreuses et quelques facilités que le groupe s'est accordé comme un "Risk" qui porte mal son nom et quelques courts passages où les californiens sont proche de l'auto-plagiat (le début de "Prince" ressemble à s'y méprendre à celui de "Rx Queen"). La production quant à elle, n'est pas aussi limpide qu'elle l'a déjà été, sans que cela ne nuise réellement à la qualité des compositions.
Diamond Eyes est forcément un album particulier dans la discographie des Deftones. On sent qu'il s'agit d'une réponse assez spontanée aux mois difficiles qui ont suivi l'accident de leur bassiste. Il en sort donc un album assez peu surprenant pour l'auditeur averti mais bourré d'énergie positive et d'un brun de mélancolie aussi.
Mais chaque écoute nous renforce dans l'idée que non, le jour où Deftones sortira un mauvais disque n'est pas encore arrivé. Irréguliers en live, les gros de Sacramento poursuivent leur parcours sans faute en studio, quand bien même l'un d'entre eux manque à l'appel.
On ne peut désormais qu'attendre l'hypothétique jour où ils seront réunis pour nous livrer – peut-être- un dernier disque ponctuant une carrière exemplaire.
Très bon 16/20
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